"Ce sera tellement dur. Chelsea est si fort en défense et sur balles arrêtées..." Murat Yakin est un entraîneur qui se qualifie lui-même de réaliste. Il sait que son FCB est en mauvaise posture au moment d'aborder ce match retour. La faute à cette réalisation de David Luiz à la 94e la semaine passée au Parc St-Jacques.
Dans les faits, la donne est à la fois claire et cruelle. Bâle, pour disputer la première finale européenne de l'histoire du football suisse, doit l'emporter par au moins deux buts d'écart, voire un seul s'il marque au minimum trois fois.
Sombre bilan
On aime à rappeler les magnifiques performances des Bâlois en Ligue des champions face à Liverpool (2002/03) et Manchester United (2011/12) ou contre Tottenham, sa victime en quart de finale cette saison. Mais il ne faudrait pas oublier non plus que si le FCB affiche un bilan honorable face aux clubs de l'Albion (neuf défaites sur un total de dix-neuf rencontres), il n'en demeure pas moins qu'il ne s'est jamais imposé sur sol anglais en neuf tentatives!
Deux autres séries ne favorisent pas l'optimisme. Bâle n'a jamais gagné à l'extérieur cette saison en Europa League et, surtout, Chelsea est invaincu chez lui depuis douze matches de Coupe d'Europe (10 succès/2 nuls), soit depuis son quart de finale de la Ligue des champions 2010/11 contre Manchester City... Voilà le (sombre) décor posé.
Les Rhénans sont pleinement conscients de l'ampleur du défi qui les attend. Néanmoins, ils sont également conscients que leurs ressources morales et leur jeu décomplexé peuvent leur permettre de surprendre n'importe quel adversaire. "Rendre possible l'impossible", clame le capitaine Marco Streller.
Une fatigue plus mentale que physique
La bonne nouvelle pour les Bâlois se situe du côté de l'infirmerie, totalement vide. Ce n'est pas un luxe quand on sait que le FCB disputera jeudi son 54e match de la saison (64 pour Chelsea, dont l'effectif est cependant autrement mieux fourni).
"La saison est plus longue que d'habitude, reconnaît Marco Walker, le préparateur physique. Mais il n'y a pas vraiment beaucoup plus de fatigue que les années précédentes. En fait, la plus grande fatigue est mentale, avec tous ces moments forts, ces déplacements, ces hôtels, cette pression."
Le cadre, l'adversaire et, surtout, l'enjeu, seront heureusement pour Bâle des facteurs de motivation plus que suffisants. On n'a pas rendez-vous avec l'histoire si souvent que cela...
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si/adav