Réjouissons-nous donc, au lendemain du succès 7-0 devant la tout aussi modeste que sérénissime formation de Saint-Marin à Saint-Gall. Réjouissons-nous, car les Helvètes ont répondu à des attentes de plus en plus élevées, sur le plan comptable du moins.
Du talent, assurément
Réjouissons-nous, oui. Laissons-nous même porter par l'enthousiasme. Savourons, félicitons les joueurs du sélectionneur Vladimir Petkovic comme l'a fait le commandant de bord peu avant le décollage de l'avion vers l'Estonie.
Réjouissons-nous, oui. Car il est évident que cette sélection porte en elle les promesses de possibles exploits. Car elle possède dans ses rangs des joueurs qui compte parmi les plus talentueux qu'ait connu la Suisse. Car elle a su faire preuve de caractère, se montrer enthousiasmante par moment.
Un parcours délicat
A l'image des dix dernières minutes inoubliables du 5 septembre, durant lesquelles elle a inscrit trois buts pour sonner son ultime rival slovène dans la course au deuxième sésame directement qualificatif du groupe E. Et si c'est le Lituanien Arvydas Novikovas, qui a arraché le nul à Ljubljana, et définitivement mis KO la Slovénie, cela n'enlève rien au mérite de la Suisse qui a mérité de se mesurer aux meilleures formations d'Europe.
Réjouissons-nous, oui. Mais n'oublions pas, à deux jours du duel final à Tallinn contre l'Estonie, que le parcours suisse dans ces éliminatoires n'a pas été exempt de tout reproche, dans une des poules les moins relevées de cette phase, si ce n'est la moins relevée.
L'art de se mettre en difficulté
Certes, la faiblesse de l'opposition n'enlève en rien le mérite d'un groupe, qui a su se faire violence dans la difficulté. Elle a par contre mis en exergue sa propension à se placer lui-même dans cette difficulté.
Souvenons-nous aussi de ce déchet dans le dernier geste, du manque de tranchant, de confiance peut-être, dans la zone de vérité, sources de cette récurrente peine à transformer de belles et surtout nombreuses occasions en buts.
Bien finir la campagne ou bien... commencer la préparation
Rappelons-nous également des deux matches face à l'Angleterre, des problèmes rencontrés face à un des tenors traditionnels du foot européen. Auteur de son deuxième but en équipe de Suisse vendredi soir, le défenseur central Johann Djourou l'a confié. "La Suisse se doit de franchir un palier pour l'Euro. Nous devons être plus féroces contre les grandes équipes!"
Lundi, dans la froide capitale estonienne où la température culmine à 5 degrés en cette période, la Suisse pourra évoluer sans pression. Une belle occasion pour finir cette campagne sur une très bonne note, ou de commencer de la meilleure des manières sa préparation en vue de l'Euro 2016.
Tallinn, Ludovic Perruchoud - Twitter @LPerruchoud
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