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Défaite suisse 2-1 contre l'Angleterre à Wembley

Jenas et l'Angleterre ont mis Spycher et la Suisse à terre.
Jenas et l'Angleterre ont mis Spycher et la Suisse à terre.
A Wembley, l'Angleterre a battu la Suisse 2-1, malgré les débuts tonitruants de Derdiyok. L'attaquant de Bâle, entré après le thé, a marqué pour sa 1ère cape.





Malgré la défaite, la Suisse a eu de bons moments, notamment sous
l'impulsion d'un Barnetta fidèle à lui-même, c'est-à-dire
volontaire, engagé et prenant ses responsabilités devant le but.
Autre joueur en vue, Derdiyok a fêté sa 1ère sélection par un but
de grande classe. L'attaquant du FC Bâle est sans aucun doute
l'avenir en phase offensive.

Pour le reste, ni Yakin, ni Margairaz n'ont eu un rendement
suffisant, d'où bien des difficultés à se créer de réelles
occasions. Mais que dire du côté droit où Gygax, Vonlanthen,
Behrami et dans une moindre mesure Lichtsteiner ont été
particulièrement mal inspirés.

Nkufo et Gygax en retrait

Si le secteur offensif helvétique suisse a laissé à désirer, la
charnière centrale Senderos-Eggimann n'a pas donné tous les gages
de sécurité. Evoluant dans le même registre, les deux joueurs
manquent de vivacité sur le jeu court, Rooney en a profité
plusieurs fois.



Dans le camp suisse, deux éléments n'ont en tout pas marqué des
points à Wembley. Nkufo, certes bien seul, a manqué de combativité.
La comparaison avec Derdiyok est plus que criante. Quant à Gygax,
il fut très décevant pour ne pas dire invisible. Le milieu de Metz
peut sans doute faire une croix sur une place de titulaire à
l'Euro.

Benaglio assure et rassure

Aussi amer et difficile que cela puisse
être pour Pascal Zuberbuehler, Diego Benaglio l'a complètement fait
oublier. Tout du moins le temps de la rencontre. Le Zurichois de 24
ans, pour son premier match en tant que gardien numéro un de
l'équipe de Suisse, a vraiment assuré, aussi bien sur sa ligne que
lors de ses sorties aériennes, et rassuré les quelques rares
sceptiques.



Nullement coupable sur les buts encaissés, Diego Benaglio a en fin
de compte été la seule réelle satisfaction dans le camp helvétique.
Réactif, le numéro 12 a, à plusieurs reprises, réalisé des parades
de tout premier ordre.

Benaglio marque des points mais...

Pas toujours aidé par sa défense, le sociétaire du VfL Wolfsburg
a démontré avoir la carrure d'un grand en ne fuyant jamais ses
responsabilités de véritable patron de la défense.



Décidé, Benaglio n'a ainsi pas hésité à bousculer, en tout de
début de partie, son capitaine Senderos pour dégager un ballon.
Posé et libre dans sa tête, il a aussi prouvé avoir les nerfs
solides dans les moments délicats. Demandez à ce diable de Rooney,
qui s'est cassé à plusieurs reprises les dents sur lui. Benaglio a
marqué des points mais, avec lui en tant que titulaire (5 matches),
l'équipe nationale n'a jamais gagné.



TXT/De Londres, Stéphane Altyzer & Miguel Bao

DANS LES COULISSES DE WEMBLEY



WEMBLEY: N'accède pas qui veut dans le Temple du
football anglais. A l'image des spectateurs, les journalistes
doivent montrer patte blanche et passer au détecteur comme dans les
aéroports. L'honneur est sauf, aucun membre de la presse helvétique
n'est tombé dans les mailles du filet british.



PELERINAGE: Wembley est au football ce que
Lourdes est aux catholiques. Le passage une fois dans sa vie dans
ce lieu mythique est plus que recommandé. Les supporters suisses
ont d'ailleurs suivi à la lettre cet adage. Déjà nombreux dans les
rues de Londres en fin de matinée, ils étaient plus de 2000 perdus
au milieu des 90'000 fans.



RESPECT: la nomination de Benaglio comme gardien
no1 n'a pas ému plus que ça la presse anglaise. Le célèbre et
réputé "The Guardian" a indiqué que la cage suisse serait défendue
par BANAGLIO! Où est donc le respect de l'adversaire?



SONDAGE: Diego Benaglio a la cote dans son pays.
Les sondages effectués par plusieurs médias suisses montrent que
près de 90% des sondés sont d'accord avec le choix du coach
national.



PROGRAMME: Affirmer que la vie est chère en
Angleterre est un doux euphémisme. Pour s'offrir le programme du
match Angleterre-Suisse, il fallait débourser la modique somme de 6
livres, soit 14 francs!



BOUUUUUHHH: Le public anglais n'a pas hésité
avant la rencontre à siffler les 11 noms des Suisses qui allaient
commencer la partie. Etait-ce pour mieux extérioriser sa peine
et/ou sa rage en raison de la non-qualification de son équipe
préférée pour l'Euro 2008?



COMME LE STADE DE GENEVE...: Devant la beauté
architecturale de l'enceinte anglaise, un journaliste romand n'a
pas hésité à plaisanter en disant que le stade de Wembley est
"comme celui de Genève". Peut-être aurait-il fallu ajouter que le
stade de Wembley est, lui, totalement terminé, paufiné, ripoliné.
Le nec plus ultra...



TXT/De Londres, Stéphane Altyzer & Miguel Bao

Publié Modifié

Télégramme du match

Angleterre Suisse 2-1 (1-0)

40'Jenas 1-0, 58'Derdiyok 1-1, 62'Wright-Phillips 2-1.

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Angleterre: James; Brown, Ferdinand, Upson, A.Cole (74'Bridge); Bentley, Gerrard, Jenas (57'Wright-Phillips), Barry (74'Hargreaves), J.Cole (58'Crouch); Rooney (87'Young).

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Suisse: Benaglio; Lichtsteiner (46'Behrami), Senderos (56'Grichting), Eggimann, Spycher; Gygax (46'Vonlanthen), Inler, Gelson (84'Huggel), Barnetta; Yakin (64'X.Margairaz); Nkufo (46'Derdiyok).

.

Arbitre: Brych/GER

Wembley: 86'857 spectateurs

La parole aux acteurs

KÖBI KUHN: On ne peut jamais être content après une défaite. Mais l'équipe a montré du caractère et n'a jamais abandonné face à une formation qui ne nous a pas fait de cadeau. La manière, globalement, m'a donné satisfaction. Benaglio? Sur les deux buts, on ne peut rien lui reprocher. Il a réalisé les arrêts qu'on attendait de lui, il a fait une excellente partie. Derdiyok a justifié sa sélection. C'est un attaquant de plus, qui nous fera du bien. Il est clairement candidat pour la liste des 23 joueurs pour l'Euro.

MICHEL PONT: C'est notre meilleur match depuis notre victoire sur les Pays-Bas à Genève. On a retrouvé une équipe avec un état d'esprit. Le positif est que les entrées ont toutes amené un plus. Mais on a soufflé le chaud et le froid. Il y a eu des moments où on était submergé, notamment les 10 minutes avant la mi-temps. On n'aime pas sortir des individualités, mais il est vrai que Benaglio a sorti son match. Quant à Derdiyok, on a pu s'appuyer dessus. Il a une maîtrise technique, il sait conserver le ballon. Mais, on ne doit pas l'encenser ni le griller. Il doit digérer ce match.

FABIO CAPELLO: Cela fait toujours plaisir de gagner, surtout pour le moral de l'équipe. Mes joueurs étaient tendus en début de rencontre. Peut-être avaientils encore l'échec de la non-qualification pour l'Euro en en tête. Cela ne devait pas être facile de jouer à Wembley. L'équipe s'est créé beaucoup d'occasions. Il faut relever que le gardien suisse a vraiment été très bon. Je suis satisfait que mon équipe ait concédé aussi peu d'occasions à l'adversaire. La Suisse? Elle n'est pas facile à déjouer. Elle est très organisée et elle posera beaucoup de problèmes à l'Euro. Par contre, elle n'est pas très bonne à la finition.

GELSON FERNANDES: notre prestation a été plutôt bonne, on a fait du mieux possible. On était compact et solidaire. On prend deux buts à de mauvais moments, le 1er juste avant la mi-temps. Le 2e vient beaucoup trop vite après notre égalisation. Si on tient cinq minutes de plus, ça change la donne.

TRANQUILLO BARNETTA: c'était une ambiance incroyable. C'est un événement que je pourrai raconter à mes petits-enfants! Sur la qualité de notre jeu, il y a eu beaucoup de points positifs.

DIEGO BENAGLIO: Cela a été un joli match, quelque chose de spécial. J'aurais bien entendu préféré un résultat positif. Jouer ici à Wembley constitue une expérience particulière. Je ne veux pas parler de ma prestation, ce n'est pas à moi de juger. Nous avons perdu contre un bon adversaire, l'Angleterre ce n'est pas n'importe qui.

TXT/si