Tous deux remplaçants lors de la campagne de qualification, Gelson Fernandes et Reto Ziegler figurent dans cette liste qui a condamné deux joueurs: Pajtim Kasami et Eren Derdiyok. Le Valaisan et le Vaudois sont les grands bénéficiaires du choix d'Ottmar Hitzfeld de doubler tous les postes des joueurs de champ.
On aurait pu imaginer qu'un Kasami prenne la place de l'un des deux Romands pour offrir au sélectionneur une plus grande marge de manoeuvre sur le plan offensif. "Ne pas doubler tous les postes? J'y ai songé bien sûr, glisse Ottmar Hitzfeld. Mais que faire si Rodriguez devait se blesser lors du premier match? Il n'y a pas de place pour des essais lors d'une Coupe du monde..."
Un luxe
"Kasami n'a pas joué les derniers matches de Fulham. Son temps de jeu est, à mes yeux, insuffisant", explique Hitzfeld. Le sélectionneur a cependant été moins sensible à cet argument du manque de temps jeu pour Haris Seferovic, préféré à Eren Derdiyok alors qu'il ne joue pratiquement plus à la Real Sociedad.
Si l'absence de Derdiyok s'explique avant tout par son incapacité à gagner une place de titulaire en Bundesliga depuis bientôt deux ans, celle de Kasami interpelle.
Se priver d'un joueur qui fut si brillant à l'automne contre la Slovénie et en Corée du Sud est un luxe que l'équipe de Suisse ne peut pas vraiment se permettre. "Oui, mais qui auriez-vous enlevé dans cette liste ?, s'interroge le sélectionneur. Je crois que cette liste offre bien des alternatives en ce qui concerne le jeu offensif".
L'interrogation Barnetta
De piquet comme Derdiyok, mais aussi comme Marwin Hitz, qui a perdu le duel du troisième gardien qui l'opposait à Roman Bürki, Timm Klose, Silvan Widmer, Fabian Frei et Pirmin Schwegler, Kasami conserve toutefois un mince espoir de monter dans l'avion pour Sao Paolo le 6 juin. Blessé à la cuisse, Tranquillo Barnetta devra démontrer à Hitzfeld qu'il aura bien retrouvé l'intégralité de ses moyens avant la fin du mois.
"Barnetta est dans les temps. Il est aujourd'hui à 70%. J'espère qu'il sera capable de passer les tests médicaux du 25 mai à Macolin et de suivre l'entraînement collectif le lendemain à Weggis. Si nous devons attendre une semaine de plus, il sera temps sans doute de réfléchir..."
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si/adav
Coupe du monde 2014, la sélection suisse
Gardiens:Diego Benaglio/Wolfsburg, Roman Bürki/Grasshopper, Yann Sommer/Bâle.
Défenseurs: Yohan Djourou/Hambourg, Michaël Lang/Grasshopper, Stephan Lichtsteiner/Juventus, Ricardo Rodriguez/Wolfsburg, Fabian Schär/Bâle, Philippe Senderos/Valence, Steve Von Bergen/Young Boys, Reto Ziegler/Sassuolo.
Milieux: Tranquillo Barnetta/Francfort, Valon Behrami/Naples, Blerim Dzemaili/Naples, Gelson Fernandes/Freiburg, Gökhan Inler/Naples, Admir Mehmedi/Freiburg, Xherdan Shaqiri/Bayern Munich, Valentin Stocker/Bâle, Granit Xhaka/Mönchengladbach.
Attaquants: Josip Drmic/Nuremberg, Mario Gavranovic/Zurich, Haris Seferovic/Real Sociedad.
Réservistes: Eren Derdiyok/Leverkusen, Fabian Frei/Bâle, Marwin Hitz/Augsburg, Pajtim Kasami/Fulham, Timm Klose/Wolfsburg, Pirmin Schwegler/Francfort, Silvan Widmer/Udinese.
"L'équipe est meilleure qu'en 2010"
Malgré le gros point d'interrogation que constitue la solidité de la défense centrale avec trois des quatre sélectionnés - Senderos, Djourou et Schär - qui relèvent de blessure, Ottmar Hitzfeld affirme que l'équipe de 2014 est "meilleure" que celle de 2010 qui n'avait pas passé le premier tour de la Coupe du monde en Afrique du Sud malgré sa victoire contre l'Espagne. "La Suisse a progressé depuis quatre ans. Elle possède davantage de joueurs créatifs, explique-t-il. Et elle cultive un remarquable esprit d'équipe". Dont l'un des garants est Gelson Fernandes.
Objectif 8es de finale, et après...
Ottmar Hitzfeld a rappelé enfin ses objectifs au Brésil: "se qualifier pour les huitièmes de finale pour être en mesure de créer une agréable surprise". "Nous serons également les ambassadeurs du football suisse lors de cette Coupe du monde, poursuit-il. Nous devons le représenter dignement en témoignant à la fois de fair-play et de discipline, Ce ne fut malheureusement pas le cas en Afrique du Sud où nous avions répondu aux provocations adverses..." Une pierre dans le jardin de Valon Behrami qui avait été expulsé lors du deuxième match contre le Chili.