La chronique de Caroline Abbé: "Gaëlle a montré qu'elle était une Viking!"

Mercredi 19 juillet, nous nous réveillons le moral dans les chaussettes après cette entrée en lice ratée. Nous savons que nous sommes passées à côté de notre match. Nous sommes déçues de nous-mêmes et nous avons déçu nos supporters. Après quelques heures de libre l'après-midi, nous nous retrouvons en salle de théorie où Martina nous met face à nos responsabilités. Cela dure plus longtemps que prévu mais cette discussion nous fait du bien. Il faut que nous nous lâchions et que nous montrions notre vrai visage. Sinon, le calcul sera vite fait.

Le lendemain, notre regard est focalisé sur le match contre l'Islande. Nous savons que nous n'avons plus le droit à l'erreur... mais elles non plus! L'entraînement du matin est basé sur la tactique, afin de nous rendre compte de la façon dont elles jouent et d'élaborer un système pour les gêner au maximum. L'après-midi, nous enfourchons nos vélos et partons au château de Doorwerth pour une petite sortie en équipe.

Vendredi, veille de match. Comme le veut la tradition (et le règlement), nous nous entraînons au stade de Doetinchem où nous jouerons le lendemain. C'est un petit stade de 12'000 places parfait pour un match de foot féminin. Nous avons déjà entendu dire que de nombreux supporters islandais seront présents pour mettre l'ambiance et nous nous en réjouissons. Nous avons également vu le matin même des images de leur match contre la France. Ce sont des Vikings! Elles seront prêtes à aller au combat et il faudra que nous le soyons aussi.

Samedi 21 juillet, nous savons que ce jour est décisif pour nous. Soit nous sommes éliminées, soit nous restons en course. La tension est palpable mais je sens que mes coéquipières sont prêtes à tout donner pour y arriver, qu'elles soient sur le terrain ou sur le banc. Nous savons que notre force est le groupe des 23 joueuses et pas seulement les 11 titulaires. Nous sommes concentrées. Juste avant de rentrer sur le terrain, chacune sait ce qu'elle a à faire. En premier lieu, se battre.

Nous prenons ce premier but contre le cours du jeu car nous dominons ce match. Mais nous montrons cette fois du caractère. Notre caractère. Nous égalisons au meilleur des moments, juste avant la mi-temps. Cela nous redonne de l'espoir et fait douter les Islandaises. Le but de Ramona en deuxième partie de match est libérateur.

Nous tremblons à la fin avec notamment ces 11 minutes de temps additionnel! Du jamais vu. Mais cela est dû à la blessure de Gaëlle, qui a montré que la Viking du jour, c'était elle! Après le coup de sifflet final, nous sommes lessivées physiquement et mentalement. Nous avons tout donné sur le terrain et sur le banc. Nous sommes heureuses d'avoir remporté notre première victoire dans un Euro.

J'en profite au passage pour remercier les supporters suisses présents ce jour-là et au match contre l'Autriche, ainsi que ceux derrière leur poste de télévision. Nous sentons un réel engouement et cela nous fait très plaisir.

Le lendemain, le réveil est moins pénible. Nous sommes toujours en course. Les filles qui ont joué restent à l'hôtel pour le programme de récupération, tandis que celles qui ne sont pas entrées sur le terrain vont à l'entraînement. L'après-midi et jusqu'en fin de soirée, nous pouvons profiter de nos proches venus nous soutenir en Hollande. Cela permet à chacune de se changer les idées, afin de pouvoir se focaliser entièrement sur le match décisif de mercredi contre la France. Nous aurons à nouveau besoin de tout le monde!

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Arnhem, Caroline Abbé