Ottmar Hitzfeld: "nous jouerons les barrages"

"Nous jouerons les barrages. J'en suis convaincu !". Au diable la prudence, Ottmar Hitzfeld abat clairement son jeu. Comme pour convaincre une dernière fois un public suisse réticent - 15'280 billets vendus seulement jusqu'à lundi matin -, le coach de l'équipe de Suisse tient un discours tranché à la veille d'affronter la Bulgarie au Parc St-Jacques.

"L'euphorie n'est plus de mise pour le Monténégro après son nul à domicile contre la Bulgarie et sa défaite au Pays de Galles, explique-t-il. Aujourd'hui, le contexte nous est enfin favorable".

Qualifiée pour le barrage si elle gagne ses trois derniers matches, la Suisse misera contre les Bulgares sur cette jeunesse qui n'avait nourri aucun complexe il y a trois mois à Wembley contre l'Angleterre. "Ce match de Wembley a marqué, on le sait, un nouveau départ, explique Ottmar Hitzfeld. Je n'ai aucune raison de bouleverser l'équipe qui a tenu l'Angleterre en échec. Mais face aux Bulgares, la pression sur mes joueurs ne sera pas la même. A Wembley, ils n'avaient rien à perdre. A Bâle, ils doivent impérativement gagner. Mais je les crois en mesure de maîtriser cette pression. Malgré leur jeunesse, ils tout acquis déjà en club une certaine expérience". $

"Il faut prendre l'initiative sans relâche"

Ces dernières heures, Ottmar Hitzfeld et ses joueurs ont longuement étudié à la vidéo le jeu des Bulgares. "Vendredi soir, les Anglais ont eu une grande réussite: trois buts pour quatre occasions seulement, souligne Ottmar Hitzfeld. Les Bulgares ont eu davantage le ballon que les Anglais. Seulement, leur manque d'efficacité n'a pas pardonné. Avec les deux Petrov (ndlr: Martin et Stiliyan), Georgiev et Popov, ils possèdent dans leurs rangs quatre joueurs vraiment intéressants. Face à eux, il faut prendre l'initiative sans relâche, ne jamais faire preuve de passivité".

Pour donner de la "folie" dans ce match, Ottmar Hitzfeld compte énormément sur Xherdan Shaqiri, dont les récentes performances avec le FCB ont été fustigées à juste titre. "J'ai beaucoup parlé avec Xherdan ces derniers jours, souligne Ottmar Hitzfeld. Je veux qu'il prenne des risques mardi soir. Vous verrez, il va nous sortir un très grand match".

"A aucun moment, je n'ai douté de Johan"

Le sélectionneur a également rappelé toute sa confiance envers Johan Djourou. Neuf jours après le naufrage d'Old Trafford avec Arsenal - défaite 8-2 contre Manchester United -, le Genevois jouera très gros lors de ce match contre la Bulgarie. Il reste, faut-il le rappeler, sur une performance médiocre à Wembley. L'écolosion de Timm Klose aurait pu ouvrir le débat sur cette place en défense centrale aux côtés de Senderos.

"A aucun moment, je n'ai douté de Johan, affirme Ottmar Hitzfeld. Mardi, il prouvera qu'il demeure un joueur important non seulement pour l'équipe de Suisse mais aussi pour Arsenal".

Enfin, le sélectionneur a lancé un dernier appel au public. "Nous aurons besoin mardi de l'apport du douzième homme, lâche-t-il. J'espère que les gens se décideront au dernier moment. Et s'il n'y a que 20'000 personnes au Parc St-Jacques, je leur demanderai de crier comme 40'0000 !".

Matthäus y croit... pour la Suisse

Eliminée de la course à la qualification, la Bulgarie ne "soldera" pas le match de Bâle. "Notre honneur est en jeu", affirme Lothar Matthäus.

"Nous n'avons pas été vernis vendredi soir contre l'Angleterre, explique le sélectionneur allemand des Bulgares, dont le contrat a été reconduit pour le tour préliminaire de la Coupe du monde 2014.

Pendant 70 minutes, nous avons vraiment livré un très beau match. Nous ne

sommes désormais plus en course pour les barrages mais nous sommes toujours aussi motivés. Nous voulons démontrer que nos derniers résultats ne reflètent pas exactement la valeur du football bulgare

".

Pour Lothar Matthäus, la Suisse est désormais favorite pour la conquête de la place de barragiste. "Vendredi fut vraiment une belle soirée pour le football suisse, glisse l'Allemand. La Suisse peut rendre possible l'impossible. Elle est maîtresse de son destin".

Apparemment, le football suisse n'a aucun secret pour l'ancien joueur du Bayern Munich. "Mon fils vit en Suisse. Il me donne toutes les infos, explique-t-il. Je ne suis pas surpris de la métamorphose de cette équipe. La Suisse mène une politique de formation exemplaire. Ottmar Hitzfeld est un grand entraîneur. Il a senti que c'était le bon moment de lancer les jeunes. Je vois la Suisse prendre la deuxième place du groupe".

si/dbu