Le match de la dernière chance, c'est maintenant ou jamais, la défaite interdite... Voilà comment l'on pourrait qualifier de manière "simple" le nom de l'opération à laquelle s'attelle la Suisse samedi à Wembley dès 17h45 (en direct sur tsr2 dès 17h15, tsrsport.ch et app tsrsport).
Même si mathématiquement une défaite ne signifierait pas encore une élimination à la course pour l'Euro 2012, force est de constater qu'à trois matches de la fin des qualifications la Suisse serait dans une position impossible. Elle serait à 9 points de l'Angleterre et peut-être autant du Monténégro.
L'heure n'est donc plus au calcul. Face à l'Angleterre (21 duels entre les 2 équipes: 3 victoires, 4 nuls et 14 défaites pour la Suisse), la Suisse visera la victoire dans le temple londonien.
Le bon feeling de Hitzfeld
"La pression est toujours sur les épaules de l'équipe favorite... Personne ne s'attend à ce que nous gagnions": Ottmar Hitzfeld a planté le décor mais n'en attend pas moins de ses joueurs une "performance" et une "implication de tous les instants". "Je suis un entraîneur qui veut toujours gagner. Je veux que nous affichions à Wembley l'état d'esprit qui a été le nôtre cette semaine. J'ai un bon feeling... Le groupe s'est bien entraîné. Il brûle d'envie de bien jouer".
Et quelle sera la clé du duel contre l'Angleterre? "Le courage et l'envie de jouer de l'avant... A nous de montrer qu'il faudra encore compter avec la Suisse durant ces éliminatoires".
Comme un vent de fraîcheur
Ce match, le premier de l'après "Alex Frei", signifiera aussi la fin du traditionnel 4-4-2 imposé par Ottmar Hitzfeld. Place au 4-2-3-1 et à l'arrivée des jeunes Xhaka, Mehmedi et Emeghara! Un vent nouveau souffle donc dans le vestiaire de l'équipe nationale.
"Il y a de la fraîcheur, c'est vrai. Ca se voit lors des entraînements", a expliqué Philippe Senderos, heureux de retrouver l'équipe nationale après une longue blessure à un tendon d'Achille. "Ma convocation représente un peu un cadeau de Noël qui tombe en avance". "Samedi? Nous n'avons pas grand-chose à perdre. Il faudra aller de l'avant", précise le Genevois qui composera l'axe de la défense avec Johann Djourou.
Derdiyok en buteur comme en 2008?
Le groupe d'Ottmar Hitzfeld ira donc de l'avant et voudra saisir les opportunités sur les balles arrêtées. "Eren a déjà marqué à Wembley. Il sait comment le faire", rappelle Philippe Senderos, qui n'a plus revêtu le maillot de l'équipe nationale depuis l'exploit de Durban contre l'Espagne.
Pour son premier match en équipe nationale, le 6 février 2008, Derdiyok était entré en cours de jeu et avait marqué lors de la rencontre amicale perdue 2-1. Samedi, le Bâlois du Bayer jouera d'entrée. Le temps où il jouait les doublures est révolu. A lui de chasser cette nonchalance qui peut le caractériser et de prouver qu'il a l'étoffe d'un bon. La balle est désormais dans son camp.
Inler, le patron c'est lui!
"Ce sera chaud samedi à Wembley". Gökhan Inler sait déjà à quoi s'attendre dans LE temple du football
mondial. Le Soleurois, si brillant avec Udinese à tel point que Naples et la Juventus se battent pour s'attacher ses services, ne se laisse pas démonter pour autant et donne sa recette. "Il nous faut au moins un point. Pour cela, nous devrons tous ensemble tirer à la même corde et prendre des risques", explique d'un ton assuré et convaincu le milieu de terrain.
"Fier" et "conscient" de son rôle de capitaine de la sélection, Gökhan Inler entend insuffler au sein du groupe le dialogue, qui a pu faire défaut par le passé, et de la joie.
La Suisse va transpirer la joie
La plupart du temps étincelant en club, souvent transparent en sélection: voilà comment pourrait être "caricaturé" la carrière de Gökhan Inler. Comment expliquer pareil contraste? "A Udine, je suis une figure centrale de l'équipe. Je parle beaucoup aux jeunes et aux autres. Mon rôle est de souder le groupe et de m'assurer qu'il transpire la joie".
Sous-entendu: bridé, Inler n'occupait pas une telle fonction avant le départ de Frei et de Streller. "Je vais transposer cette philosophie en sélection". Et Inler de remercier pour le travail accompli ceux qui ne sont plus là. "Le passé est derrière. Une nouvelle chance s'offre à nous". Inler a pris l'équipe sous son aile.
"après-Frei" = plus de joie?
Le départ d'Alex Frei, va-t-il avoir l'effet de déclic dans les esprits des internationaux? Difficile de répondre à la question, d'autant que personne au sein de l'équipe nationale ne se hasardera à ce jeu-là.
Pour Valon Behrami, "Alex est un bon gars. Il m'a toujours respecté... Si j'ai quelque chose à dire à Gökhan, j'y vais. Je parle plus avec lui. Avec Alex, qui a un caractère plus fermé, c'était différent. Certains hésitaient à lui donner un avis... Maintenant, avec l'arrivée des jeunes, il y a plus de joie aux entraînements".
L'équipe de Suisse semble libérée du poids "Frei". Reste à savoir désormais si le groupe peut se passer du meilleur buteur de l'histoire de l'équipe nationale...
De Londres, Miguel Bao
La sélection d'Ottmar Hitzfeld
BUT: BENAGLIO/Wolfsburg LEONI/Zurich WÖLFLI/YB
DEFENSE: DJOUROU/Arsenal GRICHTING/ Auxerre LICHTSTEINER/Lazio SENDEROS/Fulham VON BERGEN/Cesena ZIEGLER/Sampdoria
MILIEU ET ATTAQUE: BARNETTA/Leverkusen BEHRAMI/Fiorentina DERDIYOK/Leverkusen DZEMAILI/Parma EMEGHARA/GC FERNANDES/ Chievo INLER/Udinese MARGAIRAZ/Zurich MEHMEDI/Zurich SCHWEGLER/Frankfurt SHAQIRI/Bâle G.XHAKA/Bâle
Qualifications Euro 2012, groupe G
Angleterre - Suisse 04.06 17h45 Wembley
Monténégro - Bulgarie 04.06 20h30
Classement (26.03)
1. Angleterre 4 3 1 0 9- 1 10
2. Monténégro 4 3 1 0 3- 0 10
3. Suisse 4 1 1 2 5- 5 4
4. Bulgarie 4 1 1 2 1- 5 4
5. Pays de Galles 4 0 0 4 1- 8 0