La belle campagne du FC Bâle a donc pris fin à Londres, là même où il avait réussi un exploit au tour précédent face à Tottenham. Mais voilà, en club averti, Chelsea ne s'est pas laissé avoir, prenant il est vrai déjà une belle option à l'aller (1-2).
Les "Blues", "Champions of Europe 2012", disputeront donc une 2e finale européenne d'affilée. Les Bâlois, eux, regarderont la partie à la télévision, avec le sentiment, amplement justifié, d'avoir manqué le rendez-vous batave de peu.
Car oui, le FCB est tombé avec les honneurs à Stamford Bridge. Sa chance était certes faible, mais il l'a jouée crânement, guère impressionné par le prestige de son riche adversaire.
Comme promis par Murat Yakin, Bâle a abordé la rencontre en conquérant. Certes, les premiers instants ont parfois été difficiles, Chelsea, malgré sa disposition quelque peu défensive, imposant d'entrée de jeu une certaine pression. Mais le FCB a su faire front, laissant passer un orage somme toute modéré malgré un poteau de Lampard (9e).
Petit à petit, Streller et Cie ont alors pris leurs aises, sentant l'exploit au bout de leurs crampons. Sommer, lui, retenait tant bien que mal les quelques assauts londoniens. Et, une fois la demi-heure consommée, les Bâlois ont dominé les débats, Chelsea éprouvant toutes les peines du monde à passer le milieu du terrain.
Et, tel le fruit mur, la récompense est tombée dans les arrêts de jeu pour le FCB. Une magnifique offrande de Stocker dans la défense londonienne trouvait Salah, qui n'avait alors plus "qu'à" ouvrir magnifiquement le pied. Le rêve d'Amsterdam, si brouillon au coup d'envoi, était alors plus qu'un mirage.
Pour les "Blues", c'était évidemment la gueule de bois, le scénario pas encore catastrophe, mais presque. Après Tottenham, le FCB allait-il se payer un autre membre potentiel du "Big 4"?
Vexés, Lampard & Co ne mettront pas bien long à remouler ces "petits Suisses". Neuf petites minu- tes, pas une de plus. Le temps de faire passer la marque de 0-1 à 3-1... Cruel!
C'est d'abord Torres qui sonnait la révolte londonienne, reprenant victorieusement un rebond concédé par Sommer suite à une frappe de Lampard (qui reste ainsi à un but du record de 202 buts pour Chelsea). Puis Moses, après un superbe une-deux avec le même Torres. On jouait alors la 51e, et la messe était dite pour le rêve d'un FC Bâle choqué.
Treize matches sans défaite, dont 11 victoires
David Luiz, déjà auteur du 1-2 à la 94e à l'aller, parachevait l'oeuvre des "Blues" à la 59e, d'une magnifique frappe enroulée dans la lucarne. Et, malgré une frappe de Fabian Frei sur la barre à la 63e, on en restera là.
Certes, Bâle a tutoyé l'exploit. Mais au final, tout le monde en conviendra: Chelsea était quand même trop fort. Il reste tout de même sur 13 matches sans défaite à domicile en Coupes d'Europe, dont 11 victoires...
RAFAEL BENITEZ (coach Chelsea): Nous avons eu 2 grosses occasions en 1ère mi-temps que nous n'avons pas converties. Quand ils ont marqué, il nous a fallu réagir. A la pause? J'ai juste évoqué les choses que nous pouvions mieux faire. Il faut féliciter les gars pour leur 2e période. Nous étions au-dessus et nous avons contrôlé le match. Je suis évidemment très content d'être en finale, nous avons travaillé très dur pour en disputer une nouvelle.
FERNANDO TORRES:
Nous n'avons pas abordé le match comme il le fallait. Nous en avons parlé à la pause et ensuite avons montré la concentration et l'état d'esprit nécessaires. Nous avons alors tué le match. Il faudra y penser pour les prochains matches.
EDEN HAZARD: Je suis venu ici pour jouer des finales et gagner des titres. J'aurai donc une 1ère possibilité bientôt et je ne peux que m'en réjouir. Maintenant, nous avons encore d'autres matches importants avant cette finale, dont celui de dimanche à Manchester United, on y pensera donc plus tard.
GARY CAHILL: On est évidemment très heureux. Maintenant, il faut espérer que cette finale européenne se termine comme la précédente. Le but de Bâle? Il nous a davantage gêné par le moment où il est tombé que pour le reste. La façon dont nous avons ensuite abordé la 2e mi-temps était juste géniale. Mais on savait qu'il fallait élever un peu le niveau de notre jeu. Cette finale, ce sera une belle opportunité pour le club, pour nous.
MURAT YAKIN (coach FC Bâle):
La déception est évidemment très grande, d'autant que nous avons joué une très belle 1ère mi-temps, en posant bien des problèmes à Chelsea. Après la pause, ça allait un peu trop vite et nous avons commis quelques fautes, notamment dans nos passes. Mais ne pas prendre de but face à Chelsea est très difficile. L'équipe a grandi dans cette Europa League, où l'expérience a fait la différence. Il faut maintenant se concentrer sur la Coupe et le championnat.
VALENTIN STOCKER: Ca fait mal, bien sûr, surtout qu'on menait 1-0. La mi-temps est peut-être arrivée un peu vite (rires). Le sommet de la campagne? Il y en a beaucoup: la victoire contre Benfica, l'élimination de Tottenham, le match ici, etc.
"Une belle publicité pour le football suisse"
MARCO STRELLER: Mes sentiments sont mitigés en ce moment. Notre 1ère mi-temps était vraiment belle, même si Chelsea a eu quelques chances. Après la pause, nous avons été punis. J'ai assez vite senti une douleur à la cuisse dans ce match. Ce n'est pas nouveau, c'est un problème que je traîne depuis quelque temps déjà. Le bilan? Quand je repense que nous avons éliminé des Tottenham ou des Zenit St-Pétersbourg, des clubs avec des budgets incroyables, je me dis juste que c'est fou. Par contre, Chelsea était un numéro peut-être un peu trop grand pour pour nous... Nous avons quand même fait une belle publicité pour le football suisse et le FCB.
FABIAN FREI: On a tout essayé, mais au final, Chelsea n'a rien volé. Je pense juste que les discussions ont été un peu plus animées que prévu dans le vestiaire de Chelsea à la pause (rires). Demain, on y repensera de manière positive, avec un sentiment de fierté. Mais là, c'est un peu difficile. Je ne pense pas que Bâle a craqué en 10'. C'est juste que Chelsea a des joueurs capables de faire la différence à tout moment. D'ailleurs, Hazard est le meilleur joueur que je n'ai jamais vu.
YANN SOMMER: C'est décevant, même si Chelsea a eu beaucoup d'occasions. Mais nous avons quand même mené 1-0. Ces 3 buts en 15 minutes, ça ne doit juste pas se produire...
De Londres, Daniel Burkhalter
Benfica se hisse en finale
Benfica a décroché sa place en finale de l'Europa League à Lisbonne, au cours d'un match de haute intensité disputé dans un Estadio da Luz en ébullition. A la faveur de sa victoire 3-1 contre Fenerbahçe, le leader du championnat du Portugal s'est offert son ticket pour affronter Chelsea le mercredi 15 mai à Amsterdam.
Vingt-trois ans après sa dernière finale perdue face à Milan (1-0 en Ligue des Champions), Benfica se qualifie à nouveau pour une finale européenne. Un rêve qui a pris fin pour Reto Ziegler, qui avait la possibilité d'être le premier Romand à disputer une finale européenne depuis Fabio Celestini en 2004.