Alex Frei & Cie doivent apprendre la maîtrise

Après le scénario idéal de samedi, la Suisse reçoit la Moldavie
mercredi à Genève (20h30) avec le double espoir de s'imposer et
que, dans le même temps, la Grèce soit encore tenue en échec à
domicile par Israël. Tout en s'appuyant sur son honnête performance
de Chisinau, la troupe d'Ottmar Hitzfeld devra néanmoins trouver ce
fond de jeu qui lui fait toujours défaut.



Malgré le courage et la générosité des Moldaves, la Suisse a paru
supérieure à son adversaire. Seul couac, elle s'est avérée non
seulement incapable de tuer le match, mais aussi de réellement
contrôler la partie. La faute à un déchet technique bien trop
important, ne lui donnant jamais la possibilité de dicter le
rythme, d'imposer sa loi, de rester sereine. Bref de maîtriser les
débats.

La première passe

La tendance qui se dessine pour la partie de mercredi est la
reconduction complète du onze titulaire du stade Zimbru. En dépit
des prestations en demi-teinte de Gökhan Inler, Tranquillo Barnetta
et Philippe Senderos. Laisser sur le banc le demi de l'Udinese
serait une sanction par trop sévère et brutale aux yeux de
Hitzfeld.



Il en va peut-être de même en ce qui concerne le défenseur de l'AC
Milan, dont l'aptitude dans les airs n'a pas totalement gommé le
léger manque de rythme et les carences à la relance. Un secteur où
la Suisse doit encore beaucoup progresser, notamment son quatuor
axial. Or, en alignant Senderos et Grichting, avec comme relais
Huggel et un Inler à côté de la plaque en Moldavie, Hitzfeld se
prive de la technique d'un Djourou ou d'un Dzemaili - qui joue très
régulièrement au Torino -, plus à l'aise dans cette première passe
qui conditionne souvent toute la suite.

Barnetta en question

Intouchable depuis plusieurs années, Barnetta ne semble lui non
plus pas inquiété. Et pourtant, le demi de Leverkusen ne s'est
toujours pas relevé, en sélection, de son Euro raté.



Décisif à longueur de semaines en Bundesliga, «Quilo» stagne en
équipe de Suisse. Alors que son dernier but international remonte à
septembre 2007 contre le Chili, il n'a plus été bon avec le maillot
rouge à croix blanche depuis le match contre l'Autriche, il y a un
an et demi de cela. Et Reto Ziegler de trépigner
d'impatience...

La Moldavie peut encore surprendre

Pour ce «match retour» contre la Moldavie, la Suisse devra
également éviter les erreurs stupides. "Samedi, nous avons
commis trop de fautes bêtes", estime Ludovic Magnin. "Et
nous savions que les Moldaves étaient dangereux sur balles
arrêtées". D'autant qu'ils avaient, comme l'explique Michel
Pont, "ajouté des centimètres et des kilos pour nous
surpendre".



Dans le flou artistique le plus total qui entoure sans cesse la
sélection d'Igor Dobrovolski, il sera du reste toujours aussi
difficile pour les Suisses de prévoir ce qui les attendra à la
Praille. L'ancien Servettien fera-t-il jouer cette fois-ci sa
«star» Alexandru Suvorov, laissée dans les tribunes à Chisinau?
Récompensera-t-il les bons matches du quartette
Epureanu-Bugaiov-Calincov-Alexeev ? Déjà inconnue sur le papier,
cette Moldavie-là n'a peut-être pas encore fini de
surprendre.



si/seb