Les M21 affrontent en barrage l'Espagne, grande favorite

Un si grand défi pour des si jeunes joueurs. Le rêve de l'équipe
de Suisse M21, à savoir la qualification pour l'Euro 2009, passe
par un barrage qualificatif face à l'Espagne où les Helvètes sont
loin de faire figure de favoris. Mais Pierre-André Schürmann et sa
troupe veulent croire en eux et en leur force collective pour
renverser la montagne qui se dressera devant eux samedi à Aarau
(20h00).



«J'ai confiance en mes joueurs !», assène le
sélectionneur d'emblée, repris de volée par son capitaine Reto
Ziegler. «Nous avons d'énormes qualités, lance le demi de la
Sampdoria. Sur le terrain, l'adversaire importe peu. Ce qui compte,
c'est nous, l'équipe. Nous aussi sommes importants !»

Match efficace

Une phrase qui ne manque pas de faire
sourire Schürmann, puisqu'elle reprend mot pour mot la devise qu'il
tente depuis le début de l'aventure d'inculquer à son groupe.
«Ce qui prime, c'est l'équipe. Si chacun joue son rôle, du
titulaire au public dans les tribunes - je veux un stade plein ! -,
nous pouvons déranger l'Espagne. Cela passe par un match
efficace.»



Comprenez que la Suisse va devoir convertir les quelques occasions
qu'elle saura se créer. Et ce malgré l'absence du meilleur buteur
helvétique de la campagne, Eren Derdiyok (6 buts), rappelé avec la
A pour pallier la blessure de Marco Streller. Mais les absents,
l'entraîneur a appris à faire sans.



«J'ai l'habitude, explique-t-il. Nous avons toujours eu un
groupe en mouvement. Je ne veux pas trop parler de ceux qui ne sont
pas là, mais plutôt exprimer ma foi en ceux qui sont
présents.» Excellents lors des dernières sorties avec les
espoirs, Blerim Dzemaili (blessé) et Fabian Lustenberger (équipe A)
manquent également à l'appel, au contraire de Valentin Stocker et
Johan Vonlanthen, laissés à disposition par Ottmar Hitzfeld.



«Nous voulons nous qualifier, martèle l'attaquant de
Salzbourg. Personnellement, c'est sûr que ce match est une vitrine,
qu'il m'offre l'opportunité de me montrer. Mais, ici, ce n'est pas
Vonlanthen, c'est l'équipe.» Une philosophie qu'il faudra
traduire samedi puis mardi à Lorca (Murcie) par les actes, contre
un adversaire prestigieux.

Parcours sans faute des Ibères

L'Espagne des étoiles barcelonaises Bojan et Piqué, sacrée en
1986 et 1998, affiche un bilan immaculé depuis le début des
qualifications: 8 matches, 8 victoires, 21 buts marqués, 2
encaissés. Articulée sous la forme d'un 4-3-3, elle s'appuie
surtout sur la qualité individuelle de ses membres, au service du
collectif. «Je voulais une équipe technique, j'ai été servi,
relève en riant Reto Ziegler. Nous sommes meilleurs contre les
formations qui jouent au ballon.»



Régulièrement alignés - voire titulaires - en Liga, les Espagnols,
dirigés par l'ancien entraîneur du Real Madrid Lopez Caro,
possèdent dans leurs rangs bien des armes redoutables, de Jurado
(Majorque) à «Xisco» Tejada (Newcastle) en passant par Raul Garcia
(Atletico). Au collectif suisse de relever ce défi, «cette
dernière chance de participer à une phase finale M21» pour
Reto Ziegler - champion d'Europe M17 et présent à la Coupe du monde
M19 - et tous ses coéquipiers nés en 1986.



si/bao