Treize mois après le naufrage de Zurich, la Suisse retrouve
samedi le Luxembourg pour une rencontre qui doit lui ouvrir les
portes de l'Afrique du Sud. Un match qui sera, bien sûr, placé sous
le signe de la revanche après le 2-1 au Letzigrund. Le désir
d'effacer cette humiliation (cette défaite fut sans aucun doute la
pire de l'histoire) et la perspective de toucher au but,
c'est-à-dire de disputer la première Coupe du monde organisée sur
le continent africain, conduisent à une évidence: ce match ne peut
pas échapper à l'équipe de Suisse.
Les bookmakers le reconnaissent d'ailleurs en proposant une cote
ridiculement basse pour une victoire de l'équipe de Suisse: 1,10
franc pour une mise de 1 franc.
Une position idéale
Un succès au Grand-Duché permettra à la Suisse de faire un pas
de plus, peut-être le dernier, vers la qualification directe pour
la Coupe du monde. Tout le monde connaît la position idéale dans
laquelle se trouve l'équipe de Suisse à 180 minutes de l'issue de
ce tour préliminaire: en cueillant quatre points lors de ses deux
derniers matches contre le Luxembourg et mercredi à Bâle contre
Israël, elle sera assurée de terminer à la première place de son
groupe. Elle peut déjà être qualifiée samedi si elle s'impose au
Grand-Duché et que la rencontre Grèce-Lettonie se solde par un
nul.
Tous les joueurs l'admettent: la clé de cette rencontre sera la
patience. "Le danger est de nous crisper si nous ne trouvons
pas tout de suite l'ouverture", prévient Alex Frei. "Il
faut être prêt à anticiper un tel scénario. Nous ne devons pas
commettre l'erreur de penser au goal-average. Seule la victoire
compte samedi!"
Le but le plus rapide de l'histoire
Le capitaine rêve sans doute de vivre le scénario du
Luxembourg-Suisse du 21 août 1988 avec le 1-0 inscrit par Alain
Sutter après 22 secondes de jeu pour le but le plus rapide de
l'histoire de l'équipe de Suisse. Les joueurs de Daniel Jeandupeux
avaient gagné 4-1 avant toutefois d'échouer très nettement lors de
cette campagne pour la Coupe du monde 1990 dans un groupe qui avait
finalement souri à la Tchécoslovaquie et à la Belgique.
Face à une équipe qui occupe le 116e rang du classement FIFA,
derrière la Thaïlande mais devant le Rwanda, et qui ne compte que
deux joueurs professionnels dans ses rangs, Jeff Strasser
(Grasshopper) et Mario Mutsch (Metz), le seul danger qui guette
l'équipe de Suisse est l'excès de confiance. "Aucun risque de
tomber dans ce piège. Le match de Zurich est encore présent dans
tous les esprits", affirme Ottmar Hitzfeld.
Une piqûre de rappel
Depuis ce
match du 10 septembre 2008, la Suisse a cueilli dans ce tour
préliminaire de la Coupe du monde 16 points sur 18 possibles. Sans
cette défaite du Letzigrund, un tel bilan aurait-il été possible?
"Il est facile d'affirmer aujourd'hui que cette défaite a été
salutaire", lance Alex Frei. "Elle a certes eu le mérite
de nous placer devant nos responsabilités. Je le reconnais mais
elle n'est pas, je crois, à l'origine de nos derniers résultats.
L'issue malheureuse de ce match du Letzigrund s'explique en grande
partie par le fait que nous avions encore besoin, il y a treize
mois, de trouver nos marques après les sept ans passés sous la
férule de Köbi Kuhn".
Malgré tout, les incidences de cette défaite furent salutaires.
"Elle a agi comme une véritable piqûre de rappel", lâche
Ottmar Hitzfeld. "Elle démontre que rien n'est jamais acquis en
football. J'avais pratiquement vécu le même scénario en 2007 avec
le Bayern Munich. Nous avions recruté Ribéry, Toni et Klose pour
près de 80 millions d'euros. Notre premier match fut une rencontre
de Coupe contre une équipe de troisième division, Wacker
Burghausen. Nous nous sommes qualifiés presque miraculeusement aux
tirs au but. Mes joueurs se voyaient peut-être trop beaux trop
vite. Ce match les a ramenés tout de suite sur terre". Le
Bayern devait remporter le doublé Coupe-Championnat lors de cette
saison 2007/2008, la dernière d'Ottmar Hitzfeld.
si/seb
Une arrivée au Luxembourg sous la pluie
La pluie attendait l'équipe de Suisse jeudi midi lors de son arrivée au Luxembourg. L'été indien que les joueurs avaient apprécié la veille lors des deux entraînements à Rapperswil semblait bien loin.
En fin d'après-midi, Ottmar Hitzfeld a dirigé un entraînement sur la pelouse du RM Hamm Benfica, un club de première division qui bénéficie bien naturellement du soutien de la colonie portugaise du Grand-Duché. En fin de séance, le sélectionneur a proposé à ses joueurs une opposition entre les titulaires et les remplaçants. Le onze de départ annoncé mercredi était bien le bon avec Senderos en défense et Vonlanthen sur le côté droit pour Padalino.
Coupe du monde 2010 qualifs: Europe groupe 2
Matches du 10 octobre:
Luxembourg - Suisse 17h45 en direct sur tsr2 et tsrsport.ch
Israël - Moldavie 20h00
Grèce - Lettonie 20h30
Matches du 14 octobre:
Suisse - Israël 20h00 en direct sur tsr2 et tsrsport.ch
Grèce - Luxembourg 20h00
Lettonie - Moldavie 20h00
Classement (09.09)
1. Suisse 8 5 2 1 15- 8 17
2. Grèce 8 4 2 2 13- 7 14
3. Lettonie 8 4 2 2 13- 8 14
4. Israël 8 3 3 2 17- 9 12
5. Luxembourg 8 1 2 5 3-20 5
6. Moldavie 8 0 3 5 3-12 3
La sélection helvétique
Gardiens:
Diego Benaglio (Wolfsburg/23 sélections/0 but)
Johnny Leoni (Zurich/0/0)
Marco Wölfli (Young Boys/2/0)
Défenseurs:
Heinz Barmettler (Zurich/0/0)
Stéphane Grichting (Auxerre/31/1)
Stephan Lichtsteiner (Lazio Rome/22/0)
Philippe Senderos (Arsenal/35/3)
Christoph Spycher (Francfort/44/0)
Steve Von Bergen (Hertha Berlin/7/0)
Reto Ziegler (Sampdoria/7/1)
Milieux et attaquants:
Tranquillo Barnetta (Leverkusen/46/6)
Eren Derdiyok (Leverkusen/15/2)
Gelson Fernandes (St-Etienne/20/1)
Alex Frei (Bâle/70/40)
Benjamin Huggel (Bâle/34/1)
Gökhan Inler (Udinese/30/1)
Blaise Nkufo (Twente/27/7)
Marco Padalino (Sampdoria/6/1)
Pirmin Schwegler (Francfort/1/0)
Johan Vonlanthen (Zurich/39/7)
Hakan Yakin (Lucerne/79/20)