La "polémique éclate en interne en mars 2014", expose le collectif européen de médias à l'origine de plusieurs enquêtes sur les dessous du foot-business, dont Mediapart et Envoyé Spécial en France.
Quand un recruteur "passe sa souris sur la case, un menu déroulant apparaît qui permet de cocher un des quatre choix: Français, Maghrébin, Antillais, Africain", écrit Mediapart.
Pour l'appellation "Français", "il aurait fallu écrire Blanc. D'autant que tous les joueurs qu'on recommandait étaient Français. Le PSG ne voulait pas qu'on recrute des joueurs nés en Afrique, car on n'est jamais sûr de leur date de naissance", lâche Serge Fournier, un recruteur du PSG pour la région Normandie, interrogé par Mediapart.
afp/alt
Tout fichage lié aux origines ethniques est interdit en France
Pour répondre aux questions des "Football Leaks" le PSG "a missionné" Malek Boutih, ancien député PS (2012-2017), ancien président de SOS Racisme (1999-2003), qui "travaille depuis une quinzaine d'années sur les questions de racisme au sein de la fondation PSG".
"Au nom du club, il confirme que ce fichage a été mis en place, mais (...) les choses ont, selon lui, été faites en secret" et que "la direction n'était pas au courant", relate Mediapart. Ces "mêmes fiches d'observation avec mention des origines ont été scrupuleusement remplies jusqu'au printemps 2018", accuse encore Mediapart.
"Affaire des quotas"
Pour le foot français, cette affaire réveille "l'affaire des quotas", quand avait émergé l'idée d'imposer des quotas de binationaux chez les jeunes, lors d'une réunion de la Direction technique nationale fin 2010. Laurent Blanc, le sélectionneur de l'époque, s'était dit alors tout à fait "favorable" à cette idée en arguant: "Qu'est-ce qu'il y a actuellement comme grands, costauds, puissants ? Les Blacks (...) Je crois qu'il faut recentrer, surtout pour des garçons de 13-14 ans, 12-13 ans, avoir d'autres critères, modifiés avec notre propre culture (...)