Il n'y a plus aucun club suisse en Coupe d'Europe. Deux heures après YB, le FC Bâle a quitté l'Europa League au stade des 16es de finale, après un match nul 1-1 sur la pelouse du Spartak Moscou qui laisse en bouche un très fort goût d'inachevé. Et qui ne fait qu'accroître l'amertume née il y a une semaine, après la défaite 3-2 à l'aller des Rhénans.
Les choix bizarres de Fink
Si une élimination en 16e de finale d'une compétition européenne n'a rien d'une contre-performance pour une formation de Super League, la manière dont est sorti le FCB a de quoi irriter. Le fiasco, commencé au Parc St-Jacque quand les Rhénans ont vu le score passer de 2-0 à 2-3, s'est poursuivi dans le froid (-17) du stade Luzhniki. Difficile en effet de véritablement comprendre les choix de Thorsten Fink lequel, déjà privé de Huggel, Streller (blessés) et Shaqiri (suspendu), n'a rien trouvé de mieux que de laisser Yapi et Frei sur le banc. S'il avait voulu solder le match, aurait-il procédé autrement?
Non pas que le jeune Cabral au milieu et le vétéran Chipperfield devant n'ont pas livré la marchandise. L'Australien surtout, puisque c'est lui qui a ouvert le score à la 15e, permettant au champion de Suisse de reprendre espoir. Durant près d'une heure, le FCB a du reste profité de l'attentisme prudent du Spartak et s'est ainsi procuré de réelles opportunités d'inscire un deuxième but, qui aurait été synonyme de qualification.
Comme sur un tir pas suffisamment redressé de Stocker alors que le portier Dykan était battu (29e), sur une tête de Kusunga qui a propulsé le cuir sur la transversale (55e) ou encore sur un envoi mal cadré par un Frei - entré en jeu dans la dernière demi-heure- en bonne position (84e).
Cette énumération ne doit cependant pas masquer la retenue étonnante de Bâle en seconde période, le FCB privilégiant un jeu très calme et posé plutôt que d'essayer de mettre le feu dans le frigo moscovite, sauf dans les dix dernières minutes. Alors qu'ils s'étaient enfin décidés à tout tenter, les Rhénans se sont faits prendre sur une action de rupture conclue par le véloce irlandais McGeady (91e). Sans être scandaleuse, cette élimination est bien regrettable. Surtout pour le football suisse, qui va perdre au profit de l'Ecosse une place européenne lors de la saison 2012/13.
La belle aventure bernoise terminée
YB a lui perdu 3-1 à St-Petersbourg contre le Zenit en 16es de finale retour de l'Europa League, après avoir gagné 2-1 au Stade de Suisse voici une semaine.
Contre un adversaire aux moyens financiers largement supérieurs aux leurs, les Bernois se sont très bien battus. Il ne leur a finalement pas manqué beaucoup pour passer l'épaule, ce qui aurait tout de même constitué une énorme surprise face à l'un des favoris de la compétition.
YB n'est en effet pas passé loin d'un exploit retentissant dans le terrible froid russe. Auteurs d'une entame de match remarquable, les hommes de Vladimir Petkovic ont été les premiers à se montrer dangereux, notamment sur une frappe de Spycher (7e) puis une tête de Lulic (8e). Ils ont même pu entrevoir la qualification après avoir pris l'avantage par Jemal, à la réception d'un corner de Raimondi (21e).
Malheureusement, le Zenit a pu égaliser peu avant la mi-temps par Lazovic, bien lancé dans l'axe par Zyryanov (41e). Cette réussite relançait les protégés de Luciano Spalletti. Les visiteurs passaient cependant tout près de rejoindre les vestiaires avec l'avantage, mais le tir de Lulic frôlait le cadre du but défendu par Malafeev (45e).
Domination du Zenit
Le scénario de la partie se modifiait sensiblement en deuxième mi-temps, les Russes prenant un net ascendant au fil des minutes. Oublié sur le flanc droit, Semak doublait la mise à la 52e, remettant les deux équipes à égalité sur l'ensemble des deux matches. La pression du Zenit était quasi constante, et Wölfli intervenait à plusieurs reprises pour sauver son camp face aux vagues d'attaques russes.
En face, YB ne parvenait plus à venir inquiéter la défense du Zenit, à l'exception notable d'un coup franc de Raimondi (63e). La défense bernoise, de plus en plus aux abois, craquait à la 76e: Raimondi se faisait surprendre sur un long centre de la gauche de Danny, ce dont profitait Shirokov pour signer le 3-1 décisif.
Tout près
YB tentait alors un courageux baroud d'honneur en fin de rencontre, à l'image de Wölfli qui n'hésitait pas à s'aventurer dans la surface de réparation adverse. Vladimir Petkovic amenait du sang neuf en faisant entrer les frères Schneuwly et Mayuka, le joker victorieux du match aller. Degen, peu en vue sur une pelouse très difficile à jouer, cédait logiquement son poste.
Bienvenu touchait le poteau extérieur (85e), puis Dudar galvaudait la balle de la qualification dans les arrêts de jeu en tirant trop faiblement sur Malafeev alors qu'il se trouvait en position très favorable. Le Zenit, malgré la température glaciale, avait soudainement eu très chaud...
Liverpool a souffert, Lille sorti
Il a fallu une tête victorieuse de Dirk Kuyt à la 86e pour que Liverpool arrache sa qualification pour les 8es de finale de l'Europa League. Les Reds ont ainsi péniblement battu Sparta Prague 1-0 après avoir ramené le 0-0 il y a une semaine. L'essentiel a donc été assuré en l'absence notamment de Suarez (pas qualifié), Gerrard et Carroll (blessés).
Leader de la Ligue 1, Lille ne poursuivra pas son parcours européen, après la défaite 3-1 concédée à Eindhoven (2-2 à l'aller). Tout avait pourtant bien commencé pour les Français qui menaient à la pause grâce à Frau. Le même joueur était expulsé pour un second carton à la 62e alors qu'il y avait 1-1. Le PSV profitait rapidement de sa supériorité numérique pour inscrire deux nouveaux buts par Lens (67e) et Marcelo (73e).
Manchester City n'a pas éprouvé de problème pour l'emporter 3-0 contre Aris Salonique. Dzeko a marqué deux fois en début de rencontre. Petite qualification du Paris Saint-Germain, qui n'a fait que 0-0 à domicile contre BATE Borisov et passe grâce au 2-2 obtenu en Biélorussie.
La Suisse perd une place européenne
La Suisse n'aura plus que quatre représentants en Coupe d'Europe lors de la saison 2012/13, et donc plus qu'une seule équipe engagée en Ligue des champions. C'est l'enseignement majeur à tirer des 16es de finale retour de l'Europa League, qui proposait un duel à distance entre YB et Bâle d'un côté, et les Glasgow Rangers de l'autre.
Les Rangers, derniers représentants de leur pays encore en lice et qualifiés avec un 2-2 arraché sur la pelouse du Sporting du Portugal, ont en effet assuré l'Ecosse de la 15e place au classement de l'UEFA, synonyme de cinq tickets européens pour la campagne 2012/13. La Super League tentera de se consoler avec, peut-être, une place directe en Ligue des champions 2011/12. Pour l'obtenir, il faut toutefois que la C1 soit remportée en mai prochain par une équipe provenant d'un des quatre grands championnats du continent.
si/tai
Europa League, 1/16 retour (24.02)
ZENIT ST-PETERSBOURG - YB 3-1 (1-2 à l'aller)
21'Jemal 0-1, 41'Lazovic 1-1, 52'Semak 2-1, 76'Shirokov 3-1.
Zenit St-Pétersbourg : Malafeev; Anioukov, Bruno Alves, Meira, Lukovic; Denisov, Shirokov (84'Huszti); Semak, Zyryanov (73'Ionov), Danny; Lazovic (93'Fayzulin).
YB : Wölfli; Dudar, Affolter, Jemal; Sutter, T.Doubai, Spycher, Raimondi (79'C.Schneuwly); D.Degen (79'Mayuka), Bienvenu, Lulic (85'M.Schneuwly).
SPARTAK MOSCOU - Bâle 1-1 (3-2)
15'Chipperfield 0-1, 93'McGeady 1-1.
Spartak Moscou: Dykan; Rojo, Suchy; K.Kombarov, Sheshukov, Makeev (80'Yakovlev); McGeady, Ananidze, Alex, D.Kombarov; Dzyuba.
Bâle: F.Costanzo; Steinhoefer, Abraham, Kusunga, Safari; Tembo (66'Frei), G.Xhaka, Cabral, Stocker; Zoua, Chipperfield.
Les autres matches:
CSKA MOSCOU - PAOK Salonique 1-1 1-0
PORTO - Sevilla 0-1 2-1
EINDHOVEN - Lille 3-1 2-2
LEVERKUSEN - M.Kharkov 2-0 4-0
LIVERPOOL - Sparta Prague 1-0 0-0
Sporting - GLASGOW RANGERS 2-2 1-1
AJAX - Anderlecht 2-0 3-0
BRAGA - Lech Poznan 2-0 0-1
DINAMO KIEV - Besiktas 4-0 4-1
MANCHESTER CITY - Aris Salonique 3-0 0-0
PARIS SG - Borisov 0-0 2-2
Stuttgart - BENFICA 0-2 1-2
TWENTE ENSCHEDE - Rubin Kazan 2-2 2-0
VILLARREAL - Napoli 2-1 0-0