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Une ferveur encore timide

Vladimir Petkovic plaisante avec ses joueurs lors de la photo d'équipe. [Jean-Christophe Bott]
Vladimir Petkovic plaisante avec ses joueurs lors de la photo d'équipe. - [Jean-Christophe Bott]
L'engouement autour de l'équipe de Suisse peine à s'emballer à neuf jours de son premier match de l'Euro 2016 en France face à l'Albanie. Il faut dire que les attentes et les espoirs sont plus importants qu'ils n'ont pu l'être à l'époque où une participation à une grande compétition était déjà un exploit en soi.

Quel amateur de foot suisse a pu oublier le mardi 1er juillet 2014, les "Suiça" entonnés par tous les Brésiliens et les Helvètes présents dans le stade de Sao Paulo et la ferveur à des milliers de kilomètres de là, au pays? L'équipe de Suisse, au bout du suspense, s'incline alors en prolongation devant l'Argentine sur un but d'Angel Di Maria tombé comme un couperet à la 118e minute.

Renaissance du scepticisme

Mais ce jour-là, poussé par le scénario magnifique, puis tragique, l'engouement autour de Xherdan Shaqiri et Cie prend une autre dimension. Avec cette euphorie, les attentes deviennent plus importantes. Tel est l'héritage qui s'abat sur les épaules de Vladimir Petkovic lors de sa prise de fonction.

Les qualifications pour l'Euro 2016 commencent. Une défaite contre l'Angleterre, une autre en Slovénie éteignent le feu de joie allumé au Brésil. Le scepticisme renaît, les critiques fusent sur le jeu, sur le manque d'efficacité, sur le sélectionneur.

La Suisse fait le job

Malgré ce climat emprunt de doutes, la Suisse version "Petko" trace son bonhomme de chemin et décroche son ticket pour la France sans convaincre aux yeux des observateurs, sans rallumer la flamme. En somme, elle fait le job.

Depuis vingt-deux ans, la Suisse a disputé huit des onze épreuves majeures organisées: quatre Euros, quatre Mondiaux. Elle a fait d'une rareté une habitude, d'un petit exploit une norme.

Des doutes printaniers

Dès lors qu'une qualification pour une compétition de prestige devient normale, les attentes se reportent naturellement ailleurs: dans le spectacle, dans la qualité du jeu et dans les performances en phase finale par exemple. Et, il faut bien l'admettre, à l'aune de ces critères, l'équipe de Suisse n'est pas encore irréprochable malgré sa qualité, son potentiel.

"Le printemps (défaites en amical 1-0 contre l'Eire et 2-0 face à la Bosnie) a amené beaucoup de doutes", explique le milieu valaisan Gelson Fernandes lorsqu'on évoque cet engouement timoré autour de l'équipe. "Je pense que pour l'instant nous n'avons pas encore vraiment la confiance des gens."

"Les Suisses peinent un peu à démarrer"

"On sait comment cela se passe ici. Les Suisses peinent un peu à démarrer", rigole Johan Djourou. "La Suisse n'est pas encore une vraie nation de foot. Dans les résultats, les performances, oui, mais pas forcément au niveau de la ferveur. Ce ne serait pas comme cela si nous étions en Afrique ou au Brésil".

Le défenseur genevois reconnaît toutefois que l'ambiance du Stade de Genève garni de près de 20'000 fans pour le match contre la Belgique samedi dernier (défaite 2-1) était impressionnante. "J'espère que l'engouement va encore grandir", glisse le joueur d'Hambourg. A voir son sourire, il n'en doute pas vraiment. Puis, il peut s'appuyer sur des signaux plutôt positifs.

Volonté de séduire

"Les Tessinois sont très sympathiques, accueillants. Il y a du monde aux entraînements, même si nous ne sommes pas aidés par le temps", rappelle un Michael Lang qui ne cache pas son bonheur d'être présent à Lugano. Le positif repose aussi sur une volonté d'ouverture, de se montrer disponible, comme en témoigne la croisière organisée - voulue par le sélectionneur - mercredi soir pour l'équipe et les médias. Un tel événement n'a rien de courant en phase de préparation.

Un signe que l'équipe de Suisse a envie de séduire. Tant les soixante premières minutes du duel face aux Diables Rouges que l'excellent état d'esprit qui semble régner tendent à montrer qu'elle a aussi les moyens de le faire tant sur la pelouse, qu'au-dehors.

Lugano, Ludovic Perruchoud - Twitter @LPerruchoud

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Equipe de Suisse, programme

Matches amicaux
25.03, Dublin: Eire - Suisse 1-0 (1-0)
29.03, Zurich: Suisse - Bosnie 0-2 (0-1)
28.05, Genève: Suisse - Belgique 1-2 (1-1)
03.06, Lugano: Suisse - Moldavie

UEFA Euro 2016, groupe A:
11.06, Lens: Albanie - Suisse
15.06, Paris: Roumanie - Suisse
19.06, Lille: Suisse - France

1. Albanie 0/0 (0-0)
2. France 0/0 (0-0)
3. Roumanie 0/0 (0-0)
4. Suisse 0/0 (0-0)

Equipe de Suisse, la liste des 23

GARDIENS: BÜRKI/Dortmund, HITZ/Augsburg, SOMMER/Mönchengladbach.

DEFENSEURS: DJOUROU/Hamburg, ELVEDI/Mönchengladbach, LANG/Bâle, LICHTSTEINER/Juventus, MOUBANDJE/Toulouse, RODRIGUEZ/Wolfsburg, SCHÄR/Hoffenheim, VON BERGEN/YB.

MILIEUX ET ATTAQUANTS: BEHRAMI/Watford, DERDIYOK/Kasimpasa, DZEMAILI/Genoa, EMBOLO/Bâle, FERNANDES/Rennes, FREI/Mayence, MEHMEDI/Leverkusen, SEFEROVIC/Francfort, SHAQIRI/Stoke, TARASHAJ/GC, XHAKA/Mönchengladbach, ZAKARIA/YB.