Petar Aleksandrov, une vision du foot bulgare

sf.tv: En 1994, à la Coupe du monde aux
Etats-Unis, la Bulgarie était encore en demi-finales. Depuis, les
performances n'ont plus été au rendez-vous. Que s'est-il passé avec
le football bulgare ?



PETAR ALEKSANDROV: En 1994, il y avait une belle
constellation, nous avions une équipe forte. Au Mondial, tout s'est
parfaitement déroulé. Ensuite, la Bulgarie a encore pu se qualifier
pour l'Euro 96 en Angleterre, pour la Coupe du monde 1998 en France
et encore pour l'Euro 04 au Portugal. Mais la Bulgarie est un petit
pays et nous ne pouvons pas être présents à chaque grand tournoi.
Tout doit vraiment fonctionner, comme pour la génération qui
s'était qualifiée pour trois tournois consécutifs. Mais nous
espérons que ces succès se reproduiront bientôt.



sf.tv: Le nom le plus connu dans la sélection
pour le match de mercredi est celui de Dimitar Berbatov, de
Manchester United. Sinon, seuls Stiljan Petrov d'Aston Villa ou les
deux joueurs de Cottbus Dimitar Angelov et Dimitar Rangelov sont
également connus au niveau international. Pouvez-vous nous donner
d'autres indications?



PETAR ALEKSANDROV: Il ne faut pas oublier que la
Bulgarie doit se passer des deux bons joueurs de Manchester City
Martin Petrov (ex-Servette) et Walery Bojinov, tous deux blessés.
Valeri Domovchiyski (22 ans), qui joue au Hertha Berlin, est un
grand talent, tout comme Blagoj Georgiev, qui évolue en Russie à
Terek Grosny. Ce sont de très bons joueurs, à qui le futur
appartient.

"Un déficit collectif"

sf.tv: Où se situent les forces de
l'actuelle équipe de Bulgarie ?



PETAR ALEKSANDROV: Les forces se situent dans
chaque joueur individuellement. Ils sont imprévisibles. Il y a
toujours un joueur qui peut surgir et ainsi, la victoire est
possible contre n'importe quel adversaire.



sf.tv: Et quelles sont les faiblesses dont la
Suisse pourrait profiter ?



PETAR ALEKSANDROV: (rires)... Là, comme Bulgare,
je ne peux donner aucun conseil...



sf.tv: Mais vous êtes maintenant depuis si
longtemps en Suisse...



PETAR ALEKSANDROV: Il manque du collectif à la
Bulgarie. Dans ce domaine, la Suisse, qui a également de bons
joueurs, est nettement meilleure.



sf.tv: Vous avez dit que la Bulgarie était un
petit pays. Est-ce qu'une ligue A avec 16 équipes n'est pas un peu
trop grande ? Et peut-on comparer ce championnat avec la Super
League suisse ?



PETAR ALEKSANDROV: Je pense que les deux ligues
sont très comparables. Mais 16 équipes en Bulgarie, c'est
certainement un peu trop. Il y a toujours 3, 4 équipes qui traînent
en bas de classement et luttent contre la relégation. C'est
pourquoi, on étudie la possibilité de réduire la Ligue, pour en
relever le niveau. En tête, il y a 4 ou 5 clubs qui sont à peu près
de même niveau. Bientôt, Tschernomoretz Burgas, la nouvelle équipe
de Krassimir Balakov, devrait les rejoindre.



Propos recueillis par Christian Aellen (sf.tv)



Adaptation de l'allemand: Aline Gagnebin