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La Suisse à une victoire d'un sacre historique

Ryser et ses "Rougets", ici Rodriguez, veulent entrer dans l'histoire.
Ryser et ses "Rougets", ici Rodriguez, veulent entrer dans l'histoire.
La Suisse n'est plus qu'à un succès d'un magnifique titre mondial M17. En cas de sacre en finale face au Nigeria, pays organisteur, Ben Khalifa & Cie écriraient l'une des plus belles pages de l'histoire du foot helvétique. Sur tsr2 dès 18h50.

L'heure de l'exploit a sonné pour l'équipe de Suisse M17.
Victorieuse successivement du Brésil, de l'Allemagne, de l'Italie
puis de la Colombie en demi-finale, la troupe de Dany Ryser peut
espérer faire chuter les «Golden Eaglets» nigérians dimanche à
Lagos (19h, TSR2) en finale de la Coupe du monde.



Les membres de la délégation suisse sont unanimes. Seule une
«happy end» peut conclure le conte de fées qui vivent les jeunes
suisses depuis le succès initial fêté face au Mexique le 24
octobre. Le titre est d'ailleurs évoqué ouvertement depuis quelques
jours dans le camp helvétique.

85 ans après

Cette place de
finaliste ne nous suffit pas.

Dany
Ryser

Une première médaille d'or
intercontinentale est possible pour une équipe de l'ASF, 85 ans
après la finale des JO de Paris perdue face à l'Uruguay (0-3).
«Cette place de finaliste ne nous suffit pas, lâche Dany
Ryser. Elle est simplement la preuve que l'incroyable travail
effectué auprès de la relève finit par paye
r.»



Car cette équipe de Suisse M17 n'est pas sortie de nulle part.
Elle est le fruit d'un projet de longue haleine, suivi dès ses
premières esquisses par le méticuleux Dany Ryser. C'est en mai que
les jeunes stars helvétiques ont réellement pris conscience de leur
potentiel en atteignant les demi-finales de l'Euro, sept ans après
le titre européen M17 conquis par Senderos, Barnetta et Cie.

Observateurs impressionnés

La Suisse, qui pourrait devenir la huitième nation à s'adjuger
un titre mondial M17, a impressionné les observateurs depuis le
début de la compétition. La démonstration réalisée en demi-finale
(4-0 face à la Colombie) a fini d'asseoir sa réputation. Seules
deux équipes avaient jusque-là remporté une victoire aussi nette à
ce stade de la compétition: le Mexique (2005) et le Brésil de
Ronaldinho (1997), qui allaient conquérir le titre par la
suite.



Victorieux de leurs six premiers matches, les jeunes Helvètes
abordent néanmoins la finale avec l'étiquette d'outsiders. Triple
champion du monde dans la catégorie, le Nigeria est monté en
puissance dans «son» tournoi. Battue 3-1 en demi-finale, l'Espagne
aurait pu s'incliner plus lourdement. La pression est cependant
énorme sur les épaules des «Super Eaglets»: tout autre résultat que
la victoire finale serait considéré comme un échec par les 150
millions de Nigérians.

Choc offensif

Cette finale sera selon toute vraisemblance placée sous le signe
de l'offensive. La Suisse comme le Nigeria possèdent une force de
frappe de tout premier plan, avec 17 buts inscrits pour les deux
finalistes. Le désormais célèbre duo de GC Ben Khalifa/Seferovic (4
buts chacun) et le joker de luxe Sani Emmanuel (5 buts en 144' de
jeu !) pourraient bien faire à nouveau trembler les filets.

Emmanuel, le
joker des Nigérian
s



Six fois finaliste de la Coupe du monde M17 et champion du monde à
trois reprises, la dernière fois en 2007, le Nigeria comptera une
nouvelle fois dimanche en finale contre la Suisse sur son
irrésistible buteur Sani Emmanuel. Ce joker portant le numéro 14 a
déjà inscrit 5 buts dans cette compétition.



Surnommé «Supersub», Emmanuel est en tête du classement des
buteurs avec une réussite de plus que les Helvètes Ben Khalifa et
Seferovic. Il évolue dans une équipe de jeunes appelée My People,
comme il en existe beaucoup dans cet immense pays aux ressources
insoupçonnables. Dans les compétitions de jeunes, et pas seulement
en M17, les Nigérians se montrent presque toujours impressionnants,
à la fois très «joueurs» et très physiques.



Entraînés par le peu connu John Obuh, ils ont trouvé une
homogénéité surprenante vu les nombreux changements dans
l'effectif. Au lendemain de la qualification pour la finale obtenue
face à l'Espagne (3-1), Obuh a a du reste été nommé coach des M20
de son pays, les Flying Eagles, par sa Fédération soucieuse
d'assurer une continuité.



si/rou

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Coupe du monde M17, finale

Finale (15.11)

Suisse - Nigeria DI 19h00

en direct sur tsr2

Finale 3e place (15.11)

Colombie - Espagne DI 16h00

Hitzfeld: " une performance extraordinaire"

Ottmar Hitzfeld a, lui aussi, été conquis par le parcours de l'équipe de Suisse des M17 au Nigeria. «Atteindre la finale de la Coupe du monde après avoir notamment battu le Brésil, l'Allemagne et l'Italie est une performance tout simplement extraordinaire», souligne l'entraîneur de l'équipe A.

«Cette équipe joue un grand football. Elle est parfaitement équilibrée, poursuit-il. Nous ne pouvons être que fiers de ces garçons. Le fait que l'équipe A se retrouve cette semaine dans l'ombre des M17 me réjouit. Si nous étions sous les feux de la rampe, cela signifierait que l'on jouerait les barrages de qualification pour l'Afrique du Sud. Or c'est bien ce que nous voulions éviter à tout prix».

Ottmar Hitzfeld a côtoyé la sélection des M17 ce printemps. «J'ai appris à connaître les joueurs à Genève à l'occasion du match de l'équipe A contre la Moldavie, précise-t-il. Mon discours a été très clair. Je leur ai rappelé que la Suisse leur avait donné la chance de s'exprimer au plus haut niveau. Ils ont un devoir moral de poursuivre leur aventure avec la Suisse. C'est le message que l'on doit marteler. Leur ouvrir un compte en banque n'est pas vraiment notre priorité...»La sécurité en question

Les scènes de chaos survenues devant le stade de Lagos avant la demi-finale contre l'Espagne jeudi ne devraient pas se reproduire dimanche. La finale se déroulera à Abuja, dont le stade de 60 000 places est plus moderne. Selon la FIFA, les mouvements de foule de jeudi ont fait une cinquantaine de blessés, dont quatre se trouvent encore à l'hôpital. Mais des sources nigérianes font état de plusieurs morts.

D'après Ulrich Pfister, chargé de la sécurité des Suisses, «l'équipe a eu peur. La situation en dehors du stade n'était plus sous contrôle», a-t-il dit.