La rencontre France - Eire ne sera pas rejouée. La FIFA a
confirmé que le résultat ne peut pas non plus être changé. Les
résultats sont donc entérinés: succès français 1 à 0 à l'aller
samedi, 1-1 au retour au Stade de France mercredi après
prolongation, les Bleus étant donc qualifiés pour le Mondial-2010
et l'Eire éliminée.
La Fédération française de football (FFF) a pris acte, ne
souhaitant pas faire de commentaire. "Les décisions de
l'arbitre sur des faits en relation avec le jeu sont sans
appel", précise la FIFA dans ses Lois du jeu, ajoutant que
"l'arbitre ne peut revenir sur une décision que sous réserve
que le jeu n'ait pas repris ou que le match ne soit pas
terminé".
"Les décisions de l'arbitre sur des faits en relation avec le
jeu sont sans appel, y compris la validation d'un but et le
résultat du match", peut-on lire dans le chapitre 5 de la Loi
du jeu. "L'arbitre ne peut revenir sur une décision que s'il
réalise que celle-ci n'est pas la bonne ou, à sa discrétion, après
avoir consulté un arbitre assistant ou le quatrième officiel, le
tout sous réserve que le jeu n'ait pas repris ou que le match ne
soit pas terminé", peut-on également lire.
Trapattoni savait que rejouer était impossible
Or, le match France-Eire, entaché par une main de Thierry Henry,
qui contrôle de la main avant de centrer pour William Gallas, qui
inscrit le but français), est allé à son terme, au bout de la
prolongation.
La Fédération irlandaise, soutenue par le Premier ministre
irlandais, a demandé jeudi à rejouer le match de barrage retour
face à la France, qui l'a éliminée du Mondial 2010, dénonçant la
faute de main de Thierry Henry, qui a suscité la polémique bien
au-delà du monde du sport.
Giovanni Trapattoni, le sélectionneur italien de l'Irlande, avait
reconnu lui-même qu'il était "impossible de rejouer le
match". En attendant, ce but a déclenché une polémique
planétaire. Premier visé: Thierry Henry, traité de "tricheur,
"auteur d'un but scandaleux".
"Qu'on arrête d'en faire un plat !"
A Madrid, le quotidien sportif Marca estimait que "la France
s'est qualifiée avec un scandaleux but irrégulier (qui porte) un
coup à la ligne de flottaison du fair-play". Ce but litigieux a
relancé le débat sur l'aide à apporter à l'arbitrage (moyens vidéo
ou arbitres supplémentaires sur le terrain). Trapattoni en veut
surtout à la FIFA. "Je ne sais pas ce que j'ai fait à Sepp
Blatter (président de la FIFA", que le sélectionneur italien
accuse de ne pas vouloir moderniser l'arbitrage: "c'est un
meurtre".
"Personne n'est dupe sur les enjeux financiers de ce match et
l'intérêt qu'il y avait à ce que la France l'emporte", a a de
son côté enfoncé l'économiste Jacques Attali, ancien conseiller
présidentiel sous François Mitterrand, observant que "sans son
sens moral, le sport n'a plus de valeur".
Une élimination du 11 français aurait induit des pertes colossales
pour la chaîne privée de télévision TF1 (filiale du groupe de
bâtiment et de télécommunications Bouygues) qui a déboursé 120
millions d'euros pour le Mondial 2010.
L'équipementier allemand Adidas aurait aussi été pénalisé, de même
que la fédération française de football (FFF) qui souhaite
augmenter le ticket d'entrée des sponsors des Bleus. "Qu'on
arrête d'en faire un plat!", demandait dès jeudi son président
Jean-Pierre Escalettes, qui ne reconnaît qu'une "qualification
heureuse", "une erreur d'arbitrage favorable".
SARKOZY: "NE ME DEMANDEZ PAS DE ME SUBSTITUER AUX
INSTANCES"
Le Premier ministre français François Fillon a estimé jeudi que
les gouvernements ne devaient pas interférer dans le fonctionnement
de la FIFA. Ce n'est "ni au gouvernement français ni au
gouvernement irlandais de s'immiscer dans le fonctionnement de la
fédération internationale» de football", a déclaré le chef du
gouvernement français à des journalistes.
De son côté, Nicolas Sarkozy n'a pas souhaité prendre position
jeudi soir sur la manière dont la France a arraché sa
qualification. "Vous allez encore dénoncer
l'hyperprésident", a plaisanté le président français en marge
du sommet européen de Bruxelles où le Premier ministre irlandais
Brian Cowen lui a parlé de cette "affaire".
"Il y a des instances", s'est défendu M. Sarkozy.
"J'ai dit à Brian Cowen combien j'étais désolé pour eux. Ne me
demandez pas de me substituer à l'arbitre, aux instances du foot
français, aux instances du football européen. Laissez-moi à ma
place."
agences/bao
Roy Keane regrette les plaintes irlandaises
L'ancien milieu de terrain de l'Irlande Roy Keane a regretté les plaintes de ses compatriotes après leur élimination du Mondial-2010 par la France et a relevé vendredi que leur fédération (FAI) n'avait rien dit quand les erreurs d'arbitrage étaient allées dans son sens.
"L'Irlande a eu ses occasions dans les deux matches et ne les a jamais prises. Mais c'est la réaction habituelle de la FAI: Nous avons été volés, nous avons été volés", a critiqué Keane lors d'une conférence de presse avant le match de son équipe d'Ipswich (2e division anglaise).
"Je me souviens d'un match (ndlr: de qualification) contre la Géorgie, quand l'Irlande a obtenu un pénalty sur l'une des pires décisions qui ait jamais changé le cours d'un match. Je ne me souviens pas avoir entendu la FAI demander que le match soit rejoué", a argumenté l'ancien joueur de Manchester United.
"Je serais plus ennuyé par mes défenseurs et mon gardien que par Thierry Henry. Comment peut-on laisser un ballon rebondir dans les 6 mètres? Comment un défenseur peut-il laisser Thierry Henry s'intercaler entre lui et le but? Si la balle est dans les six mètres, où diable est mon gardien?", a demandé Keane.
Le joueur entretient des relations tumultueuses avec les autorités du football de son pays. Il avait quitté le camp d'entraînement de l'Irlande avant le début du Mondial 2002.