Le point de l'abnégation

Non, la sélection de Vladimir Petkovic n'a pas empoché trois points. Mais oui, elle a gagné... en grandeur. Car ce qu'elle a montré sur la superbe pelouse parisienne valait dix, vingt fois mieux que sa prestation de samedi.

De la combativité

Tout n'a pas été parfait, elle a même dû composer avec un scénario très compliqué à gérer pour ses nerfs. Elle a eu cependant le mérite de ne rien lâcher, de se battre encore et encore. Dans cette rencontre, qui pourra leur servir de point d'ancrage pour la suite du tournoi, les Helvètes n'ont eu de cesse de remettre l'ouvrage sur le métier, malgré le penalty concédé par Stephan Lichtsteiner et marqué par Bogdan Stancu (18e), malgré ce manque de réussite qui leur colle aux crampons.

Cette inefficacité a une nouvelle fois été incarnée à la perfection par le malheureux Haris Seferovic. Généreux dans l'effort, l'attaquant s'est ménagé deux grosses occasions (7e et 12e) mais il a raté le cadre puis a buté sur le portier Ciprian Tatarusanu. Son remplacement à la 64e minute par Breel Embolo, acclamé par le public suisse sonne comme une sanction.

Le héros de l'Eintracht Francfort a sans doute grillé son dernier joker. Il semble peu probable que celui-ci soit amené à demeurer titulaire alors que la vista le fuit comme la souris fuit le chat.

Outre ce cruel manque d'inspiration à la conclusion et ces approximations en défense, qu'il s'agira absolument de gommer avant d'affronter la France, la Suisse n'a pas à rougir de sa performance. Elle a paru moins crispée et a montré plus de créativité dans le jeu. Il est toutefois à souhaiter que Xherdan Shaqiri sorte de la coupable torpeur dans laquelle il est enlisé depuis le coup d'envoi du premier match. L'équipe a besoin de ses inspirations pour monter encore en puissance.

Paris deviendra-t-il la source de l'exploit?

Mais peu importe les imperfections, grossières ou non, il a suffi de voir toute la frustration sur les visages des joueurs au sortir des vestiaires pour comprendre que quelque chose s'est passé dans l'écrin du PSG, pour mesurer un état d'esprit très positif. Celui qui a permis à Admir Mehmedi, discret à Lens, d'aller arracher l'égalisation d'une splendide reprise (57e).

La froide colère de ne point avoir engrangé trois points deviendra peut-être la source dans laquelle les joueurs puiseront une rage de vaincre propre à les pousser à l'exploit. Si tel était le cas face à la France à Lille, Paris aurait bel et bien été magique pour l'équipe de Suisse.

Paris, Ludovic Perruchoud - Twitter @LPerruchoud

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