La Suisse est en finale de l'Euro M21! Grâce à une superbe réussite inscrite en prolongation par Mehmedi (114e), les boys de Tami ont battu la République tchèque 1-0 et obtiennent du même coup leur qualification pour les JO de Londres 2012. S'il a été laborieux, ce succès n'est que justice.
Dans cette demi-finale très crispante, les "Rougets" ont été les plus entreprenants, à l'image d'un Shaqiri - nommé homme du match - très remuant, qui a tout tenté pour faire sauter le verrou de l'équipe tchèque. Le courage et l'abnégation des Helvètes ont été finalement récompensés. Chapeau et place à l'Espagne samedi en finale.
Pas un grand spectacle à Herning
Cette deuxième demi-finale n'a pas vraiment enflammé les foules. La faute surtout à l'équipe tchèque qui a refusé le jeu. Regroupée à 10 voire 11 derrière, la formation de Jakub Dovalil a commis un très grand nombre de petites fautes, qui ont cassé le rythme du match.
Les Suisses n'ont pas été beaucoup plus inspirés, même s'ils ont bénéficié des meilleures opportunités. On pense surtout à cette frappe de Shaqiri qui s'est écrasée sur le poteau (89e). L'absence de Xhaka (suspendu) a été ressentie, notamment dans la transition et la fluidité dans le jeu. Par chance, le Bâlois sera là en finale.
Le coaching gagnant de Tami
"En fait, j'avais envisagé d'aligner ensemble Mehmedi et Gavranovic seulement dans le cas où on était mené!". Pierluigi Tami a fait cet aveu après la rencontre, revenant sur ce changement culotté, mais calculé de la 78e minute. "Les Tchèques n'étaient pas dangereux, alors j'ai décidé d'introduire Gavranovic". Quel plaisir de voir un coach prendre des risques et ne pas subir les événements, au contraire de certains à la tête de l'équipe A...
Les "Rougets", qui n'ont toujours pas encaissé de but dans ce tournoi, ont toutes les raisons de croire en leur bonne étoile. L'Espagne n'est-elle pas une équipe qui rappelle d'excellents souvenirs aux Suisses?
Une 3e participation aux Jeux
Pour la première fois depuis... 84 ans, une équipe de foot représentera donc la Suisse aux JO. A Amsterdam, en 1928, les Helvètes avaient été éliminés au premier tour, battus 4-0 par l'Allemagne. Mais quatre ans auparavant, à Paris, la Suisse avait décroché la médaille d'argent pour ce qui reste sans aucun doute le plus grand exploit du foot helvétique de l'histoire. L'Uruguay l'avait emporté 3-0 face aux Suisses en finale.
Dans une année à Londres, les matches se dérouleront à Coventry, à Glasgow (Hampden Park), à Cardiff (Millenium Stadium), à Manchester (Old Trafford), à Newcastle (St.James Park) et bien sûr à Wembley.
Aux Jeux avec quelle équipe?
Si l'Argentine avait pu compter sur Messi pour remporter l'or aux JO de Pékin en 2008, pas sûr du tout que la Suisse aligne ses meilleurs éléments. Il faut déjà savoir que neuf joueurs (Sommer, Fickentscher, Berardi, Klose, Pavlovic, Costanzo, Feltscher, Hochstrasser et Lustenberger) de l'équipe M21 ne sont pas éligibles pour Londres. Les joueurs nés avant le 1er janvier 1989 sont effet bannis du tournoi. Mais le règlement permet toutefois à chaque équipe d'aligner 3 joueurs plus âgés.
"Sommer et Lustenberger s'imposent tout de suite", a déjà indiqué Tami. Si l'on se réfère à cet Euro M21 au Danemark, la 3e place pour les JO devrait se jouer entre Berardi et Klose. Mais...
L'autre problème qui va se poser est la date des JO (25 juillet-11 août pour le foot). A cette période, le championnat de Suisse a déjà repris ses droits et, surtout, les clubs peuvent refuser de libérer leurs joueurs, les Jeux n'étant pas une compétition de la FIFA.
La situation est la même pour les éléments évoluant à l'étranger. Petit espoir quand même, la plupart des championnats européens n'ont pas encore débuté à cette période de l'année. Enfin, la logique voudrait que Pierluigi Tami dirige cette équipe à Londres. Mais en une année, il peut se passer beaucoup de choses. Le Tessinois va sans doute être courtisé par plusieurs clubs après la bonne tenue de son équipe à l'Euro...
"Une victoire méritée"
PIERLUIGI TAMI: "C'était un match très tactique. Il fallait avoir de la patience et j'estime que notre victoire est méritée. On a pris certains risques et on a toujours essayé de faire le jeu Je suis content d'affronter l'Espagne en finale. C'est une équipe qui produit du très beau jeu. La qualification pour les JO? On ne réalise pas encore très bien. Ma pensée va maintenant vers cette finale et on va tout faire pour la remporter".
"On n'a pas peur de l'Espagne"
ADMIR MEHMEDI: "C'est un sentiment incroyable de marquer ce but, qui est sans doute le plus important de ma carrière. L'émotion était très forte et mes coéquipiers ont failli m'étouffer en me sautant tous dessus!
Avant l'entrée de Gavranovic, le coach m'a demandé si je pouvais jouer en no10 et j'ai dit oui. Mario a pesé sur leur défense et ça m'a libéré des espaces. Je suis fier de notre performance et je suis convaincu qu'on peut remporter le titre. On n'a pas peur de l'Espagne. S'il y a une équipe qui doit avoir du respect pour l'adversaire avant cette finale, c'est l'Espagne!"
"On n'a jamais douté"
XHERDAN SHAQIRI:
"On n'a jamais douté. Si cela avait été le cas, on n'aurait pas gagné ce match. On était clairement la meilleure équipe sur le terrain et notre victoire est méritée.
Mon titre de meilleur joueur du match? Si je pouvais, je donnerais ce trophée à tous mes coéquipiers, tout le monde a fait un grand match! Je pense qu'on a le potentiel pour battre l'Espagne. On n'est pas favori et on pourra jouer l'esprit libéré. Tout le pays nous soutient et on va tout faire pour ramener la Coupe".
"J'avais un peu de pression"
XAVIER HOCHSTRASSER: "J'ai appris le matin du match que j'allais être titulaire. Ce n'est jamais facile de faire son entrée dans une équipe qui connaît le succès. J'avais un peu de pression.
Comme on avait plus le ballon que les Tchèques, on était physiquement mieux qu'eux en prolongation. On a tout à gagner en finale. L'Espagne est une grande nation et j'estime que la finale opposera les deux meilleures équipes du tournoi, ça tombe très bien".
"Quelque chose de grand"
MARIO GAVRANOVIC: "C'était un match difficile face à un adversaire bien organisé derrière. Se qualifier pour la finale et les JO représente beaucoup pour notre pays. On a déjà réalisé quelque chose de grand, en attendant peut-être encore mieux samedi!"
AMIR ABRASHI: "C'est très difficile de manoeuvrer contre une équipe qui joue très défensivement. On savait qu'à tout moment l'un d'entre nous pouvait faire la différence. C'est ce qui est arrivé avec ce but incroyable de Mehmedi".
Herning, Stéphane Altyzer
UEFA M21 EURO 2011 au Danemark
Demi-finales (22.06)
ESPAGNE - Bélarus 3-1 ap (0-1, 1-1)
38e Voronkov 0-1. 89e Lopez 1-1. 105e Lopez 2-1. 114e Jeffren 3-1
Note: 54e Tir sur le poteau de Lopez (Espagne).
SUISSE - République tchèque ap 1-0 (0-0 0-0)
114e Mehmedi
Suisse: Sommer; Koch, Rossini, Klose, Berardi; Lustenberger; Shaqiri, Frei (78e Gavranovic), Hochstrasser (71e Abrashi), Emeghara (111e Costanzo); Mehmedi.
Notes: la Suisse sans Xhaka (suspendu) et Affolter (blessé). 89e tir sur le poteau de Shaqiri. Avertissements: 23e Mazuch. 45e Frei. 65e Cerny. 115e Mehmedi. 117e Vacha.
Finale (25.06)
Espagne - Suisse
Finale 3e place (25.06)
Bélarus - République tchèque
Cinquième finale d'Euro pour l'Espagne
L'Espagne disputera samedi à Aarhus une cinquième finale de l'Euro M21. La "Roja" a battu le Bélarus 3-1 après prolongations. Les Espagnols sont presque revenus de nulle part à Viborg. Menés au score à la pause sur un retourné heureux de Voronokov, l'Espagne a dû attendre la 89e minute pour trouver enfin le chemin des filets.
Sur un centre du Barcelonais Jeffren, Adrian Lopez armait une volée imparable. L'attaquant du Deportivo la Corogne inscrivait ensuite le but de la victoire à la 105e de la tête sur un centre parfait du Valencien Capel. A la 113e minute, Jeffren assurait le succès de ses couleurs en trouvant la lucarne sur une frappe de toute beauté.
Jeffren et Capel sont venus du banc pour insuffler davantage de mordant à une équipe parfois mal inspirée dans la surface adverse. Une équipe qui a la chance de posséder en Adrian Lopez le meilleur buteur du tournoi. Il a porté son total à cinq buts. Sa réussite devrait éveiller l'intérêt des recruteurs pour un joueur qui a connu cette saison l'infortune d'une relégation en 2e division.
Malgré cette égalisation presque miraculeuse, le succès de l'Espagne est amplement mérité. Comme lors de ses trois premiers matches, la sélection dirigée par Luis Milla a complètement privé l'adversaire du ballon (73 % de possession). Comme l'équipe A Championne du monde, sa maîtrise est un régal pour les puristes. La priver samedi d'un troisième titre ne s'annonce pas simple. /si