Après le silence, le sourire

Sans doute n'était-il pas caché bien loin. Il lui aura simplement fallu le temps que soit digéré le nul amer servi par les Islandais pour poindre à nouveau. Une digestion agrémentée d'une séance vidéo et d'une discussion entre équipiers sans Ottmar Hitzfeld. "La réunion a été demandée par Inler et Benaglio. Que les joueurs se retrouvent entre eux pour parler me réjouit", explique le sélectionneur allemand.

Le très probable retour d'Inler

Le technicien de 64 ans pense que "les leçons ont été tirées" et se refuse toujours à pointer du doigt. "La défaillance n'a pas été individuelle. C'est l'ensemble défensif qui n'a pas marché face à l'Islande".

Une manière de dire qu'il laissera aux quatre défenseurs, dont Fabian Schaer et Ricardo Rodriguez, pas forcément convaincants vendredi, une chance de se racheter? Probable. L'équipe de Suisse ne devrait subir aucun bouleversement majeur, à l'exception du retour de son capitaine Goekhan Inler. Tout porte à croire que l'expérimenté Soleurois de 29 ans devrait prendre la place de son coéquipier sous le maillot de Naples Blerim Dzemaili.

Un capitaine important

Le retour en jeu d'Inler semble d'autant plus probable que celui-ci a joué son rôle d'aîné dans la discussion de groupe. "Ce 4-4 était un résultat rageant, c'était important que les joueurs plus expérimentés parlent avec les jeunes et analysent avec eux ce qui n'a pas fonctionné", souligne Inler. Xherdan Shaqiri abonde. "Goeki a disputé beaucoup de matches capitaux, sa présence est importante pour le groupe".

Suspendu face à l'Islande, le capitaine sera, sauf surprise du chef, aligné dès le coup d'envoi fixé à 19h au stade Ullevaal (RTS deux). Moins créatif que Dzemaili, le dur au mal devrait apporter une meilleure assise défensive par son abattage à la récupération.

La page prête à être tournée

L'état d'esprit affiché par les intervenants de cette habituelle conférence de presse de la veille du match est à la confiance. Tout comme Shaqiri ou Inler, Stephan Lichtsteiner reste "positif". "Nous avons toutes les qualités pour faire un bon match et je suis sûr que nous allons faire un grand match".

Le Turinois refuse par ailleurs de revenir sur le match de vendredi: "nous sommes concentrés sur la Norvège". Si le possible traumatisme est sans doute encore bien prégnant dans les têtes, la page semble prête à être tournée. "Nous avons pu bénéficier d'une journée pour nous couper du reste, où nos familles sont venues nous rendre visite", détaille Steve Von Bergen.

Von Bergen: "Une chance de nous refaire"

Le silence radio, le jour en famille, la longue séance de visionnage, la discussion interne: tout a été fait pour que l'équipe de Suisse puisse repartir du bon pied en Norvège. "J'espère que nous allons entrer dans la partie avec de la concentration, de la conviction, mais aussi un peu de cette rage que nous avons après le match face à l'Islande", raconte Von Bergen. "Le calendrier nous est favorable, nous avons une chance de nous refaire directement, de montrer que le 4-4 n'était qu'une erreur".

Il reste à espérer que la route jusqu'au Brésil soit pavée de ces bonnes intentions et non l'enfer des doutes qu'engendrerait un nouveau faux pas.

Oslo, Ludovic Perruchoud