La Nati doit se reprendre. Interview de Senderos à Milan

Quatre jours après le rageant nul concédé en Israël pour
l'ouverture des qualifications de la Coupe du monde 2010, la Suisse
aura la tâche bien plus facile contre le Luxembourg, mercredi à
Zurich (20h30). Si l'issue de la rencontre semble normalement déjà
scellée, c'est bel et bien la performance pure des hommes d'Ottmar
Hitzfeld qui sera le baromètre de satisfaction.

La technique, clé du match

L'énorme déchet technique qui fut celui de la Suisse samedi fut
incontestablement rédhibitoire. A chaque remontée de terrain, la
ligne arrière dut faire face à une perte de balle provoquant
immanquablement des déséquilibres qui, au bout du compte, firent le
bonheur des Israéliens. Maîtrise technique, conservation du cuir,
aisance et assurance dans les passes: tant de clés de matches que
les Helvètes auraient tout intérêt de posséder.



Car la partie de mercredi au Letzigrund sera bien différente de
celle du stade Ramat Gan de Tel Aviv. Le Luxembourg, qui vient
d'être défait 3-0 à domicile par la Grèce, ne nourrit aucune
ambition à moyen et long terme. Conscrits dans leur zone défensive,
les joueurs du Grand Duché s'échineront avant tout à retarder
l'échéance le plus longtemps possible.



La Suisse devra donc être patiente. Ne pas s'énerver. Faire preuve
d'imagination et donc s'appuyer sur une bonne circulation de balle.
Dans le cas contraire, la frustration et le doute pourraient faire
bien des dégâts, même contre de modestes Luxembourgeois.

Un milieu en losange?

Conscient des manquements divers de son équipe samedi, Ottmar
Hitzfeld a prévenu qu'il y apporterait des changements à sa
formation. Si certains - comme Barnetta au profit de Stocker ?
- pourraient faire les frais de leur contre-performance, d'autres
seraient susceptibles de simplement laisser leur place à des
joueurs peut-être plus adaptés aux besoins du moment.



Ainsi, il n'est pas exclu de voir la Suisse en 4-4-2 avec un
milieu de terrain en losange composé d'un seul récupérateur -
Inler- et d'un neuf et demi - Yakin -, poussant ainsi Huggel sur le
banc. Si Alexander Frei fera certainement son retour en cours de
partie, il semble peu probable qu'il joue d'entrée. Ce qui
privilégierait la piste d'un duo de pointe Vonlanthen-Nkufo.



Sous les feux de la critique après ses vingt dernières minutes
contre Israël, la défense pourrait malgré tout être reconduite en
l'état. En tout cas au coup d'envoi. Souvent en retard samedi, les
latéraux Stephan Lichtsteiner et Ludovic Magnin possèdent toutefois
des profils bien plus offensifs que leurs doublures Alain Nef et
Christoph Spycher. Or, contre le Luxembourg, il faudra de la
percution.

Il faudra faire le jeu

Dans l'incertitude liée aux avenirs immédiats de Patrick Müller
et de Philippe Senderos, Ottmar Hitzfeld prendra-t-il le risque de
ne pas aligner sa paire centrale Johan Djourou-Stéphane Grichting,
lesquels ne comptent encore que peu de temps de jeu l'un à côté de
l'autre, au profit de Steve Von Bergen ? Probablement pas, la
prochaine échéance étant tout de même un périlleux déplacement au
Pirée pour y affronter la Grèce en octobre, quelques jours après la
réception non moins piégeuse de la Lettonie.



Une chose est sûre: mercredi, à Zurich, la Suisse se doit non
seulement de gagner, mais elle doit le faire avec la manière. Il
faut qu'elle profite de la venue au Letzigrund d'un adversaire
passablement faible pour répéter ses gammes, pour ajuster ses
réglages, pour prouver qu'elle est capable de faire le jeu et de
maîtriser une rencontre. Pour rassurer son public. Pour se rassurer
elle-même.

Frei à l'interview

Alexander Frei, qu'avez-vous pensé du match de samedi contre
Israël?



Comment vous sentez-vous après votre blessure?



Vous avez marqué quatre buts en peu de temps avec la réserve
de Dortmund et en match amical. Bon pour la confiance?



Comme l'a dit Ottmar Hitzfeld, il était important que vous
puissiez jouer ce week-end, plutôt que d'être remplaçant en
Israël...