Gelson Fernandes: "un coup à jouer face à la Belgique"

RTSsport: Vous voilà désormais dans la position du supporter de l'équipe nationale. Vous encouragez régulièrement vos anciens coéquipiers sur les réseaux sociaux. Cela est-il important pour vous?

GELSON FERNANDES: Oui. J'ai vu certains arriver, grandir, j'ai grandi et vieilli avec d'autres. Voilà... Avec les gens du staff, cette équipe est comme une famille pour moi. Elle fait partie des choses qui me tiennent vraiment à coeur.

Je suis vraiment content de voir l'évolution de notre équipe

RTSsport: Comment vivez-vous les matches en tant que téléspectateur ou spectateur?

GELSON FERNANDES: Je ne vais pas mentir. Le premier match que j'ai regardé, contre l'Islande (ndlr: le 8 septembre, succès 6-0), ce n'était pas facile. J'étais bien sûr content quand ils ont marqué, mais ce n'était pas simple à vivre. Mais maintenant, le plaisir est là. Dimanche, je vais à Lucerne pour les voir affronter la Belgique. Je me réjouis.

RTSsport: Pensez-vous une victoire, une qualification possible contre ces Diables Rouges?

GELSON FERNANDES: Oui, je pense que c'est possible. Le stade sera plein. La Belgique a quelques joueurs blessés ou suspendus. Il y a un vrai coup à jouer. Je pense qu'on peut réussir un bon match. Je suis vraiment content de voir l'évolution de notre équipe avec Manuel Akanji qui est devenu pour nous une référence à son poste (ndlr: défenseur central) - c'est dommage qu'il ne puisse pas jouer -, Nico Elvedi qui fait des bons matches aussi et d'autres jeunes qui arrivent.

RTSsport: Vous parlez d'évolution. Qu'est-ce qu'il manque pour franchir un nouveau palier et réussir à atteindre un stade supérieur dans les grandes compétitions?

GELSON FERNANDES: Ce qui a manqué les quatre, cinq, six dernières années, c'est l'exploit dans un match qui compte. Le huitième de finale contre la Pologne lors de l'Euro 2016 (ndlr: défaite aux penalties) par exemple. C'est une rencontre que tu dois gagner sur le contenu. Hormis la première mi-temps, nous avons été supérieurs, nous devions passer, marquer. Le huitième de finale contre l'Argentine lors du Mondial 2014 (ndlr: défaite en prolongations)... Nous les avions mis à genou en première mi-temps des prolongations et, à la fin, il y a ce ballon perdu, cette malchance avec le poteau de Dzemaili. Deux fois de suite.

Deux fois d'affilée, il n'a manqué ni l'engagement, ni le talent, ni la qualité, mais la réussite

A force de manquer des occasions, tu finis par passer à la trappe, tomber sur un jour sans. C'est ce qui s'est passé cette année en Coupe du monde contre la Suède (ndlr: défaite). Ce qui me chagrine, c'est que deux fois d'affilée, il n'a manqué ni l'engagement, ni le talent, ni la qualité, mais la réussite. Prenez la Croatie. J'en parlais avec Rebic (ndlr: Ante Rebic, finaliste du Mondial 2018 avec la Croatie et coéquipier de Fernandes à Francfort). Ils ont eu cette réussite et sont allés jusqu'en finale. Mais s'ils n'ont pas cette réussite, ils sont éliminés dès les huitièmes contre le Danemark. A ce niveau-là, cela se joue à peu de chose.

RTSsport: Pour revenir à cette Ligue des nations qui fête sa première édition. Qu'en pensez-vous?

GELSON FERNANDES: Trop de matches... Si tu es international, que tu disputes avec ton club le championnat, la coupe nationale et encore une coupe d'Europe, tu n'es jamais à la maison. C'est trop.

Propos recueillis à Francfort par Ludovic Perruchoud

Premier volet: Gelson Fernandes: "j'ai été pris de court par tout ce qu'il s'est passé"