Après avoir pris congé de ses joueurs à l'issue d'un repas pris
en commun à l'hôtel en présence d'Alex Frei, Ottmar Hitzfeld s'est
livré jeudi matin à une ultime obligation médiatique. Comme pour
fermer le chapitre de sa grande "première" à la tête de l'équipe de
Suisse couronnée par une large victoire (4-1) devant Chypre.
Devant la presse, l'Allemand a répété son credo: le fait de jouer
régulièrement en club est une condition presque non négociable pour
revendiquer une place de titulaire en sélection. A écouter son
discours, une évidence s'impose: un vent nouveau souffle sur la
sélection.
"Des Indiens sur le sentier de la guerre"
- Quelle image garderez-vous de ce premier match?
OTTMAR HITZFELD: J'ai été impressionné par la
communion des joueurs juste avant d'entrer sur la pelouse. Au
Bayern, on entendait seulement Toni dire quelque chose en italien
et Ribéry ajouter derrière un mot en français. Mercredi soir, ce
sont les 21 joueurs qui se sont motivés, encouragés. On aurait dit
des Indiens sur le sentier de la guerre.
- Quel discours avez-vous tenu à vos joueurs lors du repas
d'après-match?
OTTMAR HITZFELD: Je les ai félicités pour le
résultat. Mais j'ai aussi mis l'accent sur les manques lors de ce
premier match. Nous n'avons pas été efficaces dans la conservation
du ballon. Nous n'avons pas su perturber le rythme de l'adversaire.
Nous aurions dû être aussi plus rapides et plus inspirés à la
relance.
"Stocker est un talent extraordinaire"
- Deux néophytes, Stocker et Nef, ont marqué. Vous ont-ils
convaincu?
OTTMAR HITZFELD: Oui, sans aucun doute. Valentin
Stocker est un talent extraordinaire. Il a joué avec le même culot
qu'à Bâle. Il m'a vraiment surpris par l'étendue de son bagage. Il
fut très bon aussi en phase défensive. Quant à Nef, il a été
irréprochable sur le plan défensif. Il a livré une partie étonnante
avec le nez fracturé. Il avait été encore touché mardi soir à
l'entraînement dans un choc avec Barnetta. Mais il a tout de même
tenu à jouer.
- Seront-ils tous les deux en Israël?
OTTMAR HITZFELD: Je ne peux pas répondre
aujourd'hui à cette question. J'ai encore dix jours devant moi
avant d'établir ma liste de 23 joueurs pour les matches contre
Israël et le Luxembourg. Après ce match, je porte désormais un
nouveau regard sur l'équipe. Les jeunes ont su saisir leur chance.
La concurrence est vraiment de mise. Chacun doit désormais donner
le maximum dans son club pour me convaincre.
Une exception pour Alex Frei?
- Etre titulaire dans son club est donc un impératif à vos
yeux?
OTTMAR HITZFELD: Je n'alignerai pas en défense un
joueur qui est resté trois semaines sur le banc! La question se
pose de manière différente pour un Alex Frei. Il ne sera pas en
mesure de jouer en Israël mais je conserve un espoir de l'intégrer
pour le match du 10 septembre contre le Luxembourg. On peut faire
une exception pour un attaquant qui peut se profiler comme un
joker. Mais pas pour un défenseur.
si/dbu
Rien de grave pour "Ludo"
Victime d'un choc tête contre tête et remplacé avant la mi-temps mercredi soir lors de la rencontre contre Chypre, Ludovic Magnin ne souffre d'aucune lésion. Les examens pratiqués à l'hôpital n'ont décelé qu'une contusion à la tempe gauche. Le Vaudois consultera les médecins du VfB Stuttgart avant de revenir sur le terrain.
Cet incident tombe plutôt mal pour Magnin dans la mesure où il a perdu depuis le début de la saison sa place de titulaire au profit de l'Ivoirien Boka.
"Il vaut mieux qu'Inler reste à Udine"
- Arsène Wenger était présent à Genève mercredi soir pour observer Inler. Inciterez-vous Gökhan à signer à Arsenal?
OTTMAR HITZFELD: Si Arsène Wenger mise vraiment sur lui, s'il lui offre un temps de jeu conséquent, un tel transfert ne peut être que bénéfique. Mais je ne sais pas si Wenger a tenu à Inler un tel discours. J'ai peur que Göhkan signe à Arsenal et se retrouve face à une concurrence féroce. Aujourd'hui, il est titulaire à Udine où il peut, dans un contexte qui lui est favorable, poursuivre sa progression. Je crois qu'il vaut mieux pour un jeune joueur avoir l'assurance d'être titulaire dans une formation comme Udinese plutôt que d'être remplaçant dans un grand club. Je le répète encore une fois: rien ne peut remplacer la compétition.