La Norvège domine 1-0 une bien terne équipe de Suisse

Alex Frei avait souhaité avant ce Suisse-Norvège (0-1) que les
gens aient un bon souvenir du dernier match de la Nati en 2009. Au
vu de la terne prestation des Helvètes, il est sûr que les voeux du
Bâlois ne seront pas exaucés.



A Genève, les hommes d'Ottmar Hitzfeld ont perdu face à des
"Vikings" pourtant de loin pas aussi redoutables que leurs
effrayants ancêtres médiévaux... Pour preuve, il a fallu attendre
la 30e pour voir enfin le premier tir des Rouges en direction du
but de Jon Knudsen. Le manque de créativité au milieu et la
mauvaise qualité des centres restent les grands défauts de Ziegler
et Cie. Très actif sur le flanc gauche de la défense, le Vaudois a
été l'un des seuls à échapper au naufrage.



La pilule a été particulièrement amère pour Philipp Degen. Entré
en jeu à la 46e, le latéral de Liverpool provoquait le penalty du
0-1 pour sa première intervention... Récemment expulsé lors de sa
première apparition cette saison en Premier League, le Bâlois n'est
décidément pas en veine.

Hakan Yakin manque à l'équipe de Suisse

Pirmin Schwegler, appelé à prendre en compte le jeu à
mi-terrain, n'a pour sa part pas vraiment rempli sa mission. Malgré
quelques bonnes idées, le sociétaire de Francfort (2e cape) n'a pas
réussi à faire oublier Hakan Yakin. Hitzfeld s'est toutefois dit
content de lui.



La complainte devient peut-être ennuyeuse à force d'être répétée,
mais le magicien de Lucerne reste encore le seul capable d'apporter
un peu de folie dans le jeu suisse, trop prévisible. Inler, qui
traverse une mauvaise phase avec la Nati, ou Behrami, ovationné
pour son retour, ont le potentiel pour redonner vie à la jouerie à
l'avenir.

Mention "ok" pour les néophytes

Heinz Barmettler et Albert Bunjaku, ont, eux, fait leurs débuts
avec la Nati. L'arrière de Zurich, s'il confirme dans le futur,
pourrait constituer un concurrent de choix dans l'axe. Précis dans
ses interventions et à la relance, il est à créditer d'un bon
match.



L'attaquant de Nuremberg a lui apporté beaucoup de vivacité, et
s'est créé de bonnes occasions. On a toutefois parfois eu
l'impression que l'ex-Schaffousois voulait trop en faire. Voilà
pour les points positifs d'un match sans enjeu. Pour se consoler,
on retiendra que les Suisses sont qualifiés pour la Coupe du monde
2010...

La parole aux Suisses

RETO ZIEGLER:

Cette défaite est difficile à accepter. Nous avons eu de la peine à
terminer nos actions et nous n'avons pas su être lucides dans les
30 derniers mètres. Personnellement, je pense avoir fait
correctement mon travail défensif et avoir effectué quelques bons
centres. En continuant comme ça avec la Sampdoria, j'espère
décrocher une place de titulaire au Mondial.

VALON BEHRAMI:

L'ovation du public m'a apporté
une énergie positive. Ce genre de match est difficile à jouer pour
la Suisse avec ses qualités, car les espaces disponibles étaient
trop petits.

PHILIPP DEGEN:

Ce résultat est évidemment
décevant, surtout que c'est moi qui provoque le penalty. Mais bon,
c'est le foot. Si je veux aller à la Coupe du monde, il va falloir
que je travaille énormément à l'entraînement à Liverpool et que
j'aie du temps de jeu.

ALEX FREI:

J'ai le sentiment que le score de 0-0
aurait été mérité et nous aurait permis de rester invaincus en
2009. L'arbitre aurait pu aussi siffler un penalty en notre faveur.
Malgré ce revers, le bilan du foot suisse cette année est très
positif, notamment pour la Nati, les M17, Bâle et Zurich.

MICHEL PONT (entraîneur assistant):

Visiblement,
nous ne sommes toujours pas les rois des matches amicaux. Le choix
d'un tel adversaire, avec 9 joueurs à vocation défensive, était
volontaire. Malgré les différents essais que nous avons faits, on
n'aurait pas dû perdre cette partie. Le jour où on sera meilleurs
lors des amicaux, cela montrera une nette amélioration au niveau
mental ou du jeu.

ALBERT BUNJAKU:

Ce soir, j'ai tout donné.
J'espère que ce n'est pas mon dernier match avec la Nati. Je dois
continuer à me donner à fond avec Nuremberg si je veux espérer être
en Afrique du Sud. Dur à dire si le niveau de la Bundesliga est
plus élevé que le match de ce soir.

La parole aux Norvégiens

JOHN ARNE RIISE: On a joué très défensivement
et on a vraiment évolué à notre meilleur niveau. Cette victoire est
très bonne pour la confiance. Je connaissais les qualités des
attaquants de Bâle, pour les avoir affrontés en Europa League avec
l'AS Roma.



EGIL OLSEN (sélectionneur): Je suis satisfait de
ce succès, mais pas vraiment de la manière. Nous ne nous sommes
créé aucune occasion en première mi-temps. C'était mieux en 2e.
Notre comportement défensif m'a aussi plu, face à une équipe
talentueuse en attaque, contre laquelle il n'est jamais facile de
s'imposer à l'extérieur.



de Genève, Michaël Taillard et Laurent Morel