"Ça ne veut pas entrer", désespérait en 1994 le commentateur de la TSR Pierre Tripod, lors du huitième de finale entre la Suisse à l'Espagne. Malgré plusieurs occasions, l'équipe de Roy Hodgson s'inclinait finalement 3 à 0.
Le début d'une malédiction? Après 1994, la Suisse a atteint à deux autres reprises les huitièmes de finale en Coupe du monde. Les deux fois -défaites contre l'Ukraine en 2006 et contre l'Argentine en 2014-, elle n'a pas non plus inscrit de but. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé.
Optimisme
La Suisse a pourtant des raisons d'espérer un meilleur sort face à la Suède mardi. Lors de cette Coupe du monde en Russie, l'équipe de Vladimir Petkovic s'est montrée efficace avec 5 buts inscrits lors de la phase de groupes.
De plus, le vent semble avoir tourné lors de l'Euro 2016. La sélection helvétique y a inscrit sa première réussite à ce stade d'une grande compétition depuis... 1954. Avec la manière. Face à la Pologne, Xherdan Shaqiri égalisait à la 82e minute grâce à un retourné exceptionnel.
Le talon d'Achille
Malgré le beau geste de Xherdan Shaqiri, la Suisse s'est inclinée aux tirs au but face à la Pologne. Les penalties, c'est l'autre problème de l'équipe de Suisse en huitièmes de finale.
Depuis 1994, deux de ses quatre éliminations à ce stade dans les grands tournois se sont produites à l'issue des tirs au but. Si la séance face aux Polonais s'était avérée serrée (4-5, raté de Xhaka), celle face à l'Ukraine, en 2006, s'était soldée par un cinglant échec.
Marco Streller, Tranquillo Barnetta et Ricardo Cabanas avaient tous les trois manqué leur essai, faisant de la Suisse le premier pays à ne transformer aucun tir au but en Coupe du monde.
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Valentin Tombez et Tybalt Félix
La Suisse et la Suède, du pareil au même
Solides défensivement, sans grande star et styles de jeu comparable, la Suisse et la Suède voient leurs similitudes se refléter sur les statistiques de cette Coupe du monde. Les deux équipes affichent des chiffres très proches à presque tous les niveaux (buts, tirs, fautes, temps passé en phase offensive, etc.).
Une seule statistique différencie clairement les deux équipes: les passes. Lors de la phase de groupe, la Suisse a tenté 1571 passes, avec un taux de réussite de 86,1%. Les Suédois ont n'ont eux réalisé que 842 passes (78,4% de réussite). Petit avantage pour l'équipe de Vladimir Petkovic donc, qui a plus l'habitude de porter la responsabilité du jeu.