Hitzfeld devrait confier les clés du jeu à la jeunesse

L'espoir a changé de camp. Presque désespérée le 26 mars dernier au soir du 0-0 concédé à Sofia, la position de l'équipe de Suisse dans le tour préliminaire de l'Euro 2012 est devenue bien plus "confortable".

Après le partage des points le 4 juin à Wembley contre l'Angleterre (2-2) et la défaite vendredi du Monténégro au Pays de Galles (2-1), la Suisse a toutes les chances d'obtenir la place de barragiste dans ce groupe G. Elle y parviendra en gagnant ses trois derniers matches.

Le coup de pouce espéré des Anglais

Elle pourrait même ne pas avoir besoin de battre le Monténégro par deux buts d'écart le 11 octobre, si l'Angleterre avait la bonne idée de ne pas perdre quatre jours plus tôt à Podgorica. Elle bénéficierait même d'un droit à l'erreur, c'est-à-dire un match nul, contre la Bulgarie à Bâle ou au Pays de Galles le 7 octobre si les Anglais gagnaient au Monténégro.

Ce mardi au Parc St-Jacques, la Suisse jouera sa première "finale" de l'automne, la plus aisée sans doute. Déclassée par les Anglais vendredi à Sofia (0-3), la Bulgarie de Lothar Matthäus ne nage pas dans le bonheur

absolu. Ce week-end, l'entraîneur a exclu trois joueurs de sa sélection Manolev (PSV Eindhoven), Delev (CSKA Sofia) et Tunchev (Crystal Palace) pour rétablir un semblant d'ordre.

Gangrené par la corruption, le football bulgare ne cesse de chercher à renouer les fils d'un passé glorieux. Demi-finaliste de la Coupe du monde 1994, la Bulgarie n'aura connu qu'une seule lueur lors des années 2000, une qualification pour l'Euro 2004 au Portugal. Pour noircir encore davantage le tableau, il convient de préciser que Dimitar Berbatov, le dernier joyau qu'elle a formé, boude la sélection depuis une année et demie.

La clé du jeu à un jeune trio

Face à un adversaire aussi "meurtri", la Suisse n'a pas le droit à l'erreur. Même si le public peine à partager l'optimisme des joueurs et de staff - seulement 15'000 billets vendus -, ce match s'annonce sous les meilleurs auspices. Ottmar Hitzfeld a changé le système et les hommes depuis le triste 0-0 à Sofia. Le passage au 4-2-3-1, qui fut une réussite à Wembley, offre désormais la clé du jeu à trois finalistes de l'Euro M21 en juin dernier au Danemark: Shaqiri (19 ans), Xhaka (18 ans) et Mehmedi (20 ans).

Les deux Bâlois et le Zurichois seront titularisés mardi soir en attaque. Ils bénéficient de la pleine confiance du sélectionneur. Ottmar Hitzfeld n'hésitera pas ainsi à aligner un Granit Xhaka qui a joué moins d'un quart d'heure en championnat cette saison en raison d'une blessure au genou. Il prendra aussi le risque d'offrir à Admir Mehmedi une place sur le flanc gauche qu'il n'occupe pas dans son club. Le sélectionneur a vraiment décidé de lier désormais son destin à celui des trois plus grands espoirs du pays.

En raison de la jeunesse des trois joueurs, ce choix comporte un risque. Mais il était inéluctable devant le danger d'une guerre des clans qui guettait la sélection au soir du 0-0 de Sofia. En annonçant leur retraite après cette rencontre en Bulgarie, Alex Frei et Marco Streller ont rendu un service inestimable à Ottmar Hitzfeld. Le sélectionneur n'a eu d'autre alternative que de rebâtir une nouvelle équipe. Celle de mardi soir ne comportera ainsi que quatre titulaires du match de Sofia: Lichtsteiner, Ziegler, Dzemaili et Inler. Se qualifier pour l'Euro en 2012 en changeant de stratégie au milieu du gué ne serait pas l'exploit le plus anonyme de la carrière d'Ottmar Hitzfeld.

si/rou