"Nous demeurons en position de force"

Promis, juré: Ottmar Hitzfeld n'a pas dirigé depuis son hôtel l'équipe de Suisse samedi à Nicosie. Suspendu pour ce cinquième match de la campagne pour le Brésil 2014, le sélectionneur a rongé son frein dans sa chambre du "Cyprus Hilton".

"Ma nervosité a grandi au fil des occasions que nous avons ratées", avoue l'Allemand, qui affirme n'avoir pas communiqué avec Michel Pont durant la rencontre. "Nous avions passé en revue tous les scenarii possibles, répète-t-il. Je ne voyais pas l'utilité de me rendre au stade sans pouvoir être l'un des acteurs de cette rencontre. Le mieux était de prendre un peu de distance."

Depuis près de 30 ans dans le métier, Ottmar Hitzfeld affirme que l'analyse d'une rencontre à la vidéo ne lui pose aucun problème. "J'ai déjà vu 1000 matches à la télévision, glisse-t-il. J'étudie le plus souvent l'adversaire avec l'aide du DVD."

"Sur le plan de la jouerie, notre match fut très correct"

Justement, quelle est son analyse du match de samedi ? "Nous ne l'avons pas gagné malgré six ou sept occasions très nettes en notre faveur, explique-t-il. En première mi-temps, nous avons bénéficié de quatre chances en or. Seulement, nous avons manqué de précision dans le dernier geste. Nous devons apprendre à témoigner de davantage de sang-froid. Mais on ne peut pas parler d'un pas en arrière. La Norvège a certes gagné ici à Chypre mais sans se créer autant d'occasions que nous. Sur le plan de la jouerie, notre match fut très correct."

Malgré ces deux points perdus à Nicosie, le sélectionneur se veut toujours très optimiste quant à l'issue de cette campagne de qualification pour la Coupe du monde. "Nous demeurons en position de force, lâche-t-il. Nous possédons deux points d'avance sur nos poursuivants et nous avons encore trois matches à jouer à domicile. Nous avons aussi démontré notre solidité à l'extérieur. Les deux matches en Norvège et en Albanie sont encore loin d'être perdus. Il est vrai que nous avons galvaudé une belle occasion à Chypre. Mais ce 0-0 ne doit pas tout remettre en question."

Granit Xhaka, le grand perdant de Nicosie

Enfin, Ottmar Hitzfeld ne remet pas en question ses choix pour cette rencontre de Nicosie. Titulariser Stocker, Emeghara et Seferovic découlait d'une simple logique à ses yeux. "Ces trois joueurs m'ont laissé une très bonne impression à l'entraînement, précise-t-il. En revanche, Barnetta, Xhaka et Derdiyok n'ont pas pu masquer leur manque de temps de jeu dans leur club respectif. Quand on joue si peu, cela devient très difficile. Je ne pouvais pas prendre la responsabilité de les aligner d'entrée samedi."

Le 8 juin lors du match retour contre Chypre à Genève, la situation sera sans doute la même: un sélectionneur toujours suspendu et des joueurs en difficulté dans leur club. Le match de Nicosie a démontré qu'Ottmar Hitzfeld n'accorde désormais plus de passe-droit.

Granit Xhaka, qui était le dépositaire du jeu de l'équipe depuis bientôt deux ans, est bien le grand perdant de Nicosie. Evincé du onze de départ, il n'a pas, lors de son entrée en jeu en seconde période, vraiment démontré que Lucien Favre faisait fausse route en décidant de composer sans lui depuis l'automne à Mönchengladbach.

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si/dbu