Nation émergente, l'Islande se dresse sur la route des Suisses mardi

"Cette génération est tellement douée que j'aurais pu composer deux groupes de 23 joueurs!" Le sélectionneur islandais Eyjolfur Sverrisson avait annoncé la couleur avant l'Euro M21. Voilà la Suisse avertie, elle qui affrontera cet adversaire mardi à 18h00, à Aalborg.

L'Islande M21 a en tous les cas frappé un grand coup en se qualifiant pour cette phase finale. Jamais une équipe de football de ce pays n'avait réussi un pareil exploit. Deux facteurs expliquent cette émergence. Les jeunes partent plus tôt à l'étranger et acquièrent de l'expérience. Des pelouses artificielles ont aussi été posées pour permettre la pratique du foot pendant les longs hivers.

L'Islande ou l'art du contre

Reste que l'Islande s'est ratée lors de son premier match, perdu 2-0 face au Bélarus. "Elle n'a pas réalisé une grande partie", confirme Vincent Cavin, l'espion suisse qui a assisté à la rencontre. "C'est une équipe très défensive, qui évolue dans un système 4-1-4-1".

Obligée de réagir, l'Islande ne va pas opérer de changement tactique face à la Suisse, estime Pierluigi Tami. "Non, ils vont rester très compacts et procéder en contre, leur grande force", analyse le sélectionneur helvétique. Cette option a fait des Islandais la formation la plus prolifique du tour de qualification (29 buts en 10 matches).

La patience, mère des vertus

"Il faudra faire preuve de patience, c'est le maître-mot, poursuit Tami. "Je vais demander à mes joueurs de ne pas prendre de risques inutiles et surtout d'éviter les pertes de balles dans la zone médiane. Face à un tel adversaire, ce genre d'erreurs nous sera fatal".

La statistique est en tout cas favorable aux Helvètes. Jamais dans l'histoire une équipe de Suisse masculine n'a perdu face à son homologue islandaise. Contrairement au Danemark, avec Eriksen, l'Islande ne possède pas de vedette. "Il y a certes Sigurdsson, un bon joueur d'Hoffenheim. Mais sa force, c'est son jeu collectif", selon Tami.

Tami va apporter du sang frais

On ne change pas une équipe qui gagne, un dicton auquel ne croit pas le sélectionneur suisse. "Je vais procéder à 2 ou 3 changements. Certains joueurs ont beaucoup donné lors de la victoire de samedi face au Danemark (1-0)".

"On doit pouvoir jouer sur un rythme plus élevé que lors de notre premier match", indique Tami. "J'espère surtout que mon équipe réalisera un match plein", en référence aux 30 dernières minutes délicates vécues samedi. Costanzo, Gavranovic ou Klose pourraient donc effectuer leurs grands débuts dans cet Euro et reléguer Frei, Mehmedi ou Affolter sur le banc.

"Une autre atmosphère"

PIERLUIGI TAMI: Cette rencontre face à l'Islande se déroulera dans un tout autre contexte que celle face au Danemark. Le stade sera presque vide et on doit être prêt à évoluer dans une telle atmosphère, sans aucune ambiance.

Je ne serais pas mécontent avec un résultat nul. Mais on va bien sûr commencer le match pour le gagner.

Deux ou trois joueurs ont eu besoin de 24h pour digérer le fait de n'avoir pas joué contre le Danemark. Mais maintenant, il n'y a plus de problème. Tous les joueurs avaient le sourire lundi.

"Tout reste à faire"

FABIAN FREI

(milieu de terrain): Nous n'avons que 3 points, tout reste à faire. Si on en possède 6 mardi soir, on pourra envisager les demi-finales.

Shaqiri? Cela ne dérange pas les autres joueurs que toute l'attention soit portée sur lui. Au contraire, on a plus de calme grâce à lui (rires).

Mon avenir? Le FC Bâle compte sur moi, donc a priori je vais jouer avec lui la prochaine saison. Mais en football, tout peut aller très vite... Les deux saisons passées à St-Gall m'ont beaucoup apporté, malgré la relégation.

Aalborg, Stéphane Altyzer