La Suisse face aux géants serbes. Quel impact?

Les joueurs de Vladimir Petkovic seront regardés de haut à Kaliningrad. Les 22 Serbes, les joueurs à la taille moyenne la plus élevée du mondial, prennent 3,61cm à leurs adversaires du soir.

La différence devient encore plus marquée si l'on se base uniquement sur les 11 de départ. Lors de son premier match contre le Brésil, l'équipe de Suisse atteignait 181,8cm, alors que les Serbes alignés contre le Costa Rica culminaient à 188,3 centimètres. L'écart de taille passe alors à 6,5 centimètres.

Pour trouver un contraste encore plus fort, comparons Xherdan Shaqiri - l'un des plus petits joueurs du tournoi avec 1m69 - aux adversaires qu'il croisera sur son flanc droit: Aleksandar Kolarov affiche 187cm (18cm de plus que la star helvétique) mais surtout Nemanja Matic avec ses 194cm (+25cm).

En 2018, les grands gagnent 3 fois plus...

Cette différence physique peut-elle avoir un impact sur le résultat? Si l'on se fie aux statistiques de la Coupe du monde russe, cela pourrait être le cas.

Sur le 20 matches disputés jusqu'à jeudi soir, la plus grande équipe s'est imposée 15 fois, les "petits" n'ont remporté que 5 parties.

"Il y a eu beaucoup de buts sur balles arrêtées. Là, la taille a son importance", constate Yves Débonnaire, qui n'y voit pas forcément un impact majeur sur le match Suisse-Serbie. "Ce n'est pas le jeu de la Suisse de balancer vers l'avant. En jouant au sol, les joueurs plus petits et vivaces peuvent mettre en difficulté les plus grands", nuance le consultant de la RTS.

...mais ne s'imposent pas forcément en finale

Faire partie des plus grands ne semble pas primordial pour soulever le trophée du mondial. En se fiant aux statistiques du tournoi depuis 1966, jamais l'équipe la plus grande n'est devenue championne du monde.

Lors des 3 derniers tournois, les champions allemands de 2014 (1m85) et Italiens de 2006 (1m86) figuraient parmi les plus grandes équipes. A l'opposée, les Espagnols, avec 1m81, se situaient à mi-classement en 2010.

Des joueurs toujours plus grands

Reste une constante: les joueurs sélectionnés tendent à devenir plus grands. Entre 1966 et 2018, la plus petite équipe a pris 8cm, passant d'une moyenne d'1m70 à 1m78. La plus grande a grandi de 9cm, passant de 1m78 à 1m87.

"Le foot grandit, surtout en défense", constate Yves Débonnaire."Aujourd'hui, on voit de très grands numéros 6 qui frôlent 1m90. En 1998, c'était encore un joueur comme Deschamps (1m76) qui occupait ce poste pour les champions du monde".

Marc Renfer