Titulaire indiscutable aux yeux d'Ottmar Hitzfeld, Valon Behrami
rejoint une sélection «qui a réussi un parcours extraordinaire dans
le tour préliminaire de la Coupe du monde». «C'était très
difficile de se retrouver sur la touche, admet le joueur de West
Ham. Retrouver cette équipe est un véritable plaisir».
Le joueur d'origine kosovare nourrit une passion presque sans
limite pour l'équipe de Suisse. «Simplement pour rendre au pays
qui m'a accueilli moi et ma famille tout ce que je lui dois»,
dit-il.
Malgré les bonnes performances de Marco Padalino, son remplaçant
et ami, son absence a parfois pesé. L'équipe de Suisse ne peut pas
se priver de son abattage, de son tranchant et de sa malice, comme
au Pirée où il avait provoqué le penalty de l'ouverture du score
face à la Grèce.
Un délai de dix mois
«Je ne me sens pas dans la peau d'un titulaire de l'équipe
de Suisse, remarque-t-il pourtant. La concurrence est
réelle. On doit toujours prouver que l'on mérite sa place».
Cette rencontre contre la Norvège se profile ainsi comme un nouveau
départ pour un joueur qui «demande encore du temps».
«J'ai besoin encore d'enchaîner des matches pour reprendre
pleinement confiance, dit-il. Pour avoir l'assurance que mon genou
tienne».
De retour à la compétition le 12 septembre dernier contre Wigan,
Valon Behrami estime qu'un délai de dix mois est nécessaire pour
retrouver toutes ses sensations après une telle blessure. «Mon
genou a beaucoup gonflé après cette rencontre contre Wigan. Cela
m'a incité à redoubler de prudence, poursuit-il. Mais
désormais, je me sens de mieux en mieux à chaque match».
Avec cette blessure au genou gauche, le second coup dur de sa
carrière après cette pubalgie qui lui avait gâché sa Coupe du monde
2006 - il n'avait joué qu'une poignée de secondes en Allemagne -,
Valon Behrami a désormais une autre approche sur son sport.
«Cela ne sert à rien de parler déjà aujourd'hui de l'Afrique du
Sud. J'ai décidé de ne m'occuper que du présent. La Coupe du monde
se dispute dans huit mois. Quels seront alors les joueurs en forme
? Qui sera un titulaire indiscutable dans son club ? Il est bien
trop tôt pour tirer des plans sur la comète».
Un nouveau rôle
Malgré la situation délicate de West Ham au classement - le club
est aujourd'hui relégable -, Valon Behrami ne regrette pas une
seconde son choix de quitter Rome après l'Euro 2008. «Ma
dernière saison à la Lazio ne fut pas réussie. J'avais perdu
confiance à Rome, avoue-t-il. A Londres, j'ai retrouvé un contexte
idéal pour m'exprimer. Je sens que je compte vraiment aux yeux des
dirigeants, de l'entraîneur et des supporters».
Son entraîneur Gianfranco Zola lui confie cette saison un nouveau
rôle. Il lui demande d'évoluer dans l'axe. «Zola souhaite que
j'apporte davantage dans l'impact, précise-t-il. Cette nouvelle
place me convient parfaitement». Ce positionnement plus axial
pourrait, pourquoi pas, servir les desseins d'Ottmar Hitzfeld, qui
n'a pas encore trouvé la formule idéale en ligne médiane. L'équipe
de Suisse souffre depuis des mois d'un déficit certain dans la
jouerie. «Je ne pense pas être le joueur qui peut tout
résoudre», s'amuse Behrami.
Père depuis huit mois d'une petite Sofia, Valon Behrami n'est plus
le «rebelle» qui n'avait pas hésité il y a deux ans et demi à mener
la fronde contre le sélectionneur en place. «Je suis un homme
assagi, assure-t-il. Mon côté «bling bling» n'était qu'une
facade».
si/bao
La sélection suisse
Gardiens: Benaglio (Wolfsburg), Wölfli (YB)
Défenseurs: Barmettler (Zurich), P.Degen (Liverpool), Grichting (Auxerre), Lichtsteiner (Lazio), Senderos (Arsenal), Spycher (Francfort), Von Bergen (Hertha Berlin), Ziegler (Sampdoria).
Demis et attaquants: Barnetta (Leverkusen), Behrami (West Ham), Bunjaku (Nuremberg), D.Degen (YB), Derdiyok (Leverkusen), Fernandes (St-Etienne), Frei (Bâle), Huggel (Bâle), Inler (Udinese), Schwegler (Francfort), Streller (Bâle)