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Le FC Sion à Glasgow pour changer l'histoire

Jean-Christophe Bott [KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]
Le FC Sion s'est envolé pour Glasgow mercredi matin à 09h00. - [KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]
Malgré ses tourments extrasportifs, le FC Sion défie jeudi le Celtic Glasgow avec l'objectif de se qualifier pour la phase de poules de l'Europa League. Pour y parvenir, les Sédunois devront avant tout oublier les échecs de 2006 et 2009.

Près de 50'000 fervents supporters devraient garnir le mythique Celtic Park. Une ambiance de feu dans un lieu gorgé d'histoire, qui même vide semble résonner des cris, des chants qui animent un des plus vieux derbies du football, celui qui oppose les frères ennemis de Glasgow du Celtic et des Rangers.                

C'est dans cette arène, face au Celtic, que le FC Sion va essayer de changer sa propre histoire jeudi dès 21h05. Par trois fois, les Valaisans ont échoué aux portes de la Coupe UEFA, devenue Europa League. Le premier bourreau fut le Bayer Leverkusen en 2006. L'année  suivante, Galatasaray exécuta la même cruelle sentence avant d'être imité en 2009 par son rival turc de Fenerbahce.

Imiter les autres clubs suisses

Le FC Sion peut légitimement rêver de modifier la donne. Si le Celtic Glasgow demeure une équipe d'un excellent niveau, ses glorieuses années sont bien derrière lui. Et les "Bhoys" conviennent bien aux clubs helvétiques. Bâle (2002), Zurich (1998) et NE Xamax (1991) ont déjà réussi l'exploit d'éliminer les Ecossais sur la scène européenne.

Participer à la phase de groupes ne relève pas de l'utopie. D'autant que ce FC Sion version 2011/2012 a le coeur, les tripes, mais aussi les qualités de jeu nécessaires pour faire chanceler la formation de Neil Lennon. Le coup semble jouable, mais...

Sion toujours sous la menace d'une sanction

L'UEFA pourrait ajouter en effet son grain de sel. La faute à la fameuse affaire "El Hadary" dont les conséquences ne cessent de bouleverser le football helvétique depuis quelques semaines.

Si une sanction venait à tomber, comme la suspension des recrues pour la rencontre de Glasgow, celle-ci réduirait le banc sédunois à peau de chagrin. Et dans ce cas, la tâche s'annoncerait bien plus compliquée pour un Laurent Roussey privé de plusieurs alternatives.

Le scénario est possible, à l'image du "coup" de Bâle réalisé par la SFL, mais l'équipe demeure sereine et confiante.

Glasgow, Ludovic Perruchoud

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Europa League, playoff aller

Thoune - Stoke City JE 19h30
Celtic Glasgow - Sion JE 21h05
Braga - Young Boys JE 22h00

Matches retour: 25.08

Celtic ne marchera jamais seul

Défier le Celtic Glasgow chez lui, dans son Celtic Park, s'est aussi se frotter au mythique "You'll never walk alone" entonné par les quelque 60'000 fervents supporters présents dans les tribunes. Un hymne qui donne des ailes. Cette chanson, signée Richard Rodgers (musique) et Oscar Hammerstein II (paroles), fait partie de la comédie musicale "Carousel" de 1945. Elle a connu un succès planétaire avec des versions, entre autres, de Judy Garland, Elvis Presley, Frank Sinatra, Barbra Streisand, Bob Dylan ou encore les Toten Hosen. C'est cependant la version de 1963 du groupe de la Mersey Gerry & The Pacemakers qui va ancrer la chanson dans la culture footballistique.

Rapidement, les fans de Liverpool l'adopte comme hymne d'avant-match, imités dans les années 70 par ceux du Celtic Glasgow puis, par la suite, par bien d'autres kops de supporters (Borussia Dortmund, Kaiserslautern, Sankt-Pauli, FC Tokyo...). Après plus de 200 matches joués pour Liverpool en six ans, ainsi que quatre mois dans les rangs du Celtic, Stéphane Henchoz connaît le sujet sur le bout des ongles. "A chaque fois, je dis bien à chaque fois, ce chant donne la chair de poule aux joueurs. Quand tu l'entends, tu comprends que tu peux rater des gestes durant la partie mais que tu n'a pas le droit de ne pas te donner à fond. J'étais prêt à me casser la jambe pour ces gens qui chantaient."

Les paroles, qui promettent aux joueurs qu'ils ne marcheront jamais seuls à travers les tempêtes, insufflent une énergie inouïe. "Même si tu es fatigué ou pas bien dans ta tête, tu arrêtes de t'écouter et tu fonces, poursuit Henchoz. Glasgow, comme Liverpool, sont des villes ouvrières. Les fans n'ont presque que leur club comme source de fierté dans une vie qui leur est souvent pénible."

Une ferveur "qui impose le respect", reprend le Sédunois José Gonçalves, lequel a joué trois ans et demi en Ecosse, au Heart of Midlothian. "J'en garde de très bons souvenirs. Le 'You'll never walk alone' ajoute de la motivation, il te fait réaliser que le Celtic est un club de tradition à l'histoire riche. Ce sont des moments particuliers dans une carrière."

Pas que dans une carrière de footballeur. Le 20 janvier 2009, lors de son intronisation à la Maison Blanche, Barack Obama a lui aussi eu droit à son "You'll never walk alone", chanté par Renée Fleming. Une chanson décidément passée à la postérité.

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