L'équipe de suisse tentera mardi de fêter une troisième victoire
de rang, face au Japon, à Klagenfurt. Sa principale ambition, face
aux Asiatiques, sera de ne pas commettre les mêmes erreurs que lors
de sa première rencontre du Tournoi des continents contre le Chili.
C'est en tout cas le mot d'ordre de son entraîneur Köbi Kuhn.
Sur les bords du Wörthersee, le sélectionneur national est revenu
sur les problèmes rencontrés vendredi dernier au Ernst Happel
Stadion de Vienne. "Nous avons surtout connu des soucis dans les
couloirs, avec des demis et des latéraux souvent mal placés. Je
trouve que les milieux ont dû effectuer trop de tâches
défensives."
Philipp Degen doit renoncer
En première ligne de cette critique édulcorée, le Zurichois
Philipp Degen. Köbi Kuhn ne veut cependant pas jeter la pierre en
public au latéral de Dortmund, qui a déclaré forfait contre le
Japon en raison d'une inflammation aux adducteurs. "Philipp monte
beaucoup, c'est vrai. Mais c'est aussi ce qui
fait sa force», précise-t-il.
Reste à trouver une solution pour éviter les nombreux
déséquilibres que connaît la Suisse sur ses ailes. L'expérience
italienne de Valon Behrami pourrait apporter de la stabilité.
"Valon peut encore mieux faire", estime toutefois Köbi Kuhn,
conscient que le joueur de la Lazio "n'a pas encore vraiment trouvé
sa place dans l'équipe."
La Suisse a besoin
d'un joueur créatif comme Barnetta
Köbi
Kuhn
.
Des louanges pour Barnetta
Du côté des satisfactions, les cas de Tranquillo Barnetta et
Johan Vonlanthen ont également été évoqués par Köbi Kuhn. Décisif à
la conclusion, percutant dans le jeu et garant de l'animation
offensive des Helvètes, le demi de Leverkusen endosse de plus en
plus le rôle du patron. "Il prend seul ses responsabilités, sans
que j'ai à le lui demander. La Suisse a tout simplement besoin d'un
joueur créatif comme lui."
D'autant plus face à un adversaire tel que le Japon. Si la
vivacité et la technique des hommes d'Ivica Osim résonnent
maintenant presque comme des clichés, leur incroyable solidarité et
leur sens tactique sont certainement leurs meilleures armes pour
empêcher l'adversaire de tourner rond.
Mettre le Japon hors de position
"Nous devons corriger des choses par rapport au Chili", concède
Köbi Kuhn, "car le Japon est très habile individuellement et
surtout se place toujours extrêmement bien. Les joueurs se
dédoublent sans cesse, couvrant tout le terrain sans laisser
d'espace." Or, la Suisse peine souvent à mettre hors de position
ses adversaires depuis l'adoption d'un système en 4-4-1-1 avec un
Margairaz pas encore convaincant à la baguette, même si le
sélectionneur se dit "content du chemin que prend" le
Vaudois.
Quelle que soit la stratégie adoptée par la Suisse, Ludovic Magnin
n'a qu'une seule chose en tête: la victoire. "Nous sommes venus ici
pour gagner le tournoi", scande le vice-capitaine. "Nous avons
travaillé pour cela, en essayant de gommer les erreurs tactiques
qui ont été les nôtres. Nous avons manqué de constance et de
maturité. Il faut que nous apprenions à gérer une partie, à changer
le rythme, à dicter le jeu."
L'importance de l'ambiance
Pour Magnin, ce stage en Autriche, s'il attend encore de livrer
sa vérité sportive, est déjà un succès sur le plan humain. "Il est
légitime que nous soyons critiqués quand nous perdons ou que nous
jouons mal. Mais, de l'extérieur, on néglige souvent un point
crucial: le renforcement de la vie de groupe. Les matches de
préparation sont aussi là pour ça. Quand on passe 6 ou 7 semaines
ensemble, comme pour un Euro, c'est une composante
essentielle."
Quand ils disent que le Japon est un sérieux client, les Suisses
ne se trompent pas totalement. Comme d'habitude, le "onze du soleil
levant" devrait miser sur ses qualités physiques et sa discipline
pour étouffer son adversaire, la venue d'un nouvel entraîneur
n'ayant à coup sûr en rien modifié la culture nippone. La sélection
sera emmenée par ses "stars" du milieu de terrain Shunsuke Nakamura
(Celtic Glasgow), Junichi Inamoto (Eintracht Francfort) et Daisuke
Matsui (Le Mans).
si/abz
La sélection suisse
Gardiens:
Diego Benaglio (Nacional Funchal)
Johnny Leoni (FC Zurich)
Pascal Zuberbühler (Neuchâtel Xamax)
Défenseurs:
Valon Behrami (Lazio Rome)
Philipp Degen (Dortmund)
Johan Djourou (Birmingham City)
Mario Eggimann (Karlsruhe)
Stephan Lichtsteiner (Lille)
Ludovic Magnin (Stuttgart)
Philippe Senderos (Arsenal)
Christoph Spycher (Eintracht Francfort)
Steve von Bergen (Hertha Berlin)
Milieux:
Tranquillo Barnetta (Bayer Leverkusen)
Fabio Celestini (Getafe)
Benjamin Huggel (Bâle)
Gökhan Inler (Udinese)
Xavier Margairaz (Osasuna)
Hakan Yakin (Young Boys)
Attaquants:
Blaise NKufo (Twente Enschede)
Marco Streller (Bâle)
Johan Vonlanthen (Salzbourg)
.
Les équipes probables:
Suisse: Benaglio; Behrami, Von Bergen, Senderos, Magnin;
Vonlanthen, Celestini, Inler, Barnetta; Margairaz; Streller.
Japon: Kawaguchi; Nakazawa, M. Tanaka, Kaji, Komano; Inamoto; Abe, Endo, Nakamura, Suzuki, Matsui; T. Tanaka.
Le programme
Mardi 11 septembre 2007: Suisse-Japon à Klagenfurt, en direct dès 20h05 sur TSR2, commentaires de Philippe von Burg, Nestor Subiat sera son consultant