Ottmar Hitzfeld est allé droit au but en conférence de presse.
Tout en respectant son adversaire, la Suisse se doit de ramener une
victoire de Moldavie et d'assumer ainsi son rôle de favorite.
La patience, reine des vertus
Dans son hôtel de Chisinau, le sélectionneur a donné le ton.
"Nous devrons être compacts et prendre des risques. Il nous
faudra aussi de la patience, comme contre la Lettonie. La Moldavie
est forte dans le jeu et les courses. Dans ses matches perdus face
à la Lettonie et Israël, elle a eu beaucoup d'occasions qu'elle n'a
pas su convertir".
Igor Dobrovolski a la même analyse. "Nous n'avons pas livré de
mauvaises rencontres, nous avons même bien joué. Il nous a manqué
un peu de chance". Et l'ancien Servettien d'affirmer ses
ambitions. "Je suis optimiste et espère un bon résultat, a-t-il
déclaré. Nous serons agressifs et chercherons la
victoire".
Titularisations de Senderos et Padalino confirmées
La Suisse demeure toutefois clairement favorite de cette partie,
et ce même si la Moldavie possède en ses rangs sept joueurs qui,
avec les M21, avaient tenu en échec l'Angleterre 2-2 à Ipswich lors
des qualifications pour l'Euro en 2006, avant de perdre à domicile
contre... la Suisse 3-1. Les Helvètes présents ce jour-là à
Tiraspol sont également au nombre de sept (Leoni, Lichtsteiner,
Dzemaili, Djourou, Ziegler, Fernandes et Barnetta).
De cette liste, seuls Lichtsteiner et Barnetta partiront
titulaires samedi. Ceux qui doutaient des titularisations de
Senderos et Padalino n'ont plus de raison de le faire. A moins que
le genou du Tessinois de la Sampdoria, touché dans un léger choc
jeudi à l'entraînement, n'en décide autrement. Une éventualité peu
probable. "Marco est prêt à jouer", a certifié Hitzfeld,
qui n'est pas entré dans le détail quant au choix de Senderos.
"Une décision difficile", s'est-il contenté de dire.
La Moldavie rongée par des problèmes internes
L'Allemand, qui n'avait pas été satisfait de la dernière sortie
des siens en février, a réitéré son discours mobilisateur.
"Nous devons aller à la limite de nos capacités dans un match
qui ressemble à une rencontre de Coupe et qui ouvre notre série de
finales".
Il a néanmoins justifié la performance en demi-teinte de la Suisse
à Genève. "C'était logique, car la partie contre la Bulgarie
est arrivée peu de temps seulement après les reprises des divers
championnats. Aujourd'hui, nous sommes en meilleure
condition".
En ces circonstances, les Suisses doivent passer l'épaule au stade
Zimbru. D'autant que les Moldaves connaissent quelques ennuis liés
à des blessures et à d'obscurs conflits, et qu'ils ne se sont
entraînés que deux fois cette semaine, selon Dobrovolski, en raison
des intempéries.
Les Suisses peu performants à l'Est
La victoire, impérative, serait ainsi conforme à la réalité
sportive, dans un match qui oppose une formation possédant en ses
rangs des joueurs de Premier League, Serie A, Ligue 1 ou encore
Bundesliga, et une autre, encore jamais qualifiée pour un Euro ou
un Mondial, jeune et inexpérimentée, sans véritable star, avec
seulement quelques mercenaires du côté de la Russie, la Roumanie ou
l'Ukraine.
Les déplacements dans l'Est européen n'ont toutefois que très
rarement été favorables à la Suisse. Depuis 1980, la sélection
nationale a disputé 16 rencontres derrière l'ancien rideau de fer,
pour un bilan de 8 défaites (17-30 de goal-average), 4 nuls et 4
victoires, la dernière en Biélorussie il y a dix ans de cela.
si/rsch
Senderos prêt à jouer
Préféré par Ottmar Hitzfeld à son pote Johan Djourou, Philippe Senderos se dit prêt et en pleine confiance. Le Genevois, qui n'avait plus été titulaire en équipe nationale lors d'un match officiel depuis le Portugal à l'Euro 2008, ne fait pas de concession.
"Il ne faut pas se voiler la face. Nous sommes favoris et, si nous voulons aller à la Coupe du monde, ça passe par deux victoires contre la Moldavie". Le décors est planté. Malgré un temps de jeu largement inférieur à celui de Djourou à Arsenal - sauf depuis un mois -, le défenseur de l'AC Milan n'est pas surpris par sa titularisation.
"Je suis prêt. Le fait de ne pas être titulaire à Milan ne change rien pour moi sur le plan mental et celui de la motivation. Par ailleurs, je ne crois pas avoir actuellement des problèmes de rythme". A-t-il évoqué la situation avec Djourou, son ami ? "Pas besoin. Nous sommes 22 sélectionnés, et nous méritons tous de jouer. Ce sont des choix qui appartiennent à l'entraîneur". Comme sur le terrain, comme dans les duels, Senderos ne fait pas dans le détail.
A la veille du match, le Milanais et ses partenaires sont en pleine phase d'étude de l'adversaire. Un adversaire inconnu. "Nous avons la chance d'avoir des gens à l'ASF qui nous préparent des vidéos. Nous avons encore une séance collective samedi avant la partie. Cela nous permet d'en savoir plus sur l'autre équipe, sur les joueurs et leurs qualités. On voit quels sont leurs mouvements préférés ou encore s'ils sont droitier ou gaucher".
Attentif au décalage économique entre les pays riches de l'Europe occidentale et la Moldavie, Senderos s'est toutefois voulu rassurant, au lendemain de l'entraînement dans le stade délabré du Dinamo. "C'est sûr que c'est différent de chez nous. Il faut avoir en tête cette réalité économique. D'ailleurs, l'entraîneur nous a sensibilisés à cela. Les conditions sont difficiles mais, sans vouloir rallumer l'incendie, quand on a connu la Turquie, on a tout vécu...".
Groupe 2 (28.03)
Luxembourg - Lettonie 17h00
Moldavie - Suisse 17h45 sur tsr2 dès 17h15
Israël - Grèce 19h00
Classement (15.10)
1. Grèce 4 3 0 1 9-2 9
2. Israël 4 2 2 0 8-5 8
3. Suisse 4 2 1 1 7-6 7
4. Lettonie 4 1 1 2 4-6 4
5. Luxembourg 4 1 1 2 3-7 4
6. Moldavie 4 0 1 3 2-7 1
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Moldavie - Suisse Stade Zimbru, Chisinau
Arbitre: Mc Donald
Coup d'envoi: 17h45 (tsr2).
Equipes probables
Moldavie: Calancea; Epureanu, Golovatenco, Lascencov, Savinov; Tigirlas, Andronic, Gatcan, Suvorov; Alexeev, Bugaiov.
Suisse: Benaglio; Lichtsteiner, Senderos, Grichting, Magnin; Padalino, Inler, Huggel, Barnetta; Frei, Nkufo.