Une Suisse au format "extra small" boit la tasse contre l'Angleterre

L'Euro 2012 est très loin pour la Suisse. Ce n'est pas Ottmar Hitzfeld qui nous fera mentir. Le coach national a pu mesurer face à l'Angleterre tout le chemin qu'il reste à ses poulains à parcourir avant d'éventuellement être du voyage en Pologne et en Ukraine.

Pour son premier match de cette éliminatoire, la sélection nationale a déçu et coulé devant des Britanniques impressionnants au niveau de la jouerie. La présence de Diego Benaglio, dans l'attente imminente d'un heureux événement, n'y a rien fait. C'est tout simplement allé trop vite pour la Suisse, qui a notamment perdu la bataille du milieu de terrain.

La Suisse médiocre en 1ère mi-temps

La Suisse était-elle tétanisée par l'événement? S'ils répondront à coup sûr par la négative, Frei & Cie ont été enrhumés par la vivacité adverse. Comme scotchés, sur la pelouse pourtant mouillée du Parc Saint-Jacques, ils ont llivré une 1ère mi-temps d'une rare médiocrité.

Pris à la gorge d'entrée, les joueurs helvétiques n'ont pas su contenir les assauts anglais, supérieurs tant physiquement que techniquement. Les Suisses ont eu bien trop souvent un temps de retard. On connaissait le marquage à la culotte ou celui en zone. Mardi, la Suisse a "inventé" le jeu sans marquage du tout!

Rooney donne le tournis aux Helvètes

Il n'y a donc pas eu de deuxième miracle, après l'exploit contre l'Espagne à Durban. L'équipe nationale a pris l'eau face à des "Three Lions", emmenés par un Rooney insaisissable qui a mangé tout cru quasiment à lui tout seul des Suisses au format "extra small".

Certes, les Helvètes ont un peu relevé la tête en 2e mi-temps. Shaqiri a réussi une entrée tonitruante en marquant de superbe manière. Mais le mal était déjà fait. L'expulsion - double avertissement - de Stephan Lichtsteiner, à la 65e, n'a pas aidé les siens.

La Suisse a perdu 3-1 et n'a plus gagné à domicile pour la 7e fois de suite. Le 8 octobre, elle devra s'imposer au Monténégro si elle veut conserver l'espoir de disputer son cinquième grand tournoi d'affilée.

"Comme des juniors"

MICHEL PONT: "En 1ère mi-temps, les Anglais ont perdu très peu de ballons. Il n'y a pas eu photo. Il y avait clairement 2 classes de différence entre eux et nous. Tout le monde a vu que nous n'avions pas le niveau. Nous avons joué comme des juniors en 1ère mi-temps. Le double avertissement de Stephan Lichtsteiner nous a assassinés. J'aurais bien voulu voir les 25 dernières minutes à 11 contre 11".

"On n'était pas dedans"

STEPHAN LICHTSTEINER: "Le premier but dès la 10e minute nous a fait très mal. Je ne pense pas que nous avons eu trop de respect envers l'Angleterre. Nous avons tout simplement vu ce soir que contre un adversaire de ce calibre, nous n'avons pas le droit de manquer pareillement la 1ère mi-temps. On n'était pas dedans. C'est allé un peu mieux par la suite. Nous sommes parvenus à les mettre en difficulté.

Mon double avertissement? Le premier (ndlr: pour réclamation en début de 2e mi-temps) avait pour but de réveiller et de motiver l'équipe. Le deuxième, je le trouve trop sévère".

"Surpris par le niveau des Anglais"

XAVIER MARGAIRAZ:

"Cela n'est pas allé comme nous le souhaitions. L'Angleterre a imprimé un rythme énorme. De notre côté, nous avons peiné à entrer dans la partie et à trouver le rythme. J'ai été surpris par le niveau de l'Angleterre. C'était difficile de jouer contre une équipe qui physiquement nous a fait très mal".

GOEKHAN INLER: "Ils sont venus incroyablement fort et ont perdu très peu de duels en 1ère mi-temps. On a tout donné en 2e mi-temps. Il y a eu un léger mieux... Maintenant, regardons devant. Il faudra battre à tout prix le Monténégro".

"La pression est sur nos épaules"

STEVE VON BERGEN: "A ce niveau, on n'a pas le droit de mettre 30 à 35 minutes pour entrer dans le match. Ca nous a coûté cher. En 2e mi-temps, nous avons montré une réaction. Les Anglais ont été empruntés par moments. On doit arrêter de regarder jouer nos adversaires. Rooney? Il nous a sacrément embêté. Il est rarement dans les 16m, mais quand il y est, cela fait très mal. Nous avons manqué de punch et d'agressivité.

La pression est désormais sur nos épaules car le Monténégro a 6 points en poche. Notre qualification passe par une victoire là-bas dans un mois".

"La 2e place est jouable"

STEPHANE GRICHTING: "Nous savions que nous devions réussir le match parfait pour peut-être réussir un résultat. Nous avons quasiment perdu tous les duels lors du 1er quart d'heure. En 2e mi-temps, nous avons essayé de jouer mais l'expulsion nous a pénalisés. C'était déjà très difficile à 11 contre 11. A 10 contre 11, c'est devenu mission impossible.

Les Anglais sont les favoris du groupe. Rien n'est perdu pour nous. La 2e place est jouable. On va se baser la-dessus. Nous devons nous accrocher pour battre le Monténégro et obtenir la 2e place".

de Bâle, Miguel Bao

LE MONTENEGRO A DEJA SIX POINTS

Après avoir battu le Pays de Galles vendredi (1-0), le Monténégro a récidivé sur le même score en Bulgarie, dans le groupe G des qualifications de l'Euro 2012. La Suisse, son prochain adversaire, est prévenue.

Fessée à Wembley par l'Angleterre vendredi dernier (4-0), la sélection bulgare a encore perdu des plumes. Le Monténégro s'est quant à lui positionné comme un candidat crédible aux deux premières places. Le déplacement de la Suisse à Podgorica le 8 octobre prochain permettra d'en savoir déjà un peu plus sur la hiérarchie de cette poule.

Changement de sélectionneur en Bulgarie

Alors que les Bulgares venaient de se créer leur première véritable occasion par Veselin Minev, les Monténégrins ont réussi un petit "hold-up" en ouvrant le score (35e). D'une frappe tendue de vingt mètres, le Lucernois Elsad Zverotic a trompé un Nikolay Mihaylov - fils du légendaire Borislav Mihaylov, recordman de sélections avec la Bulgarie - peu inspiré en la circonstance.

Peu après la fin du match, le sélectionneur bulgare Stanimir Stoïlov a annoncé sa démission "très probable". Interrogé à la télévision nationale si c'était son dernier match en sa qualité de sélectionneur national, il a répondu "très probablement oui". Stanimir Stoïlov, 43 ans, est sélectionneur national depuis le début de 2009. Sa démission doit être entérinée par l'Union bulgare de football. Mais le président de l'Union Borislav Mihaïlov a déjà déclaré qu'il accepterait la démission de Stoïlov.

si/mor