L'UEFA refuse en effet de réintégrer le club en Europa League sans jugement du TAS et les Valaisans exigeat une réintégration immédiate et la qualifications de ses six recrues.
Le "match" entre Constantin et Platini a débuté aux premières heures. Le président de l'UEFA, arrivé à 8h32, a été entendu pendant deux heures et est reparti à 11h06 sans piper mot. Son directeur de la communication Alexandre Fourtoy a déclaré pour sa part que Platini "est très heureux d'avoir pu répondre aux questions". Refusant de donner des éléments sur ce qui été dit lors de cette audience à huis clos, il a fait valoir que "ce qui est très important c'est que la justice civile et la justice sportive puissent faire leur travail".
Ferrari versus Audi
Le boss du FC Sion a lui garé à 8h48 sa Ferrari à côté de l'Audi de luxe de... Michel Platini et est ressorti à 13h23. Il fallait s'y attendre, le Martignerain s'est montré beaucoup plus loquace. "J'ai assisté aux auditions de Messieurs Platini et Infantino (ndlr: entendu après le président de l'UEFA)", a-t-il raconté. "J'ai ensuite été entendu seul par le procureur. L'aspect juridique de la situation a tendance à complètement échapper à Michel Platini. Pour son audition, il s'est exclusivement reposé sur les conseils du chef du service juridique de l'UEFA. Il a par ailleurs affirmé lui-même qu'il n'avait aucune notion de droit. Et le procureur a dû lui faire comprendre qu'il existe des lois et qu'il y a tout un aspect légal à traiter dans cette affaire."
Le boss n'en démord pas. "L'UEFA doit comprendre que les joueurs du FC Sion ont obtenu leur qualification sur le terrain. Le procureur donnera suite à ces auditions." Pour son avocat, Me Alxeandre Zen-Ruffinen, la suite semble cousue de fil blanc. "Les deux parties sont radicalement opposées. A ce point, un non-lieu paraît totalement impossible. Je m'attends clairement à une mise en examen." Pas sûr toutefois que le procureur Eric Cottier, saisi du dossier après une plainte pénale déposée par Sion, aille dans ce sens.
Pour une poule à cinq
"Chaque jour qui passe rend les choses plus difficiles et met l'UEFA un peu plus dans l'embarras", continue Me Zen-Ruffinen. "Quand la coupe aura été remise en fin de saison, il sera difficile de réintégrer le FC Sion. Dans cette affaire, le responsable est l'UEFA. Ce n'est ni au FC Sion, ni aux quatre autres clubs du groupe I de payer. Si l'UEFA avait fait les choses comme il faut dès le début, nous ne serions pas dans cette situation aujourd'hui."
Soucieux de ne pas se mettre définitivement à dos les formations qui composent actuellement le groupe I de l'Europa League Udinese, Atletico Madrid, Rennes et Celtic Glasgow -, Christian Constantin milite pour "que l'on rajoute une 5e équipe dans la poule". Option qui figure dans les possibles scénarios communiqués par l'UEFA lundi et qui sera discutée avec les quatre clubs concernés vendredi.
Intérêt grandissant
Car le litige opposant Sion à l'UEFA, concernant la qualification de ses six recrues estivales du club, commence d'intéresser de plus en plus de monde. Le Celtic, qui avait déposé protêt après son élimination en barrage contre les Valaisans et avait du coup été repêché, est partie prenante presque depuis le début de l'affaire. Le manager général de Rennes Pierre Dreossi a lui aussi pris position dans une interview à "L'Equipe" mardi.
Si l'Atletico Madrid s'est pour l'heure refusée à tout commentaire, le dossier ne passe pas pour autant inaperçu en Espagne. Un envoyé spécial du quotidien sportif "AS" était ainsi présent à Renens, devant les bureaux d'Eric Cottier. Il a même expliqué que son journal relatait le litige sans discontinuer depuis 45 jours...
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Des versions contradictoires?
Christian Constantin a révélé que les dirigeants de l'UEFA Michel Platini et Gianni Infantino auraient présenté des versions contradictoires à la justice suisse dans le litige entre son club, le FC Sion, et l'instance européenne.
Le secrétaire général aurait conseillé Platini de suivre la décision du tribunal cantonal. Le président aurait lui dit avoir suivi les conseils du secrétaire, pour qui le droit de l'UEFA serait supérieur au droit étatique.
"Sauf à contester fermement la (version) que M. Constantin vient de faire dans la presse de leurs déclarations, ils (MM. Platini et Infantino) s'abstiennent de tout commentaire et n'entendent pas interférer dans le travail du procureur", indique un communiqué de l'UEFA.