Ottmar Hitzfeld redistribue les cartes

Même si elle n'était sans doute pas attendue comme celle du
Messie - allusion à une réflexion de Hitzfeld: ayant lu le terme
Messie appliqué à sa personne, il a failli renoncer au poste, car
il ne plaisante pas avec sa croyance -, la venue d'Ottmar Hitzfeld
à la tête de la sélection est une aubaine.



Après l'échec de l'Euro 2008, l'entraîneur qui a conduit le
Borussia Dortmund et le Bayern Munich à la victoire en Ligue des
champions doit permettre à l'équipe de Suisse de franchir un
nouveau cap.

"Un nouveau défi pour moi"

Ottmar Hitzfeld avoue qu'il s'aventure quelque peu en terrain
inconnu avec ce rôle de sélectionneur qu'il n'a encore jamais tenu.
"C'est un nouveau défi qui s'offre à moi", reconnaît-il. "Une
première chose est frappante: le manque de temps. Ici à Genève, je
n'aurai les joueurs à ma disposition que pendant deux jours. Nous
n'aurons joué qu'un seul match avant le rendez-vous de Tel-Aviv
alors que j'avais l'habitude avec Dortmund ou le Bayern de disputer
une douzaine de rencontres amicales lors d'une préparation longue
de six semaines".



Pour sa grande "première" mercredi à Genève à l'occasion du match
amical contre Chypre, Ottmar Hitzfeld n'a pas opéré de véritable
révolution. Quinze des 23 sélectionnés pour l'Euro figurent dans sa
liste.



Il a toutefois annoncé clairement la couleur: toutes les cartes
sont redistribuées. Le grand retour du banni Johann Vogel est,
ainsi, envisagé à moyen terme. Et, surtout, il désire ouvrir son
groupe à tout joueur qui exprimera son talent à un certain niveau.
Il l'a démontré d'entrée de jeu en retenant quatre néophytes pour
mercredi: Nef, Bürki, Abdi et Stocker.

Une chance pour Abdi et Stocker

Brillants dimanche lors du choc Zurich - Bâle, Abdi et Stocker
peuvent nourrir l'ambition de figurer sur la feuille de match de la
rencontre du 6 septembre à Tel-Aviv contre Israël, qui marquera les
débuts de la campagne qualificative pour la Coupe du monde 2010 en
Afrique du Sud. Le Zurichois et le Bâlois symbolisent avec Eren
Derdiyok la génération montante du football suisse.



Ottmar Hitzfeld pourrait s'appuyer sur ce trio pour insuffler un
nouvel élan à une sélection qui sort, il ne faut pas l'oublier,
d'une longue période de deux ans qui aura réservé plus de
désillusions que de satisfactions.



Le match de mercredi contre des Chypriotes qui baignent en pleine
euphorie avec la qualification très probable d'Anorthosis
Famagouste pour la Champions League apportera-t-il des premières
réponses aux interrogations du nouveau sélectionneur? Ottmar
Hitzfeld redoute l'absence de Senderos, blessé au dos, et de Frei,
qui n'a pas encore repris l'entraînement collectif avec Dortmund,
le 6 septembre à Tel-Aviv.

Inventer une nouvelle charnière

Le sélectionneur doit donc, en premier lieu, "inventer" une
nouvelle charnière centrale dans la mesure où Patrick Müller est
toujours à la recherche d'un club. Johan Djourou détient, pour
l'instant, une longueur d'avance sur Grichting et Von Bergen. "Il
vient de disputer deux matches avec Arsenal contre Twente et West
Bromwich", lâche Ottmar Hitzfeld. "L'équipe n'a pas pris de but.
Djourou jouera toute la rencontre mercredi".



En attaque, Ottmar Hitzfeld mise énormément sur Hakan Yakin. "Il a
réussi un bel Euro. Il a toute ma confiance", indique l'entraîneur
allemand. Malgré son manque de compétition - le championnat du
Qatar ne reprend pas avant un bon mois -, Hakan Yakin assure être
en condition. Il tiendra donc le rôle de 9,5 juste derrière
l'avant-centre qui pourrait être Blaise Nkufo.

"Blaise veut aller à la Coupe du monde"

"J'ai eu une longue discussion avec Blaise", précise Hitzfeld.
"Il veut aller à la Coupe du monde. Sa motivation m'est apparue
sans faille". Le Vaudois de Twente jouit sans doute auprès d'Ottmar
Hitzfeld de cette confiance que son prédécesseur lui avait tant
marchandée.



si/dbu