La bonne étoile helvétique

Quand bien même il faut se garder de sombrer dans un triomphalisme prématuré, il est plusieurs éléments qui laissent à penser que la voie jusqu'en Russie est toute tracée. Premièrement, l'équipe de Suisse semble veillée par une bonne étoile: du tirage au sort du groupe qualificatif au penalty cadeau qui lui a été accordé au Windsor Park par Monsieur Hategan en passant par la désignation même de son adversaire pour ce barrage.

Bien évidemment, encore s'agit-il de faire fructifier la chance qui l'accompagne. Et là, autant l'écrire, la Suisse y est parvenue remarquablement. Dans sa poule peu relevée, elle a su tenir son rang avec rigueur et professionnalisme. Elle a remporté tous ses matches face aux nations réputées plus faibles, ce qui n'est pas le cas, à titre d'exemple, de l'Italie ou de la France, respectivement tenues en échec par la Macédoine et le Luxembourg.

Le faux pas de Lisbonne face au champion d'Europe en titre le mois dernier (défaite 2-0) a simplement mis en évidence le pas qu'il lui restait encore à accomplir pour rejoindre la crème de la crème au niveau continental.

Outre cette bonne étoile, la Suisse peut également s'appuyer sur une très belle génération de joueurs. Les performances de Steven Zuber, Manuel Akanji ou encore Denis Zakaria à Belfast, où huit (!) des onze titulaires n'avaient pas encore fêté leur vingt-sixième anniversaire sont autant de belles promesses d'avenir pour un pays dont le nombre de licenciés demeure loin, très loin de celui des plus grandes nations du football européen.

Si la sélection nationale valide son ticket pour la Russie, elle disputera sa onzième Coupe du monde, sa quatrième d'affilée. Une donnée tout sauf anodine. Depuis 2004, la Suisse a manqué l'Euro 2012. C'est tout.

Enfin, la faiblesse de l'Irlande du Nord rend difficile à croire que la Norn Iron sera en mesure de retrouver un Mondial, trente-deux ans après. Hormis sur coups de pied arrêtés, les joueurs de Michael O'Neill ne se sont pas procurés la moindre occasion jeudi.

A n'en pas douter, ils arriveront cependant le couteau entre les dents, plus remontés que jamais après le coup du sort qui les a frappés au Windsor Park et ils donneront tout au Parc St-Jacques dimanche (18h00/RTS Deux). A la Suisse de pratiquer son jeu en gardant la tête froide et de transformer ses opportunités de but pour se prémunir d'une volte-face de sa bonne fortune et d'un terrible couac.

Ludovic Perruchoud - @LPerruchoud