Formé aux Grasshoppers mais révélé au FC Zurich, Heinz
Barmettler fêtera samedi à Genève face à la Norvège sa première
sélection. A 22 ans, cette titularisation que l'on n'attendait pas
ouvre le jeu en défense centrale.
Le joueur du FC Zurich sera associé à Philippe Senderos. Malgré
son manque de temps de jeu à Arsenal, le Genevois possède toujours
une longueur d'avance sur Steve Von Bergen. Patron incontestable de
la défense, Stéphane Grichting sera ménagé par Ottmar Hitzfeld. Le
sélectionneur était même prêt à ne pas le retenir pour ce match
contre la Norvège. Le Valaisan a toutefois tenu à figurer dans le
groupe.
Six hommes pour une place
Depuis le banc, Stéphane Grichting suivra donc très
attentivement la performance de Heinz Barmettler qui sera opposé à
un attaquant de grande valeur en la personne de John Carew. Le
défenseur du FCZ se profile désormais comme l'un des six joueurs
susceptibles d'être associés à Grichting lors de la Coupe du monde.
Senderos, Von Bergen, mais aussi Johan Djourou, Mario Eggimann et
pourquoi pas Alain Rochat frappent également à la porte.
Heinz Barmettler ne sera pas le seul à abattre une carte très
importante samedi à La Praille. Pirmin Schwegler jouera également
très gros en ligne médiane. «Pirmin sera titularisé dans
l'axe, précise Ottmar Hitzfeld, Schwegler mérite sa
chance. Il s'est imposé à Francfort. Sa technique et son
intelligence de jeu m'ont plu».
Un nouveau rôle pour Inler
La titularisation de
Schwegler entraîne un changement d'importance en ligne médiane.
Dépositaire du jeu de l'équipe de Suisse depuis une année et demie,
Gökhan Inler glisse sur le flanc droit. Ce nouveau rôle peut,
pourquoi pas, relancer le joueur de l'Udinese qui n'avait pas
vraiment brillé le mois dernier à Bâle contre Israël.
Devant une affluence qui devrait approcher les 20 000
spectateurs - 14 600 billets avaient été vendus vendredi matin
-, Ottmar Hitzfeld entend également voir à l'oeuvre les jumeaux
Degen, Valon Behrami, Marco Streller et Albert Bunjaku. «Ils
entreront en seconde période, précise le sélectionneur. Je ne
voulais pas tout révolutionner au coup d'envoi. Cela n'a aucun sens
de partir dans un tel match avec sept ou huit nouveaux joueurs. Il
faut parvenir à un certain équilibre».
Cette rencontre contre la Norvège revêt une importance
particulière. D'ici le camp d'entraînement de Crans-Montana en mai
prochain, Ottmar Hitzfeld n'aura qu'une seule autre possibilité de
se livrer à des essais, avec le match amical prévu au début mars.
«J'aurais souhaité disputer une rencontre en avril. Le
calendrier me l'interdit», regrette-t-il. Les Degen, Bunjaku
et Streller sont prévenus: ils sont condamnés à «mettre le feu» dès
leur entrée en jeu s'ils ne veulent pas rester en rade.
si/ag
Frei: "Je ne regrette rien"
Capitaine de l'équipe de Suisse depuis deux ans et demi, Alex Frei ne regrette pas une seule seconde son retour au pays. «A chaque match, je ressens une très grande fierté de porter le maillot du FC Bâle».
Revenu cet été dans son club d'origine qu'il avait été prié de quitter à 19 ans en juillet 1998 par la volonté d'un entraîneur - Guy Mathez - qui ne misait pas sur lui, Alex Frei n'avoue qu'un seul manque: «jouer à Dortmund devant 80 000 spectateurs». Il assure toutefois avoir fait le bon choix même si, dit-il, il n'est pas accueilli avec des fleurs à Aarau ou à Sion et qu'il n'a pas «onze moines en face de lui quand Bâle joue contre Neuchâtel Xamax». «Mais je ne me plains surtout pas», lâche-t-il pour éteindre toute polémique.
«Le football suisse ne va pas aussi mal qu'on peut le dire. Les trois meilleures équipes de Super League se classeraient entre les 8e et 14e places de la Bundesliga, affirme-t-il. Nous recueillons les fruits du travail accompli par le Département technique. Mais pour prétendre être une nation qui compte vraiment, il s'agit de faire un pas de plus cet été en Afrique du Sud. Je ne crois pas qu'une qualification pour les huitièmes de finale suffise pour y parvenir».
L'homme aux 40 buts en 72 sélections attend avec impatience le tirage au sort du 4 décembre. «Je veux sentir que je joue la Coupe du monde, glisse-t-il. Nous tomberons sans doute avec une autre équipe européenne. Mais il faut une part d'exotisme: jouer le Honduras ou le Japon me conviendrait».
Malgré son statut, le Bâlois affirme devoir encore se battre pour figurer dans la liste des vingt-trois sélectionnés. «Si je ne plante plus un seul but avec le FC Bâle, je ne pense pas qu'Ottmar Hitzfeld me sélectionnera. Tous, nous devons prouver que nous pouvons faire partie des vingt-trois. Les joueurs cadres partent, c'est vrai, avec une longueur d'avance. Mais tout le monde aura sa chance pour monter dans le bon wagon. Regardez Albert Bunjaku ! Personne ne le connaissait il y a deux mois et pourtant il jouera avec nous samedi contre la Norvège. D'ici la Coupe du monde, tout peut vraiment se produire !».
Suisse-Norvège, équipes probables
Suisse - Norvège 17h45 (tsr2)
Suisse: Benaglio; Lichtsteiner, Senderos, Barmettler, Ziegler; Inler, Schwegler, Huggel, Barnetta; Frei, Derdiyok.
Norvège: Knudsen; Hogli, Hangeland, Waehler, J.-A. Riise; Braaten, Skjelbred, Hauger, Haestad, Pedersen; Carew.
Genève: Stade de la Praille.
Arbitre: Whitby (PdG)
Note: une minute de silence honorera avant le coup d'envoi la mémoire du gardien international allemand Robert Enke.