En cas de victoire jeudi à Nyon contre l'Islande, qui pointe au deuxième rang de leur groupe, les joueuses de Martina Voss-Tecklenburg se rapprocheront encore plus du rêve canadien et d'un fabuleux exploit: qualifier l'équipe suisse féminine pour une Coupe du monde pour la première fois de son histoire.
"Quand j'ai commencé avec l'équipe A en 2007, une qualification était utopique. Mais aujourd'hui, cela pourrait devenir réalité", raconte Gaëlle Thalmann, la gardienne bulloise.
"Une mentalité de gagnantes"
Un billet pour le Mondial au Canada récompenserait les progrès accomplis depuis quelques années par la Suisse, actuellement 22e au classement de la FIFA. "Je pense qu'on est la meilleure équipe suisse de l'histoire", confie d'ailleurs sans détour Lara Dickenmann.
Sélectionneuse suisse depuis janvier 2012, l’Allemande Martina Voss-Tecklenburg n'est pas étrangère à cette progression. "Elle nous a amené une mentalité de gagnantes", explique la capitaine Caroline Abbé. "On veut gagner toutes les petites compétitions qu'il y a."
"On savait qu'on avait les qualités, mais il fallait encore que dans la tête ça suive. C'est le cas maintenant", poursuit la défenseuse genevoise.
Une Suisse solide défensivement
Cette volonté de gagner s'accompagne d'un "extraordinaire" esprit d'équipe, selon Gaëlle Thalmann. "On se connaît bien. Il y a une bonne ambiance entre nous et cela se voit sur le terrain, souligne la gardienne de Torres Calcio. Cet esprit nous donne peut-être les 10 % de plus nécessaires pour s'imposer."
Mentalement forte, l'équipe de Suisse a aussi pu s'appuyer sur une solidité défensive pendant ces qualifications. En 6 matches, elle n'a encaissé qu'un but, un penalty contre le Danemark!
Gaëlle Thalmann refuse cependant de tirer la couverture à elle. "Cela montre notre stabilité défensive, mais ce n'est pas dû qu'à moi! Le travail défensif commence par nos attaquantes."
Le déclic? Le succès en Islande
Les Suissesses sont ainsi parvenues à tenir tête à l'Islande et au Danemark, respectivement 16e et 13e au classement FIFA, durant ces éliminatoires. De quoi leur donner encore plus de confiance.
"Le 2e match contre l'Islande, qu'on a gagné 2-0, a été un déclic. On s'est alors dit qu'on peut et qu'on va y arriver", se rappelle Caroline Abbé. "Après le succès au Danemark (1-0), là, on y a encore plus cru", précise la joueuse de Freiburg, qui évoluera au Bayern Munich la saison prochaine.
Grâce à ces victoires contre 2 formations ayant disputé le dernier Euro, la Suisse a changé de statut. "Les autres équipes nous regardent autrement. On n'est plus la petite Suisse!", déclare Caroline Abbé, sourire aux lèvres.
"Notre objectif était d'être là"
La sélection de Martina Voss-Tecklenburg abordera donc son match décisif contre l'Islande, non pas en tant que "chasseuse", mais en tant que "chassée". Pas question pour autant de se mettre davantage de pression que d'habitude pour les footballeuses suisses.
"Notre position actuelle pourrait faire peur aux plus jeunes, car notre rêve devient réalisable, admet Gaëlle Thalmann. Mais on en parle dans l'équipe. Et quand nous sommes sur le terrain, cela reste des matches de foot!"
"Notre objectif était d'être là. On n'a jamais eu la possibilité d'être en tête après 6 matches, mais on a les moyens pour continuer comme cela et gagner"
, estime Lara Dickenmann, joueuse de l’Olympique Lyonnais.
"La motivation ne va pas nous manquer"
Si la Suisse gagne jeudi contre l'Islande, elle fera un grand pas vers le Canada. Mais en cas de défaite, son adversaire sera complètement relancée dans la course à la Coupe du monde. Le match s'apparente donc à une finale.
"Ce match sera capital pour elles et nous. L'Islande fera tout pour gagner. On s'attend à une partie difficile", concède Caroline Abbé.
Les Suissesses essayeront de rééditer leur performance du match aller, où elles avaient battu les Islandaises. "La motivation ne va pas nous manquer jeudi. On a toutes vraiment envie de se qualifier pour la première fois pour une Coupe du monde", assure Gaëlle Thalmann. Voilà l'Islande prévenue.
Nyon, Jennifer Blanchard
La sélection suisse en quelques chiffres
12: nombre de joueuses de la sélection (sur 18), qui jouent à l'étranger. 8 évoluent en Allemagne, 2 en Suède, 1 en Italie et 1 France.
24,5: moyenne d'âge des joueuses sélectionnées pour le match contre l'Islande. La plus jeune est Noëlle Maritz (18 ans), qui compte 17 sélections.
93: nombre de sélections de Martina Moser, la plus capée de l'équipe. Caroline Abbé suit avec 92 sélections.
7: nombre de buts inscrits par Lara Dickenmann, meilleure buteuse suisse de cette campagne de qualifications.
1: nombre de but encaissé par Gaëlle Thalmann durant ces éliminatoires.
Qualifications Mondial 2015
Suisse - Islande JE 19h00 sur RTSsport.ch
Malte - Israël
Danemark - Serbie
Classement
1. Suisse 6/16
2. Islande 4/9
3. Israël 4/6
4. Danemark 4/5
5. Serbie 5/4
6. Malte 5/0