La Suisse ne participera pas à l'Euro 2012. Mathématiquement, elle peut certes encore rêver de Pologne et d'Ukraine mais, au vu du spectacle atterrant présenté à Sofia contre la Bulgarie (0-0), elle ne mérite aucunement cet honneur.
Avec 4 points, tout comme son adversaire bulgare du jour, la sélection nationale compte, 6 longueurs de retard sur les leaders du groupe G que sont l'Angleterre et le Monténégro. Il lui reste 4 matches, dont le prochain à Wembley le 4 juin, pour réaliser un miracle. Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir, dit l'adage. Le problème, c'est que de la vie, il n'y en a pas eu dans le camp helvétique au stade Vasil Levski. Cette équipe n'a plus d'âme!
Le message passe-t-il encore?
Pour espérer prendre la mesure de la Bulgarie, Ottmar Hitzfeld avait indiqué à ses protégés qu'ils devraient courir, beaucoup courir, mais également remporter ces duels qui conditionnent si souvent l'issue d'une rencontre.
Résultat des courses en 1ère mi-temps: oui, Alex Frei et ses coéquipiers ont couru mais après le ballon, qu'ils n'ont pas su conserver lors de leurs rares possibilités. C'est à se demander si le message passe encore entre le sélectionneur national et les joueurs. La Bulgarie a attaqué le pied au plancher et aurait mérité d'être récompensée. Un peu comme les trottoirs de Sofia, la Suisse, piétinée, était, elle, dans un état de délabrement avancé.
"Squadra rossa" sans liant
Avec six représentants provenant du réputé très tactique Championnat de Serie A italienne, la Suisse pouvait se targuer, sur le papier du moins, de présenter une équipe disciplinée et aguerrie aux tâches stratégiques.
Même après la sortie sur blessure de Valon Behrami, touché au genou droit à la 17e minute suite à un tacle appuyé sur un adversaire, un autre "Italien" made in Switzerland, en l'occurence Gelson Fernandes, était sur le terrain.
Il a fallu vite déchanter. Dans les faits, les lignes défense - milieu de terrain - attaque ont évolué de manière asynchrone, sans cohésion ni liant. La défense, composée de Reto Ziegler, Steve Von Bergen, Stéphane Grichting et Stephan Lichtsteiner, a tenu la baraque. Par contre, elle a souvent joué trop bas dans le terrain, contraignant les milieux à s'essouffler avec de longues courses vers l'arrière. Désunie, la sélection nationale a pédalé dans le yaourt bulgare.
Milieu en forme de "passoire"
Le milieu de terrain, décrit comme le plus séduisant de ces derniers mois, voire années, (Stocker, Inler, Dzemaili et Behrami) a grandement déçu. Ce qui devait constituer un rideau de fer, a plutôt fait office de... passoire.
Eclatant chef d'orchestre à Udinese, Gökhan Inler n'a toujours pas trouvé la bonne baguette, celle qui permet à l'équipe de Suisse de gagner en stabilité. Sous les ordres du Soleurois, la nationale fait clairement fausse route.
Et devant? Peu d'occasions. Alex Frei, bien servi par son compère Marco Streller, aurait pu marquer à la 30e. La Suisse a relevé la tête en 2e mi-temps contre une Bulgarie émoussée mais rentre au pays avec un gros sentiment de malaise.
Hitzfeld: "on ne prépare pas l'avenir"
OTTMAR HITZFELD:
La déception est bien sûr énorme. Les deux équipes voulaient gagner. La Bulgarie nous a mis sous pression durant les 25 premières minutes et nous avons eu de la peine à trouver le bon rythme. Il nous a manqué de l'agressivité dans les duels au milieu de terrain. Nous avons également perdu trop vite le ballon. On ne prépare pas l'avenir car il reste
encore un petit espoir de qualification. Cela passera par un exploit en Angleterre. Et pourquoi pas? Nous avons bien battu l'Espagne.
Streller: "un gros silence"
MARCO STRELLER: On était venu pour gagner. Nous avons donc échoué... A l'issue de la rencontre, il a régné un gros silence dans le vestiaire. On n'était pas du tout dans le match lors de la première demi-heure. J'ai de la peine à trouver une explication... C'est une journée triste.
RETO ZIEGLER: Nous ne sommes pas parvenus à garder le ballon dans nos rangs, en début de partie. Il y a eu du mieux en 2e mi-temps. A chaque match, on ne se crée que 2 ou 3 occasions. Ce n'est pas beaucoup. Je reste malgré tout positif. Dans le football, tout est possible. Il faudra gagner à Wembley.
Lichtsteiner: "on a perdu trop de ballons"
STEPHAN LICHTSTEINER: Nous avons perdu beaucoup trop de ballons en première mi-temps. Dans le registre défensif, la mission a été remplie. C'est toutefois insuffisant car nous n'avons pas gagné. Nous devons encore croire en une qualification car sinon autant rester à la maison.
MARIO GAVRANOVIC: Je regarde plus loin que ma première sélection en équipe de Suisse. Nous visions les 3 points... Je suis déçu car la qualification s'éloigne encore plus. Nous allons tout donner. Mon occasion de la 94e? Tout est allé très vite. J'ai réussi à contenir le défenseur puis je me suis retrouvé devant le gardien qui a pu détourner.
Von Bergen: "trop gentils"
STEVE VON BERGEN:
Nous avons de quoi être très déçus. Jusqu'ici, nous avions toujours répondu présent lors des matches-clés. Je ne sais pas pourquoi cela n'a pas fonctionné contre la Bulgarie, qui nous a posé beaucoup de problèmes. Nous n'avons rien vu en début de partie. Nous avons été trop gentils. Nous n'avons pas rendu les coups. Désormais, nous n'avons plus le droit à l'erreur. Nous devons mettre les ballons... Mathématiquement, une qualification est toujours possible. Mais cela va être très dur. A chacun de faire plus. Mentalement, nous devrons tous être à 200%.
Frei: "je sais, mais je ne le dis pas"
ALEX FREI: La chance a été de notre côté en début de partie. La Bulgarie aurait pu marquer. Je sais par expérience que quand une équipe domine mais ne marque pas, souvent elle perd. A la 30e, je dispose d'une grosse occasion. Si je marque, ça donne de l'air au groupe.
Pourquoi je ne marque pas plus souvent en équipe nationale? Je ne suis pas habité par le même esprit de tueur que lorsque je porte le maillot du FC Bâle. Pourquoi? Je sais pourquoi, mais je le garde pour moi. Je suis lucide. La route pour la qualification devient très compliquée. Vis à vis des fans, nous allons tout donner.
Grichting: "problème de qualité"
STEPHANE GRICHTING: La première mi-temps a été catastrophique. Nous avons eu un déchet incroyable. Nous savions pourtant que la Bulgarie jouait son va-tout. Au niveau de l'animation offensive, nous n'avons pas été bons. Nous nous sommes créé peu d'occasions et en plus nous n'en avons pas profité.
C'est un problème de qualité sur le plan international. On dit qu'il est plus facile de défendre que de marquer. Peut-être. Quand toute l'équipe défend, nous tenons le choc. Pour marquer, il faut plus de qualité. Nous n'avons pas marqué au Monténégro ni en Bulgarie. Comment nous qualifier si nous ne marquons pas? La voilà la question.
De Sofia, Miguel Bao
Les Anglais gagnent en un quart d'heure
L'Angleterre a laissé une bonne impression à Cardiff. Dans l'autre match du groupe G, les Anglais se sont imposés facilement 2-0 contre un Pays de Galles d'une grande faiblesse. Tout était dit après un quart d'heure déjà.
Les Gallois n'ont en effet pas gardé longtemps leurs illusions de pouvoir jouer un mauvais tour à leurs cousins anglais. Ceux-ci ont en effet empoigné la partie de manière très déterminée, exerçant d'emblée une nette domination. Ils ouvraient le score dès la 7e sur un penalty de Lampard consécutif à une faute de Collins sur Darren Bent.
L'Angleterre doublait la mise et "tuait" le match au quart d'heure, après une action limpide sur le côté droit: Johnson lançait Ashley Young, lequel centrait pour Bent qui n'avait aucune peine à expédier le ballon au fond des filets.
En attendant la Suisse...
Sereins à mi-terrain, notamment grâce aux excellentes prestations de Wilshere et Parker, les Anglais ont ensuite géré leur avance à leur guise sans jamais donner l'impression de forcer, ni sans être mis en difficulté. Pour preuve, Joe Hart n'a pas eu le moindre arrêt sérieux à effectuer, les Gallois n'arrivant pas à s'approcher de son but.
L'Angleterre a repris la tête du groupe G avant son prochain match, contre la Suisse à Wembley le 4 juin. Les Gallois ont pour leur part perdu leur quatrième rencontre en autant de sorties.
si/hdel
Qualifications Euro 2012, groupe G (26.03)
Bulgarie - Suisse 0-0
Bulgarie: Mikhailov; Bandalovski, Ivanov, Stoianov, Zanev; Manolev, Georgiev, S.Petrov, Delev (81'Lazarov); Popov (85'Angelov); Makriev (52'Genkov).
Suisse: Woelfli; Lichtsteiner, Grichting, Von Bergen, Ziegler; Behrami (17'Fernandes), Dzemaili, Inler, Stocker (67'Derdiyok); Frei, Streller (77'Gavranovic).
Arbitre: Collum (SCO)
Sofia: 17 000 spectateurs
Pays de Galles - Angleterre 0-2 (0-2)
7'Lampard(P), 14'Bent.
Classement (26.03)
1. Angleterre 4 3 1 0 9- 1 10
2. Monténégro 4 3 1 0 3- 0 10
3. Suisse 4 1 1 2 5- 5 4
4. Bulgarie 4 1 1 2 1- 5 4
5. PdGalles 4 0 0 4 1- 8 0
Ligament externe de Behrami pas touché
Sorti sur blessure à la 17e minute, Valon Behrami peut pousser un gros "ouf" de soulagement. Le ligament externe de son genou droite n'a pas été touché. Les examens cliniques effectués au lendemain du match nul (0-0) à Sofia, ont confirmé que la blessure du milieu offensif de la Fiorentina est moins grave que prévu.
L'ancien joueur de Lugano s'était blessé tout seul en tentant de tacler un adversaire peu après le quart d'heure de jeu. Son pied gauche était resté planté dans le gazon du stade Vasil Levski.
si