Patrick Müller le plus expérimenté des néophytes

Le compteur d'âge indique 32, celui des sélections 81. Patrick
Müller a fêté mercredi à Freienbach le onzième anniversaire d'une
carrière internationale entamée le 25 mars 1998 contre l'Angleterre
à Berne, où il était resté sur le banc. Pourtant, malgré son
pedigree, le plus capé des joueurs suisses en activité a embarqué
tel un néophyte sur le paquebot du commandant Hitzfeld.



«C'est comme un nouveau départ, reconnaît le Genevois.
Le groupe vit depuis déjà neuf mois ensemble, l'équipe est mise
en place.» La réponse ne déborde pas d'enthousiasme, son
auteur non plus. Le défenseur de Monaco vivrait-il mal ce retour à
la case départ, dans une équipe de Suisse nouvelle mouture loin de
ce qu'il avait connu et aimé par le passé ?

MP3 versus cartes

«Non, je le vis bien, assure Müller, le sourire
retrouvé. La situation est semblable à celle que j'ai connue à
Monaco en début de saison. Une nouvelle équipe, qui avait déjà
commencé le championnat, et moi qui partait avec deux mois de
retard.»



Mais celui qui a été durant de longues années le cerveau de la
défense helvétique ne nie pas les différences entre l'ancienne
vague et la nouvelle, plutôt adepte du MP3 vissé sur les oreilles
et des parties de jeux vidéo. «C'est vrai que ça caractérise
bien cette génération. Mais les jeunes aussi jouent aux cartes, les
Romands par exemple. Moi, je me retrouve souvent avec Ludo (Magnin)
et les Suisses alémaniques pour taper le carton.»

«Je ne jouerai pas»

Après une année 2008 irréelle durant laquel l'ancien champion de
France n'a disputé que cinq rencontres, toutes avec la sélection
nationale (dont les trois de l'Euro), le cru 2009 avait démarré
sous de bien meilleurs auspices. Dans un premier temps ignoré par
son entraîneur Ricardo, Müller est souvent titulaire à Monaco,
disputant ainsi neuf matches depuis janvier. Cela n'a pas été le
cas le week-end dernier à Nancy, où le Genevois a peut-être payé
l'élimination en Coupe de France à Grenoble quelques jours plus
tôt.



Alors, puni ? «Je ne sais pas, c'est possible, lâche-t-il
en riant. Mais je ne pense pas.» Et de poursuivre sur ses
chances de figurer dans l'équipe samedi ou mercredi contre la
Moldavie. «Je ne vais probablement pas jouer. Mais c'est égal
qui joue. Je vais m'entraîner à fond cette semaine», explique
un Müller qui reconnaît manquer encore un peu de rythme.



si/bao