Si Benaglio n'encaisse pas de but, la Nati ira au Mondial

Un petit point suffit à l'équipe de Suisse pour disputer l'an
prochain un quatrième tournoi majeur de rang. Après l'Euro 2004 au
Portugal, la Coupe du monde 2006 en Allemagne et l'Euro 2008 à
domicile, c'est cette fois la première Coupe du monde organisée sur
le continent africain qui tend les bras à la Suisse.



Pour se rendre en Afrique du Sud l'an prochain, la Suisse ne doit
pas perdre mercredi devant Israël à Bâle (à guichets fermés, 38'000
billets vendus!), une équipe contre laquelle elle ne s'est plus
inclinée depuis 41 ans et contre laquelle elle reste sur une série
de six matches sans défaite. Malgré ces statistiques, ce match est
devenu par la force des choses celui de tous les dangers. En tête
du groupe 2 depuis sa victoire contre la Grèce début septembre, la
Suisse serait-t elle capable de digérer une défaite mercredi pour
se projeter vers les barrages de novembre?

Un blanchissage synonyme de qualification

L'entraîneur et les joueurs ne veulent pas entrer dans ce petit
jeu des hypothèses. Sûrs de leurs forces, ils s'estiment en mesure
de conclure mercredi devant un public qui jouera plus que jamais le
rôle du douzième homme. Même si la manière aurait, affirme-t-on,
laissé à désirer, la victoire acquise samedi au Luxembourg a
renforcé leurs certitudes. Sur chaque balle arrêtée, ils sont
capables de marquer. Devant un gardien de classe mondiale, ils
estiment, par ailleurs, être en mesure de ne pas concéder le
moindre goal. On rappellera que si Benaglio garde sa cage inviolée,
la Suisse ira en Afrique du Sud.



Equipe à la fois talentueuse et fantasque, Israël ne possède
encore qu'une chance minime de se qualifier pour les barrages. Elle
doit s'imposer mercredi et espérer que la Grèce ne gagne pas contre
le Luxembourg. "Ils ne se donnent qu'un petit pour-cent de
chance, affirme Martin Trümpler, "l'espion" de l'ASF chargé
d'étudier le jeu des Israéliens. Mais malgré cette situation,
je suis convaincu que les Israéliens ne solderont pas le match
mercredi. Cette équipe aligne de jeunes joueurs qui rêvent de
décrocher un contrat à l'étranger. L'équipe nationale est une
vitrine idéale pour eux. Le match de Bâle une occasion unique de
briller".

Le souvenir du Parc des Princes

Ecarté des grandes compétitions depuis la Coupe du monde 1970 au
Mexique, Israël peut exceller dans le rôle d'arbitre. Personne en
France n'a oublié l'incroyable victoire au Parc des Princes le 13
octobre 1993 face aux Tricolores de Gérard Houllier, qui n'avaient
besoin que d'un point pour se qualifier pour la Coupe du monde au
Etats-Unis avant de recevoir la Bulgarie. Menés 2-1 à dix minutes
de la fin, les Israéliens s'étaient imposés grâce à des réussites
de Berkovic et Atar, ce dernier inscrivant le 3-2 à la 93e.



Seize ans et un jour plus tard, il convient d'espérer que les
Suisses ne vivent pas le même cauchemar que les Français. "J'ai
suivi les trois derniers matches des Israéliens, contre la Lettonie
(0-1), le Luxembourg (7-0) et la Moldavie (3-1). Cette équipe est
vraiment brillante dans le jeu au sol, explique Martin
Trümpler. Elle possède deux attaquants de grande valeur,
Benayoun et Barda. Seulement, les Israéliens connaissent parfois
des absences en cours de partie. Deux ou trois fois, ils "sortent"
du match de manière presque incompréhensible. C'est cette faille
que la Suisse devra exploiter en premier lieu".



Malgré toute l'estime qu'il porte aux Israéliens, l'ancien
entraîneur de Lausanne n'entrevoit aucune autre issue que la
qualification de l'équipe de Suisse mercredi. "Cela devrait
tout de même passer", glisse-t-il.



si/dbu