La Suisse sauve un point en Lettonie grâce à Derdiyok

C'est dans l'adversité que les champions prennent toute leur
dimension. Malmené par le public, Alexander Frei a réagi à sa
manière, sur la pelouse du Skonto Stadion de Riga, pour permettre à
l'équipe de Suisse d'arracher le point du match nul (2-2) contre la
Lettonie. Avec l'aide du coaching payant d'Ottmar Hitzfeld et du
"banc en or" helvétique.



Auteur de son 40e but international, Frei ouvrait le score juste
avant la pause et délivrait, à la 80e, le corner qui permit à
Derdiyok, sur son premier ballon, d'égaliser à 2-2. En lançant dans
la bataille le buteur de Leverkusen trois minutes après Yakin et
Vonlanthen, Hitzfeld se montrait, comme samedi face à la Grèce,
fort bien inspiré, les joueurs de Zurich et de Lucerne étant l'un
et l'autre impliqués dans l'action qui amena le corner
salvateur.

Barnetta dépassé

La Suisse se trouvait alors bien mal embarquée dans le Skonto
Stadion, où elle fit preuve d'une pathétique pauvreté technique et
d'une incapacité effarante à créer quoi que ce soit. En témoigne la
nouvelle prestation insignifiante de Tranquillo Barnetta,
décidemment bien plus à la peine sur la scène internationale qu'en
Bundesliga.



Ottmar Hitzfeld avait réservé une surprise au coup d'envoi, avec
la titularisation de Christoph Spycher dans le couloir gauche, en
lieu et place de Ludovic Magnin, pourtant à son affaire samedi
contre la Grèce. Comme attendu, la paire axiale du milieu de
terrain était formée par Huggel et Fernandes, Gökhan Inler n'ayant
pas totalement récupéré de sa contracture musculaire.



Les limites du Bâlois et du Stéphanois sautèrent rapidement aux
yeux. En plus d'être inadaptés au rôle de régisseurs, ils se
montrèrent également bien moins efficaces qu'à l'accoutumée en
phase défensive. Face à des adversaires d'un autre calibre, ce
secteur de jeu posera sans aucun doute de gros problèmes à
l'avenir.

Padalino confirme

Il n'y eut toutefois pas que du
négatif au cours d'un match équivalent à une mauvaise partie de
Challenge League, du moins durant les 45 premières minutes.
Premièrement, et surtout, la formation de Hitzfeld sauva un point,
ce qui, avec l'incroyable nul de la Grèce en Moldavie, permet aux
Helvètes de conserver leur destin en mains.



Deuxièmement, cette rencontre insipide offrit tout de même la
possibilité à Marco Padalino de faire étalage de ses qualités de
battant et de sa capacité à accélérer. Sûr que lors du retour de
Valon Behrami, Hitzfeld va se trouver face à un dilemme dans le
couloir droit. A moins qu'il ne fasse glisser le Tessinois de West
Ham à gauche, poussant ainsi Barnetta vers la sortie.



La stérilité du jeu suisse obligera peut-être le sélectionneur à
revoir quelque peu sa copie. En titularisant Yakin. En réintégrant
Xavier Margairaz. En réorganisant son dispositif à deux demis
défensifs pour le transformer en losange. En parfait analyste de la
chose footballistique, l'Allemand saura certainement trouver les
solutions.

Déclarations

Ottmar Hitzfeld: "Nous avons assisté à un
match très intense. Les deux équipes se sont neutralisées. La
possession du ballon était notre, mais les Lettons ont mené de très
rapides contres. L'ouverture du score était chanceuse. En deuxième
mi-temps, nous avons mis du temps à trouver le rythme. Après le
1-1, une énorme frappe sur laquelle Benaglio ne pouvait rien, nous
avons pris des risques et avons été punis par le 2-1. L'équipe a
tout donné jusqu'au bout pour gagner, mais notre adversaire était
plutôt coriace."



Diego Benaglio: "Le 1-1 était un ballon
difficile. Il est arrivé soudainement et de manière flottante. On
peut toujours faire mieux et c'est sûr que je n'ai pas l'air très
heureux sur cette action."



Eren Derdiyok: "C'est extrêmement important
de ramener un point d'ici. Encore plus en pensant au résultat fait
par les Grecs en Moldavie."



Aleksandrs Starkovs (sélectionneur letton):
"C'est un résultat positif que méritent nos supporters, qui
nous ont soutenus et je les en remercie. Nous avons eu beaucoup
d'occasions de buts et avons livré une bonne partie. Je suis ainsi
satisfait de mon équipe. Ce nul est comme une victoire, même si
nous aurions pu remporter cette partie... Ce qui aurait bien sûr
été mieux pour nous au classement."



si/kir