Gökhan Inler: "Le match de samedi? Une finale!"

Comme bon nombre des internationaux suisses, Gökhan Inler affiche deux visages. Celui en club, rayonnant, et celui en équipe nationale, plus terne. Le demi de l'Udinese compte pourtant s'appuyer sur l'euphorie qui règne dans la formation du Frioul pour dynamiser l'entre-jeu helvétique samedi en Bulgarie.

A bientôt 27 ans, Inler est devenu, à force de travail et de discipline, une valeur sûre du Calcio. Voire même du football européen, son nom circulant régulièrement sur tout le continent lors des fenêtres de transferts. Il a également pris le pouvoir en équipe de Suisse depuis 2007 et l'éviction de Johann Vogel.

Plaisir nécessaire

Avec 136 matches de Serie A en trois saisons et demie, l'Argovien est sans conteste une des pièces maîtresses de l'Udinese, étonnant et convaincant quatrième du championnat d'Italie malgré un début d'exercice difficile (un point en cinq matches). "Avec le changement d'entraîneur et de staff (ndlr: après trois ans dans le Frioul, Pasquale Marino a été remplacé en mai 2010 par Francesco Guidolin), nos premiers résultats n'ont pas été très positifs, explique Inler. Nous avons alors beaucoup travaillé. Pas question pour nous de rentrer à la maison directement après les entraînements, mais plutôt d'effectuer des heures supplémentaires."

Depuis, tout va mieux pour l'Udinese, qui pratique un de plus beaux football de la Botte, et pour Inler, dont c'est peut-être la meilleure saison en Italie. "Ca, je ne le sais pas. Je me sens bien, physiquement et mentalement. Je dirai en juin si cela a été ma meilleure saison ou non. Pour l'heure, j'essaie d'amener l'enthousiasme que j'ai avec mon club en équipe de Suisse. Le succès est facteur de plaisir et du plaisir, il en faut pour gagner."

Mais l'équipe de Suisse, depuis de longs mois en panne d'idées et de vie dans le jeu, en éprouve-t-elle justement du plaisir ? "Vous n'avez qu'à regarder les entraînements", coupe Inler, presque étonné par la question. "Oui, nous sommes contents d'évoluer ensemble, de vivre ensemble. L'ambiance est excellente dans le groupe."

Remporter les duels

Reste à savoir si la formation d'Ottmar Hitzfeld va (enfin) pouvoir transposer cet état d'esprit sur le terrain, samedi à Sofia. Avec Inler patron d'un milieu de terrain où il évoluera certainement aux côtés de Blerim Dzemaili, contrairement à ce qu'il vit à l'Udinese, où il joue seul devant la défense et derrière un ligne de quatre autres demis. "Ce n'est pas un problème, assure-t-il. A Zurich, nous jouions également avec deux numéros 6 (ndlr: en l'occurrence l'autre était Dzemaili)."

Du reste, le nom de son binôme (Pirmin Schwegler est aussi sur les rangs) importe peu à l'Argovien. "Ca m'est égal. Le principal est que tout le monde donne tout et que nous allions chercher la victoire en équipe." Car samedi, au stade Vasil Levski, l'homme aux 46 sélections s'attend à un véritable "combat" entre deux équipes "pour qui cette rencontre est une finale". "Nous devrons surtout remporter les duels", prévient-il.

si/bao