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David contre Goliath

L’affaire qui oppose Michel Platini, président de l’UEFA, à Christian Constantin, président du FC Sion est un véritable feuilleton fluctuant au gré des diverses décisions de la justice
L’affaire qui oppose Michel Platini, président de l’UEFA, à Christian Constantin, président du FC Sion est un véritable feuilleton fluctuant au gré des diverses décisions de la justice
Un véritable imbroglio. C’est bien ce qu’est aujourd’hui cette affaire opposant le FC Sion à l’UEFA. Un litige sportif qui devient un combat juridique, la justice sportive contre la justice civile. Tentative d’explication.

La Genèse

Février 2008. Le FC Sion engage le gardien Essam el Hadary, alors encore sous contrat avec le club égyptien d’Al Ahly. La sanction tombe : interdiction de transferts durant deux périodes entières, à savoir jusqu’à janvier 2012 selon la FIFA.

Christian Constantin respecte l’interdiction durant une période entière et deux périodes partielles. Il estime avoir purgé sa peine et engage six nouveaux joueurs. La FIFA, elle, exige une deuxième période entière d’interdiction.

Phases de qualification de l’Europa League. Le FC Sion bat le Celtic Glasgow avec notamment un but de Pascal Feindouno, l’un des 6 joueurs engagés durant la pause estivale. Le Celtic Glasgow saisit la commission de discipline de l’UEFA, celle-ci exclut le FC Sion de la compétition. Le bras de fer commence.

Justice civile contre justice sportive

Christian Constantin l’a maintes fois exprimé : il ne fait pas confiance au TAS, au tribunal arbitral du sport. Mais du côté des instances du football (FIFA, UEFA, SFL), c’est cette autorité juridique qui fait foi.

Le président du FC Sion fait donc appel à la justice civile, au Tribunal cantonal du canton de Vaud où est établi le siège de l’UEFA. Parallèlement, les six joueurs font appel au Tribunal cantonal valaisan.

La justice civile donne raison à Christian Constantin et à son club. L’UEFA est sommée de réintégrer le club en Europa League. L’instance européenne de football propose divers scénarios de réintégration du club valaisan, mais s’en remet à la décision du TAS, dont l’audience est prévue le 24 novembre prochain.

Le président du FC Sion dépose deux plaintes pénales, l’une contre Michel Platini, l’autre contre Gianni Infantino, le secrétaire général de l’UEFA, pour n’avoir pas respecté la décision du tribunal vaudois. Tous trois ont été entendus le 19 octobre dernier par le procureur général du canton, Eric Cottier. L’enquête se poursuit.

Le TAS fait durer le suspense

L’UEFA ne réintégrera pas le FC Sion avant la décision du TAS. Si ce dernier donne raison au club valaisan, ce sera la fin de l’histoire.

Si le TAS, au contraire, statue en faveur de l’UEFA, Christian Constantin ne pliera pas, il ira jusqu’au bout et fera appel au Tribunal fédéral.

Le Tribunal fédéral reconnaît la justice cantonale, mais reconnaît aussi le TAS depuis 2003. A qui donnera-t-il raison ? La question demeure, car l'instance sportive basée à Lausanne a annoncé le 25 novembre n'être pas certaine de pouvoir arriver à une décision finale, vu la complexité de l'affaire.

L’imbroglio n’est donc pas près d’être démêlé.

Géraldine Genetti, David Lemos

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MICHEL PLATINI

Né le : 21 juin 1955 à Joeuf (France)
Profession : Président de l’UEFA et ancien international français
Signe particulier : seul footballeur à avoir eu 3 ballons d’or d’affilée
Remarques : il fait primer la justice sportive sur la justice civile

CHRISTIAN CONSTANTIN

Né le : 7 janvier 1957 à Martigny
Profession : Président du FC Sion et dessinateur en bâtiment à la tête de son propre bureau d’architecture
Signe particulier : en 13 ans, il a engagé et licencié un peu moins de 30 entraîneurs. Il a lui-même entraîné ses joueurs durant 6 semaines.
Remarques : il fait primer la justice civile sur la justice sportive