La manière en plus des trois points

La victoire seule ne suffira pourtant pas. Après la défaite 2-0 face à l'Angleterre et le couac de Maribor - succès slovène 1-0 -, la formation de Vladimir Petkovic devra se rassurer dans les trente derniers mètres et retrouver de l'appétit devant les buts adverses. En d'autres termes, il est attendu de Xherdan Shaqiri et Cie un match exemplaire face à la modeste Sérénissime.

L'employé devenu héros national

La Suisse, muette depuis trois matches, a toutes les cartes en main pour faire mieux que de gagner dans l'une des plus vieilles républiques du monde.

Elle aura face à elle la plus faible sélection européenne, qui encaisse en moyenne quatre buts par match depuis sa première rencontre officielle (défaite 4-0 contre la ... Suisse le 14 novembre 1990). Son arrière-garde ne devrait guère trembler puisque la dernière réussite saint-marinaise remonte au 10 septembre 2013, en éliminatoires du Mondial 2014 face à la Pologne (5-1). Alessandro Della Valle, employé dans une entreprise de céramique, avait alors mit fin à une disette de cinq ans d'une tête sur un coup franc.

Retrouver confiance et constance

Durant ces qualifications pour l'Euro 2016, les amateurs du petit état de 30'000 habitants n'ont adressé que deux tirs - non cadrés - face à la Lituanie et l'Angleterre. A titre comparatif, les Helvètes ont frappé vingt-neuf fois (neuf shoots dans le cadre).

Au-delà de ces chiffres, qui témoignent de la différence de niveau, il y a bien évidemment la réalité du terrain, une réalité que les Suisses, privés de Philippe Senderos et très certainement de Gökhan Inler (blessés), devront apprivoiser nonante minutes durant. Ce match, que d'aucuns qualifieraient de formalité, revêt bien plus d'importance qu'il n'y paraît. Retrouver confiance ainsi que constance dans le jeu et de la vista dans la zone de vérité.

Le brassard à Lichtsteiner

Si les Suisses se savent attendus au tournant, ils n'ont nullement semblé crispés au moment d'embarquer à Zurich pour rejoindre l'aéroport de Rimini, puis Riccione,à une vingtaine de kilomètres de l'enclave saint-marinaise. Ils ont même esquissé plusieurs sourires au pittoresque Stadio Olimpico, à l'image de Valon Behrami, plutôt dissert et décontracté lors de la conférence de presse lundi soir.

En l'absence du capitaine Inler, le brassard devrait échoir à Stephan Lichtsteiner. Le milieu de Naples pourrait bien d'ailleurs céder sa place à Behrami, son ancien coéquipier, parti à Hambourg au mercato estival. Reste à savoir si Pajtim Kasami sera titulaire.

"Vaincre et convaincre"

VLADIMIR PETKOVIC (sélectionneur):Quelle équipe je vais aligner? La meilleure possible! Inler ne devrait pas être là, il souffre d'une cuisse. Le manque de réalisme vient du mental, ce n'est pas un problème technique ou tactique, les joueurs savent marquer.  Demain, face à Saint-Marin, il faudra se montrer plus concret. Il faudra faire preuve de concentration. Il faudra vaincre et convaincre.

Nous avons besoin de ces trois points. Nous devons en vouloir plus, marquer le plus possible, combattre sur la pelouse et aussi ne pas négliger le travail défensif afin de ne pas donner d'occasions à notre adversaire.

"Se montrer plus réalistes"

VALON BEHRAMI: la campagne n'a pas commencé comme on l'aurait souhaité bien sûr. Contre Saint-Marin, il y a une différence de niveau bien sûr. On veut gagner et se montrer bien plus réalistes. Je suis prêt si nécessaire à reculer sur le terrain, si Inler n'est pas là. En me plaçant entre les deux centraux, cela permettra de donner plus de liberté à Ricardo (Rodriguez) et Stephan (Lichtsteiner), dont on connaît les qualités. On a évoqué cette possibilité, mais rien n'est arrêté.

STEPHAN LICHTSTEINER: l'important ce sont les trois points. On a vu en Slovénie que de bien jouer ne suffisait pas forcément. Il faut avoir la bonne mentalité et rester très concentrés.

Serravalle, Ludovic Perruchoud