Modifié

Encore battue, la Suisse nage en plein doute

Philippe Senderos et Haris Seferovic ont connu une soirée compliquée au Letzigrund. [Keystone - Walter Bieri]
Philippe Senderos et Haris Seferovic ont connu une soirée compliquée au Letzigrund. - [Keystone - Walter Bieri]
Quatre jours après un triste revers à Dublin contre la République d'Irlande (1-0), la Suisse a encore une fois bu la tasse face à la Bosnie-Herzégovine à Zurich (2-0). A un peu plus de deux mois de leur entrée en lice à l'Euro, les hommes de Vladimir Petkovic nagent en plein doute.

Deux défaites, un mutisme offensif inquiétant et une multitude d'interrogations. Voilà le bilan de l'équipe de Suisse au sortir des deux matches amicaux du mois de mars qui, sur le papier, n'avaient rien d'insurmontable.

Si la défaite concédée à Dublin vendredi dernier avait été marquée par un manque flagrant d'envie, celle du Letzigrund répond à une logique implacable. Les Helvètes sont simplement tombés sur meilleurs qu'eux. Et dire que la Bosnie ne sera même pas à l'Euro cet été!

La Bosnie comme à la maison

Pour une fois copieusement garnie (17'000 spectateurs), majoritairement de supporters bosniens, l'antre zurichoise a vibré pour Edin Dzeko et Miralem Pjanic. Au point d'avoir l'impression étrange que c'étaient eux qui évoluaient à domicile.

Et les deux joueurs de l'AS Rome n'ont pas déçu leurs fans. Le premier a profité d'une mauvaise relance de Philippe Senderos pour placer une frappe entre les jambes de Fabian Schär, un peu hésitant sur le coup, et tromper Sommer une première fois (14e).

Le deuxième a fait le break à la 57e d'un coup franc magistral, obtenu suite à une faute de Senderos, démontrant au passage pourquoi plusieurs grosses écuries européennes gardent un oeil sur lui en vue du prochain mercato.

Deux occasions en or pour Seferovic

Pourtant, et contrairement à ce qu'on avait pu voir à Dublin, la bande à Petkovic a montré un visage plus offensif, par séquences du moins et aidée par une équipe bosnienne joueuse, notamment lors des dix premières minutes au retour des vestiaires.

Haris Seferovic s'est ainsi vu offrir deux occasions en or (1re et 83e). Deux occasions gâchées par un manque d'adresse, de lucidité ou de confiance, c'est au choix. Deux occasions qui illustrent à merveille la traversée du désert que vivent actuellement les attaquants de la Nati, tant en club qu'en sélection.

Et cette défaite face à la Bosnie de nous ramener encore et toujours à ce constat: avec ou sans Xherdan Shaqiri (réd: touché à la cuisse et forfait face à l'Eire et la Bosnie), l'attaque helvétique n'est pas la même. Difficile d'espérer quoi que ce soit à l'Euro sans lui.

La parole aux acteurs...

STEPHAN LICHTSTEINER: Le résultat ce soir est négatif, mais on s'est créé des occasions et ça, c'est positif. On était près de marquer 2-3 buts. Avant le 2-0, on était près de marquer le 1-1. On est sur le bon chemin. Par contre, il faut qu'on défende plus haut et ne pas avoir peur de laisser 60 mètres dans notre dos. Il va falloir travailler là-dessus, car nous ne sommes pas habitués à le faire.

On prend le premier but sur une erreur individuelle et sur le deuxième, on ne doit pas faire faute là car on était en place. On a eu 2 ou 3 un contre un avec le gardien. Offensivement, on est là. Physiquement, je me suis senti bien (réd: touché au mollet, il avait dû déclarer forfait à Dublin).          

GELSON FERNANDES: On prend un but évitable en première mi-temps sur leur première occasion réelle et il a fallu courir après le score encore une fois. On a eu 3-4 situations intéressantes, on aurait pu marquer au moins un but. On n'a pas marqué en 180 minutes, à nous de nous remettre en question par rapport à ça. Un problème de confiance? Peut-être oui. Si tu ouvres le score sur la première occasion, ça change le match. Un but pourrait créer le déclic.

On a encore beaucoup de travail, c'est ce que je retiens. Quand tu sors de deux défaites, il y a passablement de choses à améliorer et on va s'y atteler. On a deux mois pour s'y préparer et faire du mieux possible.                                                

Zurich, Axel David - @axel_david7

Publié Modifié

Suisse - Bosnie-Herzégovine 0-2 (0-1)

Buts: 14e Dzeko 0-1, 57e Pjanic 0-2.

Suisse: Sommer; Lichtsteiner (65e Lang), Schär (46e Klose), Senderos, Rodriguez (65e Moubandje); Fernandes (46e Embolo), Xhaka; Steffen, Kasami (72e Tarashaj), Mehmedi (46e Zuffi); Seferovic.

Bosnie-Herzégovine: Begovic (62e Buric); Vranjes, Spahic (79e Cocalic), Zukanovic (7e Grahovac), Kolasinac; Visca (50e Susic), Pjanic (73e Duljevic), Besic, Lulic; Ibisevic (66e Hadzic), Dzeko.

Letzigrund. 17'000 spectateurs.
Arbitre: Delferière (BEL).

La sélection suisse pour Irlande - Suisse et Suisse - Bosnie-Herzégovine

GARDIENS: BUERKI/Dortmund HITZ/Augsburg SOMMER/Mönchengladbach

DEFENSEURS: ELVEDI/Mönchengladbach KLOSE/Norwich LANG/Bâle LICHTSTEINER/Juventus MOUBANDJE/Toulouse RODRIGUEZ/Wolfsburg SENDEROS/GC SCHAER/Hoffenheim WIDMER/Udinese

MILIEUX ET ATTAQUANTS: BEHRAMI/Watford DZEMAILI/Genoa EMBOLO/Bâle FERNANDES/Rennes KASAMI/Olympiakos, MEHMEDI/Leverkusen SEFEROVIC/Francfort STEFFEN/Bâle TARASHAJ/GC XHAKA/Mönchengladbach ZUFFI/Bâle