Une Suisse "B" à découvrir vendredi face à l'Australie

C'est donc presque une équipe "B" qu'Ottmar Hitzfeld alignera ce vendredi à l'AFG Arena de St-Gall pour le premier Suisse-Australie de l'histoire. A quatre jours de la venue de l'Angleterre, le sélectionneur laissera une grande partie de ses titulaires sur le banc.

Ancré dans ses certitudes, Ottmar Hitzfeld a pris une option qui peut se défendre. "Il y a toujours le risque de la blessure", avance-t-il pour expliquer ses choix. Son équipe pour défier la formation de Fabio Capello est arrêtée à deux exceptions près: la question du gardien, en raison de l'imminence de la naissance du premier enfant de Diego Benaglio, et le choix d'un demi de couloir aux côtés du trio formé par Barnetta, Schwegler et Inler.

Shaqiri, favori no1

Favori no 1 à une place qui aurait dû revenir à Valentin Stocker, Xherdan Shaqiri est le joueur qui sera le plus observé vendredi face aux "Socceroos". Auteur d'une fin de saison remarquable, après ses grands débuts internationaux qui avaient été plutôt laborieux contre l'Uruguay à St-Gall justement, le joueur du FCB a connu un début de saison en demi-teinte. Ce rendez-vous contre l'Australie est vraiment pour lui un tournant qu'il se doit de bien négocier.

Gelson Fernandes, qui jouera en défense vendredi, et David Degen sont les deux rivaux de Shaqiri. Brillant depuis le début de l'année avec les Young Boys, David Degen n'a joué qu'une demi-heure en sélection en novembre dernier à Genève contre la Norvège (0-1) depuis près de trois ans. L'homme qui a réussi un petit festival à Berne le mois dernier devant Tottenham mérite une "vraie" chance pour, pourquoi pas, bousculer la hiérarchie.

A St-Gall, la Suisse affrontera un adversaire qui jouera pour la première fois sous la férule d'un nouveau sélectionneur. Adjoint de Franz Beckenbauer lors de la conquête du titre mondial en 1990, l'Allemand Holger Osieck a succédé au Néerlandais Pim Verbeek après la Coupe du monde. Eliminés au premier tour en Afrique du Sud malgré un nul contre le Ghana et une victoire contre la Serbie, les Australiens préparent la Coupe d'Asie qui se déroulera au Qatar l'an prochain.

David Degen rêve de revanche

Appelé pour pallier le forfait de Valentin Stocker, David Degen rêve d'une revanche contre les Anglais après l'élimination des Young Boys devant Tottenham en Ligue des Champions. "C'est vrai, nous sommes restés sur le carreau. Mais nous avons prouvé une chose contre Tottenham: les Suisses savent bien jouer au foot !"

Ses performances en club lui ont ouvert à nouveau les portes de l'équipe nationale. "Je me suis affirmé ces derniers mois, affirme-t-il. Je suis devenu l'un des leaders aux Young Boys. Je crois que j'ai mérité une nouvelle chance en sélection". Le Bâlois a mis du temps pour digérer son échec à Mönchengldbach où il avait signé après la Coupe du monde 2006. "Ce n'était pas le bon moment pour partir à l'étranger. Et Mönchengladbach n'était pas le bon club pour réussir", avoue-t-il.

"Il est devenu plus réaliste"

Aujourd'hui, la donne a changé pour David Degen. La blessure de Stocker et l'impasse dans lesquelles se retrouvent Valon Behrami et Marco Padalino dans leur club respectif lui offrent une occasion presque inespérée de gagner une place de titulaire pour le match contre l'Angleterre. A condition, bien sûr, de briller vendredi contre l'Australie à St-Gall.

"David c'est un moteur, souligne Michel Pont. Il doit gagner encore en discernement même s'il est devenu plus réaliste devant le but cette année". Le tranchant qu'il a témoigné à Berne tant devant Fenerbahçe que face à Tottenham devrait donner des idées à Ottmar Hitzfeld. Le sélectionneur n'ignore pas que des joueurs de couloir capables de "déchirer" la défense adverse ont cruellement manqué à son équipe lors de la dernière Coupe du monde.

si/alt