Le club de Pampelune avait terminé la saison dernière 14e du
championnat de première division espagnole.
A l'hôtel pendant plusieurs semaines, le milieu de terrain de
Valeyres-sous Rances (le même village que le champion olympique
cycliste Pascal Richard) a trouvé depuis jeudi passé (ndlr: 23
août) son nouveau chez-soi et se réjouit d'y vivre avec son amie
qui l'a rejoint ces derniers jours en Navarre.
Le numéro 5 de l'équipe nationale évoque ses objectifs, sa
nouvelle aventure, sans oublier l'Euro 08. Interview.
TXT: Une nouvelle aventure commence pour vous
à Pampelune au sein d'Osasuna.
XAVIER MARGAIRAZ: Ce n'était pas évident au début
en raison de l'intensité et du rythme des entraînements. La
présence d'un Français (ndlr: Ludovic Delporte, ex-Lens) dans
l'équipe a facilité les choses pour les traductions. Petit à petit,
je commence à trouver les automatismes avec les joueurs. Il me
faudra logiquement encore un peu de temps d'adaptation.
"J'ai trois ans pour exploser"
- Un mot sur la préparation?
XAVIER MARGAIRAZ: J'ai manqué 3 matches amicaux
en raison d'une blessure aux quadriceps. Ca m'a freiné dans la
préparation mais ça va bien maintenant. J'ai été aligné lors des 2
derniers matches amicaux.
- Votre objectif à Osasuna?
XAVIER MARGAIRAZ: J'ai 3 ans à Osasuna pour
exploser. Je suis dans une situation où j'ai tout à prouver. Un peu
comme lorsque j'avais quitté Lausanne en 2003 pour Neuchâtel Xamax.
Osasuna me donne une chance. A moi de la saisir.
- Osasuna a fixé votre montant de transfert en cas de départ
avant la fin de vos 3 ans de contrat à 17 millions de francs. Que
vous inspire ce montant?
XAVIER MARGAIRAZ: Les dirigeants ont fait un pari
en m'engageant. Si je m'affirme, ils voudront logiquement tirer
profit du temps investi.
- Etes-vous à Osasuna pour occuper le poste de meneur de
jeu?
XAVIER MARGAIRAZ: Tout à fait. Le staff connaît
mes qualités et sait ce que je peux apporter à l'équipe. Avec ma
polyvalence je pourrais cependant aussi évoluer sur les côtés. Tant
que je bénéficie d'un peu de liberté dans le secteur offensif, il
n'y a pas de problème. On constate désormais assez souvent que les
équipes se présentent avec 2 numéros 6 défensifs et que les joueurs
offensifs sont sur les côtés. Il faut s'adapter à cette situation,
mais il est clair que ma position préférée est dans l'axe.
"Je cherchais un club familial"
- Streller a déclaré en début de
saison à son retour à Bâle être parti à Stuttgart trop jeune. Et
vous?
XAVIER MARGAIRAZ:
Personnellement, il me semblait
que le moment était venu de tenter ma chance à l'étranger. J'avais
franchi quelques étapes en Suisse et je cherchais à l'étranger un
club moyen et familial pour continuer ma progression.
- En même temps, vous n'aviez plus rien à prouver à Zurich
(ndlr: 1 Coupe de Suisse et 2 titres de champion)...
XAVIER MARGAIRAZ:
Je ne sais pas si j'ai tout
prouvé à Zurich mais une opportunité s'est présentée.
- Vous êtes à Osasuna alors que votre rêve était d'évoluer en
Angleterre.
XAVIER MARGAIRAZ:
Evoluer en Espagne est
également un rêve. Je pense que mes caractéristiques correspondent
mieux au football espagnol.
- Pourquoi avoir rejoint Osasuna?
XAVIER MARGAIRAZ:
Ses dirigeants sont venus
plusieurs fois me voir jouer à Zurich. J'ai passablement discuté
avec l'entraîneur et le directeur sportif et j'ai aimé leurs
discours. Ils ont été patients. C'est le premier club qui a
manifesté son intérêt.
"Beaucoup de peine la première semaine"
- Après quelques semaines passées en Espagne, quelles
différences voyez-vous avec la Super League?
XAVIER MARGAIRAZ: Aux entraînements en tout cas,
ça va beaucoup plus vite car ça joue simple. On n'a pas le temps de
contrôler le ballon que déjà plusieurs joueurs sont autour de vous
pour essayer de vous le prendre. Lors de ma première semaine,
j'avais d'ailleurs éprouvé énormément de peine. Maintenant, avant
de recevoir le ballon je dois déjà savoir ce que je veux en
faire.
- Dans quels domaines devez-vous encore progresser?
XAVIER MARGAIRAZ: Je dois apprendre à être
toujours en mouvement et faire les choses beaucoup plus rapidement
que lorsque j'évoluais en Suisse. Je dois également encore
énormément travailler mes changements de rythme pour pouvoir
m'imposer. Je pense que j'ai aussi une bonne marge de progression
dans le jeu de tête et du pied droit.
"Je ne serai jamais un sprinter"
- Que répondez-vous à ceux qui affirment que vous êtes un
peu lent?
XAVIER MARGAIRAZ: (rires) C'est vrai que je ne
suis pas très rapide. J'ai fait assez d'entraînements pour me
rendre compte que je n'ai pas une énorme marge de progression au
niveau de la vitesse. Je sais que je ne serai jamais un sprinter
mais je sais aussi que j'ai d'autres qualités. Mes qualités
techniques et physiques peuvent en partie combler cette lacune. Je
suis tout à fait conscient que le palier à Osasuna sera très
difficile à franchir, mais je mets toutes les chances de mon côté.
Si je ne réussis pas au moins j'aurai tout donné.
TXT. Propos recueillis par Miguel Bao
Championnat d'Espagne, 1re journée (25 et 26
août)
Getafe avec le Vaudois Fabio Celestini.
Le Vaudois Xavier Margairaz (Osasuna) sur le banc des
remplaçants.
Le Genevois Johann Vogel ne fait plus partie du cadre du
Betis de Séville.
Xavier Margairaz et l'équipe nationale
TXT: N'avez-vous pas été considéré comme le "petit Suisse" à votre arrivée à Osasuna?
XAVIER MARGAIRAZ: Même si le football suisse a énormément progressé, il n'a pas beaucoup de valeur en Espagne. Si j'avais été Brésilien, j'aurais logiquement bénéficié d'une autre considération. A moi d'essayer de montrer que les Suisses savent également toucher le ballon. Lorsque mes coéquipiers ont su que la Suisse jouerait contre les Pays-Bas, ils m'ont répondu que nous allions essuyer une grosse correction...
- N'est-ce pas risqué de partir à l'étranger à moins de 290 jours du coup d'envoi de l'Euro 08? Un rôle de remplaçant en club pourrait vous être fatal.
XAVIER MARGAIRAZ: Ca, l'histoire le dira. C'est un risque que j'ai décidé de prendre car je voulais franchir un palier supplémentaire en pensant aussi à l'équipe nationale. Si je m'impose à l'étranger, peut-être que cela aura plus de valeur qu'en Suisse.
- Quel est votre objectif en équipe de Suisse?
XAVIER MARGAIRAZ: J'aimerais simplement m'imposer en équipe nationale dans la position de numéro 10 pour l'Euro 2008. Il est clair que ce sera plus difficile de prétendre à une place dans la sélection si je ne joue pas en Espagne. Le défi est difficile mais c'est un risque que j'ai décidé de prendre. TXT/bao
Margairaz en quelques mots
La première chose que vous faites le matin: je fais ma toilette.
Votre meilleur souvenir: il y en a tellement... La finale de la Coupe de Suisse avec Zurich (ndlr: victoire 3-1 contre Lucerne).
Votre pire souvenir: l'élimination de Zurich contre Salzbourg au 2e tour qualificatif de la Ligue des Champions en 2006. (ndlr: Zurich avait gagné le match aller 2-1 avant de perdre 2-0).
Pour vous le football c'est: cela reste un jeu malgré toute la pression.
Votre devise: ne pas avoir de regrets.
Si vous n'aviez pas été footballeur: j'ai un cfc d'employé de bureau. Peut-être aurais-je continué dans ce domaine.
Pour vous le dopage c'est: difficile de répondre. Je me demande comment les tricheurs font pour vivre avec ce poids.
Votre idole: Zidane reste mon joueur préféré.
Votre principale qualité: la simplicité.
Votre principal défaut: la timidité.
Votre salaire: Joker... Disons qu'à mon âge (ndlr: 23 ans) j'ai de la chance.
Portrait
Xavier Margairaz
Né le 07.01.1984
Position milieu de terrain
Taille 1m85
Poids 80 kg
Parcours
07- Osasuna (contrat de 3 saisons)
04-07 FC Zurich
03-05 NE Xamax
01-03 Lausanne
00-01 Lausanne (juniors)
96-00 Yverdon (juniors)
91-96 Rances
Equipe nationale: 11 sélections/1 but
1ère sélection: 04/06/05 contre les Iles Féroé