Senderos, un retour sur la pointe des pieds

Genève, qui l'avait révélé en 2001 - c'était encore au Servette
FC du stade des Charmilles -, à un peu plus de... 16 ans,
accueillera ce soir Philippe Senderos. Après avoir été révélé par
Lucien Favre, le revoilà, en équipe nationale, pour une nouvelle
révélation, une première, sous l'autre grand entraîneur suisse du
moment, Ottmar Hitzfeld.

Senderos: la modestie incarnée

Son statut incertain au Milan AC lui interdit, il est vrai, de
bomber le torse. Ce qui, de toutes façons, n'est pas son genre.
Personne ne doit oublier pourtant qu'il fut pendant trois ans et
demi l'homme de base de la défense de l'équipe de Suisse.



Prêté par Arsenal au Milan, le Genevois est encore loin d'avoir
gagné sa place de titulaire. Avec Maldini, Bonera, Favalli, Nesta
et Kaladze, il sont six joueurs à postuler pour les deux places en
défense centrale. "Milan et Arsenal sont deux grands
clubs", explique Philippe Senderos. "Mais une différence
essentielle existe: le Milan n'a pas besoin de vendre des joueurs!
C'est pourquoi on se retrouve avec un cadre aussi élargi et quatre
joueurs qui peuvent tenir la même position".

Deux titularisations en Serie A

Fier d'appartenir à
une équipe qui compte trois Ballons d'Or - Shevchenko, Ronaldinho
et Kaka -, le joueur le plus médiatique de la planète - Beckham -,
et une légende - Maldini -, Philippe Senderos ne se sent pas comme
un étranger dans la galaxie milanaise. "Je ne me suis pas
retrouvé au Milan AC par hasard", lâche-t-il. "Je suis
là-bas parce que l'on m'a choisi".



Titularisé à deux reprises en Serie A, contre Bologne et la Lazio,
Philippe Senderos ignore encore tout des intentions du Milan AC à
son égard. Le club lombard lèvera-t-il l'option d'achat? "Je
n'en sais rien. Mais cette situation ne pose aucun problème. Je
suis très serein", lâche-t-il. Un transfert définitif au Milan
AC ou un retour de prêt à Arsenal sont, il est vrai, deux options
qui n'effrayent vraiment pas un homme de 23 ans qui a la tête bien
sur les épaules.

Senderos a découvert "d'autres méthodes"

Titulaire indiscutable en sélection depuis ses grands débuts en
mars 2005 au Stade de France, Philippe Senderos a découvert avec
Ottmar Hitzfeld un entraîneur qui propose "d'autres
méthodes". "Le staff est plus élargi. Il y a plus de
suivi, plus de communication", explique-t-il. "On sent
qu'il y a quelque chose derrière". Puis, sans doute conscient
de s'être aventuré sur un terrain glissant dans le jeu dangereux
des comparaisons, Philippe Senderos a tenu à rendre hommage à Köbi
Kuhn. "Je n'oublierai jamais de le remercier pour m'avoir donné
ma chance en équipe de Suisse", lance-t-il pour prévenir toute
polémique.



si/bao